Inauguration de la piscine de Moliets

11 juillet 1967
01m 04s
Réf. 00233

Notice

Résumé :

Juillet 1967, sur la plage de Moliets, est inaugurée la première piscine d'eau de mer entièrement démontable de France.

Date de diffusion :
11 juillet 1967

Éclairage

Au temps des Trente Glorieuses, en pleine "république gaullienne", la politique volontariste d'aménagement du territoire intéresse, avant tout, le littoral. Il s'agit de capter, entre autre, une partie du flux des vacanciers attirés par le tropisme de l'Espagne qui s'ouvre au tourisme de masse. Le défi consiste donc à préserver un cadre naturel exceptionnel tout en renforçant les infrastructures d'accueil et en développant des programmes attractifs.

L'inauguration, le 8 juillet 1967, d'une piscine d'eau de mer amovible, à Moliets, est un bel exemple de ce type d'aménagement discret, éphémère et...écologique : une première en France dont on est fier ! Une innovation dans un cadre bien établi depuis 1963 par la DATAR (Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale) qui illustre les premières initiatives de la MIACA (Mission Interministérielle à la Côte Aquitaine) : de la Pointe de Grave, en Médoc, au Pays basque, sous la houlette de Philippe Saint-Marc puis d'Émile Biasini, la côte aquitaine, en effet, se transforme.

Dans l'arrière-pays, on s'organise aussi et la Grande Lande se dote de piscines municipales, cours de tennis et campings, concourant à la promotion d'une région qui vient de subir de plein fouet le choc économique de l'abandon de l'exploitation de la gemme.

On est ainsi passé, en un siècle, d'une économie agro-pastorale à une économie fondée essentiellement sur la sylviculture, cumulant revenus du bois et de la résine, au temps de "l'arbre d'or". Maintenant une nouvelle logique transforme les paysages : création de grands espaces voués à la maïsiculture confrontant la forêt à l'intérieur ; aménagement raisonné mais inexorablement associé à une expansion immobilière, prégnante sur la côte.

Aujourd'hui, Moliets et la côte landaise ont bien changé ; la piscine privée, relativement banalisée, reflète un peu partout l'évolution des niveaux de vie qui se révèle également dans l'émergence de la région Aquitaine et de l'une de ses composantes majeures, le département des Landes. Les premiers aménagements de la fin des années 1970 en étaient bien les prémices.

Les chiffres parlent : l'Aquitaine est, au seuil du XXIe siècle, la cinquième région touristique française pour ses nombreux atouts. Mer, montagne, espace, climat dans le contexte d'une nature préservée, contrôlée par de nombreux organismes (parcs naturels, Conservatoire du littoral, Natura 2000) en font une destination privilégiée pour les touristes français et étrangers, la plupart citadins, en quête d'authenticité.

On comprend dès lors que près du quart des logements recensés dans le département, au début des années 2000, soient des résidences secondaires qui se concentrent sur la côte. Est-ce un hasard si le trio gagnant se compose de Moliets (86,61 %), Seignosse (79,86 %) et Vieux Boucau (78,68 %) [1] ? Certainement pas. Les édiles qui inauguraient la piscine d'eau salée de Moliets en 1967 connaissaient bien déjà le potentiel de leur région.

[1] Source : Wikipédia, Landes (Département).

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Journaliste
Et du bassin d’Arcachon nous descendons sur la côte landaise. Nous étions au début de ce journal à Capbreton et Hossegor. Nous voici maintenant sur une plage que vous ne connaissez peut-être pas encore mais qui est charmante, à Moliets dans les Landes. Et une piscine, une piscine me direz-vous, c’est banal. Mais non car ici on l’inaugure à l’abordage. Et cette piscine de 25 mètres de long et 12 mètres de large est entièrement démontable. Elle est en eau de mer et cette eau de mer est traitée et filtrée. Il s’agit d’une très intéressante réalisation, la première en France de ce genre. Et comme vous le voyez le jour où la mer sera trop forte vous pourrez tout de même vous baigner en piscine d’eau salée. Je vous rappelle l’adresse : à Moliets dans les Landes. D’ailleurs la jeune classe ne vous a pas attendu, la voici qui se livre aux premières brasses les plus sérieuses.