La route de la lande

24 août 1996
36m 04s
Réf. 00287

Notice

Résumé :

Au fil de leurs rencontres et des reportages, Eric Lopez et Mélody Vilbert nous invitent à découvrir l'écomusée de Marquèze et la vie dans la Haute Landes au XIXème siècle.

Type de média :
Date de diffusion :
24 août 1996
Source :
France 3 (Collection: Estivales )

Éclairage

Comme tout ensemble dépendant du cycle de la nature, l'airial de la Grande Lande "vit" surtout l'été. Les "travaux et les jours" se découvrent donc à la belle saison, pendant la période touristique, dans le "quartier" de Marquèze [1], à Sabres, au cœur du Parc naturel régional des Landes de Gascogne. Au début des années 1970, en pleine déprise rurale, on y reconstitue donc un "quartier" pour ne pas oublier modes de vie et savoir faire ancestraux dans une société qui s'urbanise.

Marc Casteignau, directeur de cette entreprise, l'explique : ici, on montre une société "dans sa globalité", à travers la réinterprétation d'un lieu tel qu'il se présentait jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pour ce faire, les archives - le cadastre napoléonien de 1836 en particulier - permettent, en amont, de comprendre l'environnement et d'essayer d'en restituer, en aval, la physionomie originelle. Un travail de patience, de précision qui requiert des compétences très particulières.

Durant des années, la restauration du site conjugue donc la restructuration des éléments en place, le transfert de bâtiments disparus et la recréation de certains espaces.

La maison de Marquèze, maison de maître ou de laboureur au sens noble, signalée par un pin "franc", est ainsi remise en valeur avec la maison de berger qui en dépend ; appelée aussi maisoet, "petite maison", ou "maison du brassier", elle est dotée d'un petit lopin de terre. Plus loin, au fond de l'airial, la maison du résinier, plus simple que celle du maître, mais relativement confortable, est également réhabilitée alors que la maison dite du Mineur [2] est une "pièce rapportée", entièrement remontée en 1971.

Le moulin enfin, et la maison du meunier, depuis longtemps disparue, sont remplacés quelques années plus tard par un ensemble cohérent importé de Vert et de Geloux. Ainsi revit l'un des huit moulins qui jalonnaient autrefois le petit affluent de l'Eyre.

Les chargés de mission du parc ont donc parfaitement su mettre à profit les trésors des archives pour réhabiliter l'airial, mais ils ont aussi compris l'intérêt d'utiliser la voie ferrée existante, rendant attractif l'accès au site tout en préservant l'environnement immédiat du "quartier". Là est aussi, en bonne partie, le succès de cette initiative. C'est donc le train qui, depuis 40 ans, convoie quelque 100 000 visiteurs annuels, vers ce lieu de mémoire. Le passionné de mécanique peut ainsi apprendre, en bavardant avec chauffeurs et mécaniciens, l'histoire du macha-cuu [3], classé monument historique [4]. Doté de wagons verts caractéristiques, empruntés à l'ancien train de Palavas-les-Flots, il enchante les touristes qui découvrent, au bout d'un trajet de 4 km, l'airial, ancien élément de boisement dans la lande dénudée devenu, à la suite de la plantation de la forêt de pins, simple clairière dans le pinhadar.

Là, attendent les explications des animateurs qui s'attardent sur chaque détail, présentant la chaîne de la vie dans cette Grande Lande qui vit, pour une bonne part, en autarcie. Les visiteurs y apprennent tout du troupeau de moutons pourvoyeur de laine, de viande mais aussi de fumier nécessaire à l'amendement des sols pauvres et acides, à la fabrication de la miche de pain chaude tout juste sortie du four commun, confectionnée avec la farine du seigle produit sur place : un bref raccourci de la fonction de l'airial toujours tributaire de terres bien drainées, proches d'un cours d'eau qui prend ici le nom d'Escamat [5].

Marquèze rassemble ainsi une élite consciente de transmettre in extremis des savoirs et des savoir-faire prêts à disparaître. En cela, le travail amorcé par les promoteurs de l'écomusée, à la fin des années 1960, prolonge l'œuvre immense de Félix Arnaudin (1844-1921) qui consacra toute sa vie à sauver l'image de la Lande ancienne "d'avant la plantation du pin", avant que la vie des Landais ne bascule dans un autre monde avec la loi de 1857... Aurait-on pu, sans lui, savoir avec autant de précision, ce qu'il fallait présenter ici ? La matière eût assurément fait défaut ! Car l'ethnologue a tout recueilli : contes, proverbes, chants, lexique local du gascon "noir", anecdotes diverses de la vie quotidienne, mais aussi toute l'âme d'un pays consignée dans quelque 2600 fichiers et des milliers de clichés. Monicien, le fils de l'un de ses métayers qui fut aussi l'un de ses informateurs, s'en souvient [6].

