Le port de plaisance de Capbreton

09 juillet 1990
02m 16s
Réf. 00236

Notice

Résumé :

Ancien port de pêche, Capbreton est aujourd'hui un port de plaisance et une station balnéaire très appréciée des touristes. L'importante fréquentation en période estivale permet un développement économique dynamique. Un plan d'aménagement touristique Etat-région et la construction d'un centre européen de rééducation pour sportifs de haut niveau ont ainsi été envisagés.

Date de diffusion :
09 juillet 1990
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Personnalité(s) :

Éclairage

Aujourd'hui, Capbreton est le seul port des Landes du fait de l'évolution du littoral et des divagations de l'Adour. Située à la confluence du Bouret et du Boudigau, qui débouchent ici dans la mer, une marina a été aménagée complétant un équipement touristique capable d'accueillir 150 000 vacanciers. Mais l'histoire de Capbreton est ancienne, comme le souligne son maire, Jean-Pierre Dufau, et jadis la petite cité fut un grand port de pêche.

Une commanderie, fondée au début du second millénaire, à Bouret, sur le vieux chemin littoral menant vers les Espagnes et le port de La Pointe (Puncta sur les cartes anciennes), à l'embouchure de l'Adour, reçoit des bateaux jaugeant jusqu'à 400 tonneaux. La chasse à la baleine est alors en plein essor dans le Golfe de Gascogne et la vicomté de Maremne est prospère.

Cependant, en 1367, à la suite d'une violente tempête, le port se comble et l'Adour change de cap pour se jeter dans l'Océan à Vieux Boucau (Bocau vielh), "ancienne embouchure". Capbreton pâtit de cette situation, malgré les importants travaux menés sous Henri II. En 1578, sous la conduite de Louis de Foix, le cours du fleuve est définitivement détourné au profit de Bayonne.

Capbreton continue cependant à tirer profit des ressources halieutiques, de la pêche à la morue à Terre Neuve en particulier ; ceci expliquerait d'ailleurs l'existence, en Nouvelle-France, de toponymes comme "L'Anse aux Gascons", en Gaspésie, dans le golfe du Saint-Laurent. Au XIXe siècle, sous Napoléon III, on réalise une digue de 40 mètres, l'Estacada, pour protéger le port réaménagé par les ingénieurs Descombes et Pairier, tandis que l'on fixe les dunes.

Si la Seconde Guerre mondiale endommage la station balnéaire, les années 1980 lui donnent un nouvel essor avec le développement d'infrastructures modernes. Les activités traditionnelles sont délaissées au profit d'un tourisme de masse qui fait la part belle aux sports de glisse. Capbreton, de fait, bénéficie de la dynamique de son élégante voisine Hossegor et du développement de Port d'Albret, un peu plus au nord, sur la commune de Soustons. Son essor participe d'un projet plus vaste, engagé par la MIACA dès 1970, qui consiste à réaliser une riviera landaise destinée à juguler le tropisme exercé par l'Espagne et à créer des emplois.

Le pari est gagné puisque 10% d'étrangers - dont un grand nombre d'Espagnols - fréquentent Capbreton dans les années 1990, attirant par ailleurs une clientèle de proximité venue d'Aquitaine et de Midi-Pyrénées.

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Langard
Notre carnet de route aujourd’hui nous avons décidé de l’écrire en bateau. Rendez-vous donc dans le seul port des Landes : Capbreton. Après avoir trouvé un skipper dévoué qui a bien voulu nous emmener, embarquement. Capbreton commence comme cap au large. Déjà le parfum de l’aventure. Une petite bise fait claquer les haubans. Là-bas derrière la barre, l’océan, le large, et une grande page pour vous, témoins de notre carnet de route. Mais la barre à Capbreton, c’est tout. Ça passe ou ça ne passe pas. C’est d’ailleurs le véritable handicap de ce port. Aujourd’hui, ça ne passera pas. Après un demi-tour tout à fait règlementaire, il ne nous restera plus qu’à découvrir le port et ses 800 bateaux. Et Capbreton sans son port, c’est un marin sans sa casquette. Et des marins ici, il y en a toujours eu.
Jean-Pierre Dufau
D’abord là encore une filiation historique à assumer, nos ancêtres ont découvert le nouveau monde peut-être avant Christophe Colomb. En tout cas l’île de Capbreton témoigne de leur passage et que aujourd’hui, d’avoir un port de plaisance à Capbreton et une activité de pêche c’est bien renouer avec la tradition, c’est quelque chose qui nous fait plaisir. On a un peu l’impression de perpétuer cette tradition dans la modernité.
Langard
L’Amérique découverte par les marins landais et basques au gré des fluctuations de l’Adour, à l’époque ça n’a pas été médiatisé. Tant pis ! Aujourd’hui c’est les Américains qui découvrent Capbreton. Enfin presque, parce que c’est surtout les Allemands qui viennent ; les Hollandais et les Espagnols aussi. Mais ils ne représentent que 10% de la clientèle d’été. Une clientèle essentiellement française qui vient d’Aquitaine, c’est moins loin, de Midi-Pyrénées et d’Ile-de-France. Capbreton, lié par un syndicat à vocations multiples avec Seignosse, Hossegor, Labenne et Angresse passe chaque été de 10 000 à 150 000 habitants. 50 000 habitants à Capbreton seulement. Une fréquentation qui a pour conséquence un développement économique dynamique. Et aujourd’hui, Capbreton est traité sur un pied d’égalité avec Deauville et Saint-Tropez pour un plan d’aménagement touristique état-région. On parle aussi de centre européen de rééducation pour sportifs de haut niveau. Ils viendront en voiture car par la mer c’est encore incertain. Mais nous, pour notre carnet de route, nous recommencerons demain.