Ainsi, de la maison du "pèc de Labouheyre" [7] à la restauration du vieux parc à moutons de Callen, aux confins des Petites Landes, se lit le travail du Parc naturel, mais aussi "culturel", des Landes de Gascogne. Soucieux de sauver le concret à travers restauration et réhabilitation du bâti, mais aussi à travers traditions et gestes anciens, il fait œuvre pédagogique lors des journées consacrées à la maiada [8], à la bugada [9], à la tonte des moutons, aux semailles ou aux journées du patrimoine destinées à un public curieux de comprendre, "d'entendre" et de "saisir" le pays.

[1] Marquèze est une altération graphique du prénom gascon Marquesa, porté jusqu'au XVIIIe siècle.

[2] Cet appellatif renvoie au nom du lieu de l'implantation initiale de la maison. Le "mineur" désigne ici un jeune qui n'a pas atteint l'âge de la majorité. Le gascon emploie plutôt le mot minur, qui est un gallicisme, avec le même sens.

[3] Littéralement "mâche-cul", par allusion à l'inconfort des sièges de bois. Cette desserte locale empruntait la voie ferrée "économique" reliant Sabres à Labouheyre où elle rejoignait le grand axe Bordeaux-Hendaye ; édifiée en 1890, elle convoyait résiniers, voyageurs et marchandises, le bois de pin en particulier.

[4] Cf. le site Voies ferrées des Landes (V.F.L.) consacré à l'historique du petit train de Marquèze.

[5] L'adjectif gascon escamat a le sens de "amputé"ou "boîteux". Le ruisseau est nommé ici par l'intermédiaire d'un sobriquet.

[6] ARNAUDIN, Félix, Œuvres complètes, Belin-Belliet : Parc Naturel des Landes de Gascogne, Bordeaux : éd. Confluences, 1994-2007, 9 volumes.

[7] L'adjectif gascon pèc peut se traduire par "stupide, idiot" mais, dans ce contexte, il signifie plutôt "original".

[8] Coutume qui consiste à planter un pin décoré devant la maison d'une jeune fille, en son honneur, en principe le jour du premier mai.

[9] Mot gascon, d'origine germanique, désignant la "journée de lessive".

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

(Musique)
Eric Lopez
Bienvenue en Aquitaine. Cinq lieux de la région à découvrir. Vous pensez bien, on se verra tous les jours jusqu’à vendredi. Copieux le programme et intéressant en plus. La preuve déjà aujourd’hui avec une petite balade sur la route des Landes. Nous nous trouverons à Marquèze, en plein cœur du Parc régional naturel des Landes de Gascogne, qui s’étend des rives du bassin d’Arcachon jusqu’à Sabres à, à peu près, trente kilomètres de Mont-de-Marsan. Le parc c’est plus de trois cent mille hectares, ce n’est pas rien. Aujourd’hui au menu d’Estivales, l’écomusée de la Grande Lande à Marquèze. Encore une fois, bienvenue à tous.
(Musique)
Eric Lopez
L’écomusée de la Grande Lande, crée en 1970, montre ce qui était le quartier de Marquèze, au XIXème siècle. On y visite aujourd’hui les maisons du maître, des métayers et des brassiers. Marquèze est le site landais le plus visité, près de 100 000 touristes y font escale chaque année pour un retour vers le passé. C’est la découverte du milieu rural du pays intérieur. Mi-musée en plein air, mi-musée de société, Marquèze est unique en son genre, confirmation dans Estivales.
(Musique)
Eric Lopez
Sur la route des Landes, je devrais être accompagné, normalement, de Melody Vilbert mais la seule fois où elle est arrivée à l’heure, c’est le jour de son élection de Miss France 95. Alors, c’est vrai, elle est très gentille, elle est très jolie, elle est très grande mais le seul problème c’est qu’elle est toujours en retard, toujours.
Melody Vilbert
Attends Éric, je te cherchais partout, puis si t’étais classe, tu m’aurais attendue, c’est tout. Alors maintenant tu patientes et tu bronzes ! On est d’accord ?
Eric Lopez
Ca va, ne t’énerves pas, je suis d’accord avec toi la Miss. Donc ici, on n’a pas fait les choses à moitié donc pas de voiture ; son véhicule on le laisse à la gare de Sabres et pour venir à Marquèze il faut prendre le petit train. Attention, petit mais costaud le train avec fumée et locomotive et tout le reste. Le train, vous le prenez à Sabres, comme Melody.
Melody Vilbert
Exact, vous faites comme moi et pas la peine de s’inquiéter il y a un train toute les 40 minutes à partir de 10 heures du matin. Vous ne serez vraiment pas déçus du voyage. Bon, le temps de prendre mon billet et de sauter dans le train et j’arrive. Bonjour !
Inconnu
Bonjour !
Melody Vilbert
De toute façon, Marquèze, il n’y a que le train.
Inconnu
Il n’y a que le train. [Incompris].
Melody Vilbert
Bon ben, un billet alors s’il vous plaît.
Inconnu
Oui, 45 francs, s’il vous plaît.
Melody Vilbert
Oui ben, vous verrez cela avec Éric au retour.
Inconnu
Oui. Bonne journée
Melody Vilbert
On est d’accord ? Merci. La route des Landes, on est en plein dedans. Alors coup de projo sur l’écomusée de Marquèze et pour planter le décor, rencontre avec le directeur du site, Marc Casteignau
(Musique)
Marc Casteignau
L’écomusée, c’est un… c’est un musée qui présente une société dans sa globalité et je pense que éco, il faut le prendre dans cette… dans cette notion là. Je crois que cela c’est une des premières caractéristiques de ce site : c’est que tout ce que l’on peut y voir représente à l’identique un quartier d’un village de la Grande Lande tel qu’on pouvait y vivre il y a un siècle et demi. C’est l’aspect le plus précis, je pense, de Marquèze que l’on présente au public. On tient absolument à cette recherche permanente du détail qui est vrai, non pas qui fait vrai, mais qui est vrai.
(Musique)
Marc Casteignau
C’est également le souci de l’accueil du public, de faire en sorte que les gens qui vont découvrir l’histoire d’un pays tel qu’on pouvait y vivre il y a un siècle et demi, le fassent comme on le dit avec délectation c'est-à-dire avec un plaisir de la visite, avec le plaisir du temps que l’on perd. Je dis le temps qu’on perd, non, je dirais le temps qu’on sent passer avec plaisir.
(Musique)
Marc Casteignau
On est ici sur un quartier de la Grande Landes qui a existé. Il a eu ses habitants et qui a vécu jusqu’au milieu du XXème siècle, il y a eu encore des habitants sur Marquèze à peu près en 1960, les derniers sont partis en 1960. Ce que l’on a reconstitué, c’est le quartier tel qu’il se présentait il y a un siècle et demi, donc on a repris le plan cadastral de 1836 et à l’identique, on a reconstitué le quartier, c'est-à-dire, on a enlevé les bâtiments qui étaient là et qui n’avaient rien à y faire par rapport au plan cadastral de 1836 et on a remis à l'emplacement exact et à équivalence de fonctions des bâtiments qui existaient en 1836.
(Musique)
Marc Casteignau
Tout cela il a fallu le redécouvrir, aller chercher dans des études de notaires, des relevés après décès, puis c’est à partir des actes de notaires après le décès d’une personne, après le décès d’un propriétaire qu’on est arrivé à reconstituer l’intérieur d’une maison. Et c’est à partir de tout cela : documents d’archive, enquête orale, c’est à partir de là qu’on a pu reconstituer les choses, c’est un véritable travail de recherche.
(Musique)
Marc Casteignau
L’écomusée c’est une entreprise, donc cela veut dire qu’il y a des règles à respecter, des règles à la fois de gestion mais pour le personnel, ce sont des règles de respect, oui, de respect d’horaires, de présence à des horaires fixes, c'est-à-dire essentiellement ceux du public ; c’est la nécessité d’être disponible pour le public pour pas seulement travailler, pas seulement refaire des gestes, pas seulement refaire des cultures, par exemple, mais surtout l’expliquer au public. C’est régulièrement le moulin qui tourne, la farine qui tombe du moulin, c’est le boulanger qui pétrit son pain, ce sont les bœufs qui travaillent… Je crois que c’est cela l’écomusée en 1996. Les gens ne sont pas seulement au spectacle, il y a entre les gens qui font le spectacle et eux quelque chose qui doit passer et qui est de l’ordre de ce qu’on appelle la communication.
(Musique)
Eric Lopez
Voilà, grâce à Marc Casteignau, vous connaissez maintenant la panoplie complète de l’écomusée de Marquèze, du meunier au résinier, en passant par le boulanger et le berger. Résultat, il y a de quoi voir et de quoi faire jusqu’à midi et demi, et comme le temps passe vite et que Melody n’est toujours pas là, j’espère qu’on y arrivera. Alors Melody, s’il te plaît, bouge-toi !
Melody Vilbert
Bouge-toi ! Bouge-toi ! Je fais que cela me bouger. Cela y est Éric, tu seras content de savoir que je suis presque dans le train. Crois-moi, ravie d’y être. Après tout cela, mon petit père, tu as plutôt intérêt à m’accueillir comme il faut je vais te dire : les fleurs et tout. Enfin, bon, maintenant que j’y suis, deux petits mots quand même sur ce chemin fer : c’est ce qui reste du tronçon inauguré en 1890, entre Sabres et Labouheyre, et qui appartient désormais à l’écomusée de Marquèze. Alors découverte de ce chemin de fer sur un petit chemin qui sent bon la noisette comme on dit chez nous. Bon, je vais à l’avant du train, je serais plus vite arrivée.
(Bruit)
Bruno Lienard
Pour l’exploitation de Marquèze, il y a quatre kilomètres de distance, la ligne faisait dix-huit kilomètres mais bon, il y a une section qu’on n’utilise pas pour l’instant, étant en mauvais état, on peut toujours penser à la sécurité. Mais le gros trafic se fait sur la ligne Sabres-Marquèze, il y a quatre kilomètres.
(Bruit)
Bruno Lienard
Alors, il faut venir très tôt pour chauffer une machine à vapeur parce qu’il y a deux mètres cubes d’eau à porter à ébullition, d’une part, et d’autre part, il y a une… il faut chauffer doucement pour que toutes les tubulures, il y a 176 tubes dans la chaudière où passe la fumée ; tout cela c’est environné d’eau et il faut que cela se dilate tout doucement ; l’intérieur du foyer est en cuivre, l’extérieur en acier, donc toutes ses contraintes mécaniques… il faut respecter un certain temps de chauffe, il faut chauffer doucement, pour que tout se mette en place et que tout se dilate correctement et puis, bon, c’est comme cela, on doit respecter un temps de chauffe.
(Bruit)
Bruno Lienard
Ben, pour la journée, il faut charger, à peu près, 800 kilos à une tonne de charbon. Cela dépend des chauffeurs : il y a des chauffeurs qui bouffent un peu plus de charbon ; cela dépend de la qualité de charbon : il y a du charbon qui est [incompris], il faut en mettre un peu plus pour avoir la pression.
(Bruit)
Bruno Lienard
Alors une locomotive à vapeur, ben, c’est comme une cocotte minute. On fait chauffer de l’eau avec du charbon, on transforme l’eau en vapeur et c’est la vapeur qui va travailler dans le moteur, dans les cylindres qui va faire tourner les roues.
(Bruit)
Bruno Lienard
C’est comme si elle était à moi. Je bichonne cette machine, alors là, toujours le chiffon pour enlever les traces de rouille, d’huile, toujours. Il faut que cela soit impeccable.
(Bruit)
Bruno Lienard
Ah moi, je suis ravi de conduire une locomotive à vapeur, c’est le… cela a toujours été le but de ma… de mon existence. J’aurais voulu conduire les machines à vapeur à la SNCF, sur les rapides, mais bon, malheureusement il n’y en a plus. Heureusement, peut-être, aussi, parce que pour le chemin de fer, ben alors là, je me régale ici au parc régional, à entretenir deux machines à vapeur et à les conduire. Bon, l’hiver, on fait l’entretien, on les bichonne, on les entretient et l’été on les fait rouler.
(Bruit)
Eric Lopez
Melody ! T’as vu l’heure là !
Melody Vilbert
T’as vu le train, ce n’est pas un TGV cela !
Eric Lopez
Oui, je confirme. Franchement on s’embrasse ?
Melody Vilbert
T’es nul, on est venu ensemble.
Eric Lopez
[Incompris] la caméra, pour moi surtout…
Melody Vilbert
T’as pas grandi toi ?
Eric Lopez
Ben, commence comme cela, on va s’entendre.
Melody Vilbert
Au fait, le comité d’accueil, les fleurs ?
Eric Lopez
Euh, les fleurs tu peux oublier parce qu’ici on mange du pain, on boit de l’eau donc pas de fleurs. En revanche, cadeau pour Melody.
Melody Vilbert
Du pain ? C’est quoi ce plan
Eric Lopez
Ce n’est pas un plan, c’est du pain. Viens on va aller voir le boulanger d’ailleurs.
Melody Vilbert
Il y a un boulanger ici ?
Eric Lopez
Généralement pour faire du pain il faut un boulanger, Melody. Et ici c’est du vrai pain.
Melody Vilbert
Comme à ton époque.
Eric Lopez
Melody !
Melody Vilbert
Hein ?
Eric Lopez
Va jouer au pog.
Melody Vilbert
Ah la la !
(Musique)
Christophe Vignal
Alors, on va faire du pain avec de la farine qui vient du champ de Marquèze. On fait du pain de seigle. Alors, on va mettre de l’eau plus le levain et la farine, on va faire une pâte. C’est un pain qui se conserve très longtemps. Autrefois, ici, on faisait le pain tous les huit jours et c’étaient les femmes qui faisaient le pain et c’est un pain qui se conserve très longtemps. C’est une mie très compacte et cela ne durcit pas ; quand on a une farine blanche, la farine de blé, le pain ne se conserve pas.
(Bruit)
Christophe Vignal
Sur Marquèze, comme on fait de la farine de seigle, on fait que du pain de seigle, on ne peut pas faire du pain de blé parce que le blé ici dans les Landes ne pousse pas, à cause de l’acidité du sol… voilà.
(Bruit)
Christophe Vignal
On n’est pas très nombreux en France. On est quatre, on est quatre et justement, ce métier se perd à cause des machines, tout ce qui est moderne, au CAP on n’apprend plus à faire le pain à la main, c’est tout aux machines… voilà.
(Bruit)
Christophe Vignal
En 1947, on a créé le four avec le foyer en dessous, on met le bois, c’est comme on voit dans toute la France, les fours à bois avec écrit les affiches four à bois, on met le bois en dessous et c’est la flamme qui chauffe la brique, puisque là on met directement le bois à l’intérieur du four. Normalement, on n’a plus le droit de cuire un pain dans un four comme cela à cause de l’hygiène, on n’a pas le droit de mettre l’aliment, gâteau, pain dans les fours comme cela. Ici c’est un musée, un écomusée. On fait voir aux gens, on fait voir aux enfants surtout comment on fait le pain et comment on cuit le pain dans ce four. Le but c’est de faire voir aux enfants et aux gens comment les traditions qui avaient autrefois.
(Bruit)
Christophe Vignal
Alors, la braise, autrefois, on ne la jetait pas, hein. On la laissait consumer en cendre et cette cendre cela servait surtout pour faire la lessive. [Si il y a de] la cendre et de la potasse, et la potasse blanchit.
(Bruit)
Christophe Vignal
Alors maintenant, il me reste à mettre le pain puis regarder la température du four surtout, pour que le four soit à 240 degrés pour faire cuire un pain.
(Bruit)
Christophe Vignal
Pour regarder la température on va prendre de la farine et si la farine brunit, devient couleur marron clair c’est que le four atteint la température de 240 degrés.
(Silence)
Christophe Vignal
Le four, là, est à 240. Alors là maintenant on va mettre des pains de 1 kilo. Là on fait une croix, c’est pour faire développer le pain sinon le pain il serait tout serré, et c’est pour donner une fantaisie aux pains aussi. Alors ces pains vont mettre 1 heure à cuire et ces pains de 5 kilos qu’on faisait toute l'année autrefois en 1900, ces pains mettaient 2 heures à cuire, ces pains de 5 kilos
(Bruit)
Melody Vilbert
Visite aux pains d’époque, cela se passe sur France 3 et ce sont les Estivales en Aquitaine. Les Landes du XIXème siècle, les Landes de l’écomusée de Marquèze à 30 kilomètres de Mont-de-Marsan et on y accède par l’ancien train des résiniers. Ici pas de stress, pas de pollution, pas d’embouteillage sur 35 hectares, on peut vraiment passer une journée tranquille, se restaurer et surtout visiter.
Eric Lopez
Bien sûr et la visite passe aussi par les intérieurs où l’on présente des expositions temporaires ou permanentes. Le Parc naturel régional des Landes de Gascogne a parfaitement reconstitué ses habitations. On se repenche carrément dans le XIXème siècle avec les maisons du maître, des métayers et des brassiers, enfin tous ces gens et ces métiers que l’on trouvait il y a plus d’un siècle dans cette région des Landes à Marquèze. Alors évidemment avec ou sans guide, vous pouvez et devez jeter un œil sur l’intérieur de ces maisons, pas plus tard que tout de suite, suivez la flèche.
(Musique)
Eric Lopez
Tout ici est reconstitué avec le souci du moindre détail, les ustensiles et meubles dont se servaient les maîtres, métayers et ouvriers agricoles ont fait l’objet de recherche. Les responsables du parc ont travaillé et travaillent encore pour reconstituer la vie quotidienne de ces Landais qui vivaient à l’époque du pin, ce bois qui a fait la richesse des Landes sans oublier la résine et le mouton.
(Musique)
Melody Vilbert
La reconstitution de Marquèze XIXème a été plutôt facile grâce au travail et au talent d’un homme, Félix Arnaudin. Il consacra 50 ans de sa vie à immortaliser la lande et ses habitants et à recueillir auprès des anciens les histoires et les traditions de la région. Il a laissé plus de 2600 clichés. En plus d’être doué de ses mains, Arnaudin avait un sacré coup de pédale, il se déplaçait à vélo et seulement à vélo, d’ailleurs ici on l’appelait Lou Pèc, le fou. Sa maison de Labouheyre a été conservée, ce n’est pas un musée mais on ne pouvait faire Estivales dans les Landes sans s’y arrêter. Alors, direction Labouheyre à 10 kilomètres d’ici.
(Musique)
Jean-Baptiste Monicien
Quand mes parents sont venus ici, à Labouheyre, nous étions les métayers, les fermiers, si on veut, tout simplement.
(Musique)
Jean-Baptiste Monicien
Il aimait la tranquillité, la solitude. Il partait tous les jours avec son vélo, son appareil photographique et il s’en allait dans la forêt, dans la lande. Il préférait rencontrer des résiniers, des bergers, des gens qui travaillaient dans la forêt plutôt que de rencontrer des gens sur les routes. Même qu’il y aurait eu un chemin bien praticable pour son vélo, pour faire du vélo comme cela dans la forêt, si il y avait un petit chemin, un petit sentier que les bêtes, n’est-ce pas, les moutons, les vaches, … en ce temps là, il y en avait beaucoup, il préférait ces petits sentiers.
(Musique)
Jean-Baptiste Monicien
Il était très instruit, très intelligent, il faisait des efforts très, très importants comme principalement là, je lui ai entendu dire à lui, le poste principal dans les eaux et forêt, je ne sais pas moi, qu’est-ce que c’était, ingénieur ? Je ne sais pas. Il a refusé cela pour se consacrer toujours à la lande, à reproduire les Landes.
(Musique)
Jean-Baptiste Monicien
Son bureau était là, dans ce sens, comme cela, dans ce sens, toujours adossé au feu, l’hiver, bien entendu parce qu’il faisait froid. Et tiens, voilà il était là, il pouvait voir par cette fenêtre, il pouvait voir par cette porte. Mais, quand on venait pour le trouver, on ne rentrait jamais par là, il fallait rentrer toujours par là. Cela, c’était la porte que lui et sa bonne pouvaient sortir. Toujours, jamais personne ne rentrait par là.
(Musique)
Jean-Baptiste Monicien
Partout où il allait photographier, on lui disait, vous me donnerez une photo. Oui, il promettait mais il n’en donnait jamais.
(Musique)
Eric Lopez
Retour à Marquèze pour la suite de la visite de l’écomusée. Et on enchaîne avec un plan à sensation forte, et pas que les sensations d’ailleurs. Oh là.
Melody Vilbert
Oui, je confirme, une bergerie cela sent rarement la rose surtout quand elle est occupée mais c’est tellement mignon.
Eric Lopez
Cela c’est mignon !
Melody Vilbert
Allez ! Dis bonjour à Éric.
Eric Lopez
Bonjour ! Bèèè !! Bonjour !
Melody Vilbert
Il est mignon !
Eric Lopez
Cela ne mord pas ?
Melody Vilbert
Mais cela ne mord pas, c’est gentil comme tout. Comme toutes les bêtes de monsieur [Yann Poreau] qui est berger à Marquèze, un autre métier qui a disparu depuis 15 ans, le résinier alors dernier rescapé s’appelle Jean Hoquin.
Eric Lopez
T'es une belle bergère hein ! Tu tiens bien l’agneau là.
Melody Vilbert
Ouais !
Eric Lopez
Belle, hein ! Comme…
Melody Vilbert
Ouais… je préfère.
Eric Lopez
Bèèè !
(Musique)
Jean Hoquin
En France, il n’y a plus aucun gemmeur, on ne fait plus de résine ; il n’y a qu’à Marquèze, c’est du folklore ; ce n’est pas… c’est une… c’est Marquèze. Avant on était, je parle, je parle de quelques années quand même, quelque fois, on a été 18 000. En 1921 et en 1920 et 21, on était 18 000 gemmeurs. Moi, je n’étais pas né mais, enfin, j’ai des statistiques et vous aviez par exemple à cette époque là, la production française de produits résineux, de gemme, était de 178 millions de litres.
(Musique)
Jean Hoquin
C’est le père qui apprend le métier. Moi, j’ai débuté à l’âge de 14 ans, on sortait de l’école, à l’époque on sortait à 14 ans de l’école, et j’ai appris le métier comme cela, c’est mon père qui m’a appris le métier. J’ai fait cela depuis 1939, à la sortie de l’école, jusqu’en 1970.
(Musique)
Jean Hoquin
Maintenant je vais pratiquer à la mise en place de la gouttière avec cet outil qui s’appelle un pousse crampon.
(Bruit)
Jean Hoquin
On va mettre une deuxième gouttière.
(Bruit)
Jean Hoquin
On va mettre une pointe.
(Bruit)
Jean Hoquin
On va mettre le pot de résine. Maintenant, on va pratiquer à la saigner avec cette outil qui s’appelle le hapchot.
(Bruit)
Jean Hoquin
Maintenant il faut attendre que cela résine.
(Bruit)
Jean Hoquin
Oui je vais ramasser deux ou trois fois dans l’année quand même peut-être je ne sais pas moi, il y a 600 cares je vais en ramasser une barrique [incompris] par exemple. Et on transporte cette résine, on met cela dans des récipients, comme cela, et automatiquement, on met cela dans des barriques qui sont transportées dans une distillerie. Il sort après la distillation, bon, il y a là l’essence de térébenthine qui passe dans un alambic et de l’autre côté c’est pour 20%, pour 20% d’essence de térébenthine et de l’autre côté, il descend la colophane qui est liquide, quoi, pour 68 ou 70%. Tout le restant, ce sont des impuretés, c’étaient les ... , je vous parle de l’époque moi.
(Musique)
Melody Vilbert
Je me trouve en ce moment avec Yann Poreau, le berger de Marquèze et cela ce n’est pas rien, puis évidemment avec tous ses petits protégés et tout de suite on va retrouver Éric qui est, je crois, avec le meunier.
Eric Lopez
Oui, Melody, un meunier qui ne dort pas en plus, il s’appelle [Pierre Pargue] et nous allons jouer avec lui au jeu des questions-réponses carrément dans son moulin Pierre, est-ce que l’on peut dire que vous travailler comme au 19ème siècle comme à l’époque ou est-ce qu’on a adapté la chose ?
Pierre Pargue
Eh bien, on travaille exactement comme à l’époque, on n’a rien adapté du tout, on n’a fait que conserver ce qui existait et cela marche très bien.
Eric Lopez
Est-ce qu’il reste beaucoup de meunier dans la région ou est-ce que c’est un métier en voie de disparition ?
Pierre Pargue
C’est hélas un métier en voie de disparition. Des meuniers, il en reste deux ou trois qui fonctionnent, c’est pratiquement tout.
Eric Lopez
Et des moulins ?
Pierre Pargue
Eh ben des moulins, il y a sept ou huit qui sont restaurés mais certains ne fonctionnent pas.
Eric Lopez
Et le moulin de Marquèze alors, il fonctionne depuis quand exactement ?
Pierre Pargue
Oh ben, il fonctionne… il a été replanté il y a déjà pas mal d’années, il fonctionne depuis quatre ans.
Eric Lopez
Avec le matériel d’époque, on peut le dire, hein ?
Pierre Pargue
Exactement
Eric Lopez
Justement au niveau du matériel, si j’ai bien compris, on met le grain là-haut, c’est cela ?
Pierre Pargue
Voilà, dans la trémie.
Eric Lopez
Ouais !
Pierre Pargue
Cela glisse dans le sabot, ensuite c’est broyé entre les meules et cela sort écrasé, ici.
Eric Lopez
Voilà et après ça va chez le boulanger.
Pierre Pargue
Voilà, après quoi, on tamise pour avoir la bonne farine.
Eric Lopez
Merci Pierre, on vous laisse travailler. On va retrouver maintenant un de vos camarades de jeu à Marquèze, c’est le berger, il est avec la bergère, Melody.
Melody Vilbert
Retour dans les champs avec Yann, le chien et les moutons. Vous êtes berger depuis combien de temps ?
Yann Poreau
A Marquèze depuis peu, depuis deux ans, sinon c’est une histoire qui remonte à une grosse vingtaine d’années.
Melody Vilbert
Une grosse vingtaine d’année…
Yann Poreau
Ouais !
Melody Vilbert
Justement à Marquèze, pourquoi vous avez choisi Marquèze ?
Yann Poreau
Ah !!! Si j’avais pu choisir, j’aurais eu des tas de raisons de choisir, c’est quand même un endroit très intéressant pour y travailler. C’est un peu Marquèze qui m’a choisi par hasard, c’est le hasard qui nous a fait nous rencontrer. Ils avaient besoin d’un berger remplaçant, j’étais un peu qualifié, ils avaient besoin d’un bouvier parce que je suis un petit peu bouvier et puis ma foi, ben je suis resté.
Melody Vilbert
Et c’est une belle histoire d’amour avec Marquèze ?
Yann Poreau
Oui, enfin c’est la suite d’une histoire d’amour avec les animaux, d’une part, et puis avec le genre humain d’autre part. On a les deux à Marquèze : les bêtes et les hommes. Les brebis, ici, servaient d’abord à faire du fumier pour faire pousser du seigle pour faire du pain pour les humains.
Melody Vilbert
Oui.
Yann Poreau
Et grossièrement, une famille avait une centaine de têtes avec certainement des variations d’une famille à l’autre.
Melody Vilbert
Oui
Yann Poreau
Donc, le nombre de cent brebis, c’est un nombre classique…
Melody Vilbert
D’accord.
Yann Poreau
… il y a une centaine d’années, aujourd’hui c’est parfaitement ridicule. Un berger qui veut gagner sa vie avec des brebis, déjà, c’est presque une gageure et il faut au minimum 300 à 350 brebis.
Melody Vilbert
On a vu qu’il avait beaucoup de visiteurs, des enfants notamment, est-ce que vous n’avez pas l’impression d’être un peu une pièce de musée, une relique, qu’on vient regarder comme cela derrière une vitre ?
Yann Poreau
Des fois oui, cela fait cet effet là, quand les gosses, par exemple, nous regardent travailler au champ en étant derrière une barrière, alors, moi, je m’arrête et je leur dis de venir dans les champs, cela modifie complètement les donnes. Non, on n’a pas l’impression parce qu’on ne joue pas à fond le rôle qui ne serait pas jouable, de faire comme si on était réellement des gens d’autrefois. Donc, on porte des lunettes, on sait lire, écrire, compter. On est fin 20ème siècle, simplement, on essaie de garder en mémoire, en mémoire et dans les faits, des choses qui ont effectivement disparu. Non, l’impression d’être une relique, non, non, non, non, non !
Melody Vilbert
Vous êtes plutôt flatté de ses regards.
Yann Poreau
Ouais ! Ouais ! De ces regards et puis de ces questions et des discussions qu’on peut avoir, oui, oh oui. Oui, surtout que c’est un spectacle qui a de la gueule quand même ce qu’on montre, c’est beau, la preuve…
Melody Vilbert
Il y a plein de gens qui viennent le voir et qui reviennent, donc on est vraiment… on est flatté. Moi je vis pas mal du tout, bien au contraire.
(Musique)
Eric Lopez
Pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, l’écomusée de Marquèze dans les Landes a été créé en 1970. C’est la reconstitution parfaite d’un village du 19ème siècle, le site landais le plus visité : près de 100 000 personnes chaque année. On en profite également pour donner de bonnes fêtes avec à boire et à manger notamment à la fête de la maillade, le 1er mai, la tonte du mouton le 20 et il ne faudra pas manquer la fête des semailles les 19 et 20 octobre prochains. Alors sans faire l’historique du lieu, on va se plonger dans le passé proche avec des images de l’écomusée que nous avons retrouvées, elles datent de 1973. Le noir et blanc, c’est tellement plus typique hein ? On se retrouve en couleur juste après cela.
(Musique)
Journaliste
Ce musée de plein air de Marquèze situé aux environs de Sabres dans les Landes, est l’élément essentiel du Parc national régional qui, en Aquitaine, intéresse 24 communes, tant landaises que girondines. Mais il s’agit encore d’un chantier. Monsieur Jean Claude Bellot, le clou de ce musée de plein air de Marquèze sur le plan des bâtiments, c’est bien cette maison ?
Jean Claude Bellot
Il s’agit bien effectivement de cette maison qui est une maison traditionnelle, maison traditionnelle landaise, certainement un des plus beaux spécimens. Cette maison se trouvait à une dizaine kilomètres d’ici, dans un quartier appelé le Mineur. Cette maison a été entièrement démontée, après avoir été soigneusement numérotée, et cette maison a été reconstruite ici en suivant les principes des musées scandinaves dans le domaine.
Journaliste
Quand le public sera-t-il admis, monsieur Bellot, à visiter cet ensemble ?
Jean Claude Bellot
Le public sera convié à visiter cette exposition à partir du samedi 1er août. Pendant le mois d’août, les visiteurs auront accès à l’airial de Marquèze du mercredi au dimanche ; pendant les mois de septembre et octobre le samedi et le dimanche uniquement. L’accès se fait par train à partir de la gare de Sabres, cet accès est le seul autorisé à l’airial de Marquèze.
Journaliste
Et c’est d’ailleurs un plaisir supplémentaire puisque ce train est constitué d’anciens wagons qui assuraient les liaisons autrefois en traversant cette région.
Jean Claude Bellot
Très exactement, le petit train qui allait effectivement de la gare de Sabres jusqu’à Labouheyre, c’était le petit train des résiniers.
Melody Vilbert
Retour en 96, encore et toujours à Marquèze. Tout à l’heure, nous avons rencontré l’un des derniers bergers, c’est vrai que depuis dix ans, ils sont beaucoup à avoir déserté la région laissant derrières les bergeries. Alors, plutôt que de laisser moisir ces belles bâtisses landaises, la commune de Callen a eu l’idée de l’année, sinon du siècle, démontant une bergerie en la reconstituant fidèlement. Plus de moutons désormais mais de la musique, on appelle cela une salle des fêtes. La salle de fêtes de Callen cela donne des idées.
(Bruit)
(Musique)
G. Jonquières d'Oriola
Je crois que ce projet a une signification, d’abord, fonctionnelle. La commune, finalement, voulait tout bêtement se doter d’une salle polyvalente. Il y en a qui les construisent en parpaing avec des toitures en amiante ciment. Ici, ils ont pris l’option de récupérer un des éléments de notre patrimoine, un des derniers, et extrêmement caractéristique.
(Musique)
G. Jonquières d'Oriola
Pour moi, en tant qu’architecte, surtout architecte des bâtiments de France, il y a aussi un aspect didactique à la chose, c'est-à-dire d’essayer, en toute modestie et sans le prendre forcément pour un exemple, de montrer que l’on peut réutiliser, tirer parti, recycler un patrimoine qui, par définition, est extrêmement fragile et dont on peut voir qu 'il disparaît, tous les jours, dans la lande.
(Bruit)
Intervenant
Pour nous, le travail commence à être intéressant, maintenant, en tant que charpentier. Nous avons démonté cette bergerie, maintenant nous sommes en train de préparer le bois, défectueux, que nous allons changer, nous sommes obligés de le vieillir comme à l’ancien temps, nous travaillons de la même façon.
(Bruit)
(Musique)
Eric Lopez
Melody ?