Filière liège dans les Landes : Projet Liège Gascon
04 mai 2011
01m 45s
Réf. 00655
Notice
Résumé :
L'inventaire des ressources en chênes liège du sud des Landes (engagé en 2000) révèle que 150 000 arbres environ peuvent produire. On ne compte plus que 5 entreprises de transformation et 110 salariés. En 1920, 1000 personnes vivaient du chêne landais. A Soustons plus de 90% de la matière première est importée du Portugal. Nombreuses applications de cette matière première : production pour le bâtiment, pour le Baby foot mais l'avenir passe par la fabrication du bouchon : ce projet est baptisé Liège Gascon et est porté par le Pays Adour Landes Océanes et soutenu par la région Aquitaine
Type de média :
Date de diffusion :
04 mai 2011
Source :
France 3 Mont De Marsan (F3MOT)
(Collection:
Edition midi pile
)
Personnalité(s) :
Thèmes :
Lieux :
Éclairage
Trois sortes de chênes poussent naturellement sur le sol landais : le chêne pédonculé ou chêne blanc (Quercus pedunculata), essence dominante de la forêt-galerie le long des courants et ruisseaux, le chêne tauzin ou chêne noir (Quercus tauza) qui se rencontre assez largement en domaine littoral tout comme dans les landes intérieures et celui que le botaniste Thore appelle chêne mâle (Quercus mas, mâle ou auzin), espèce quelque peu énigmatique que la croyance populaire charge d’une malédiction…
À ces trois espèces dominantes, il faut ajouter le chêne-liège (Quercus suber), aujourd’hui principalement confiné aux pays littoraux de la Maremne et du Marensin.
Le terme générique de l’espèce est issu du gaulois *cassano, en français comme en langue d’oc. C’est ainsi que le gascon casse ou cassi a fourni les toponymes, nombreux, Cassiet, Cassiède, Cassoura, Cassagne alors que Tauziet, Tauziède et Tauzia précisent les endroits où croissent les tauzins 1.
Le chêne-liège, appelé ici leuge ou leugèir, et plus particulièrement corcièr en Marensin ou còrç vers le Bas-Adour 2, est toujours largement présent dans les zones côtières précitées où il fut longtemps l’objet d’une exploitation industrielle. Mais, c’est vrai, la concurrence étrangère, portugaise en particulier, et bien entendu les matières et techniques industrielles nouvelles, eurent largement raison des activités d’écorçage au milieu du XXe siècle.
Cependant, dès le début des années 2000, prenant conscience que ce gisement de matière première était injustement délaissé, des entrepreneurs du Marensin, de la Maremne et du Seignanx, appuyés par le Centre de productivité et d’action forestière d’Aquitaine, ont repris les activités de démasclage en forêt publique. Un inventaire de ce patrimoine en forêt privée a dénombré, pour 2005, quelque 145 500 tiges de chêne-liège de plus de 50 centimètres de circonférence, répartis sur 36 800 hectares, tant en milieu forestier qu’en zone urbaine ou sur les airiaux, soit 1900 tonnes de bois exploitables 3.
Il est donc naturel qu’en 2011 ces chiffres se soient encore gonflés, générant l’espoir de relancer cette activité qui permettrait de fixer de la main-d’œuvre locale. Car il faut penser aux générations futures et, compte tenu de la courbe de chômage, à la fin de cette première décennie du troisième millénaire, tout est bon à prendre 4. Et puis le liège, ce ne sont pas que des bouchons, pourtant exigés de la meilleure qualité dans les grandes maisons de vin toutes proches du Bordelais, c’est aussi une demande diversifiée, passant des cols de bouteille aux pieds des femmes, au gré des fantaisies de la mode.
Que ce soit les maisons Hermès, Louboutin ou Chanel - ou, plus proche de nous la maison basque Pare Gabia - toutes cherchent, en effet, à améliorer le confort et l’esthétique de leurs modèles en adoptant des produits naturels et locaux. Made in France oblige…
On peut donc être optimiste face à ce renouveau qui passe par la garantie tutélaire du Pays soutenu par la Région, deux entités situées aux deux extrêmités de la hiérarchie du millefeuille administratif mais dont l’action se complète, ici, pour le meilleur.
1) Fénié (Jean-Jacques et Bénédicte), Toponymie gasconne, éditions Sud Ouest, 2066, 4e édition.
2) Cette terminologie fait référence à la légèreté de l’écorce de l’arbre.
3) Source : un article de Bruno Magnes dans le journal Sud-Ouest (édition des Landes) du mardi 27 décembre 2005 ; revue Forêt de Gascogne éditée par le Syndicat des sylviculteurs d’Aquitaine.
4) Le chômage, calculé par l'Insee, a poursuivi sa progression au quatrième trimestre 2011 (+ 0,1 point par rapport au trimestre précédent), pour atteindre 9,4 % de la population active en métropole, les jeunes, surreprésentés dans les emplois précaires, étant les premiers frappés. À moins de deux mois de la présidentielle, ces chiffres sont de mauvais augure pour le gouvernement, qui espérait une stabilisation alors que l'économie était restée en croissance au dernier trimestre (+ 0,2 %). (source : AFP)
À ces trois espèces dominantes, il faut ajouter le chêne-liège (Quercus suber), aujourd’hui principalement confiné aux pays littoraux de la Maremne et du Marensin.
Le terme générique de l’espèce est issu du gaulois *cassano, en français comme en langue d’oc. C’est ainsi que le gascon casse ou cassi a fourni les toponymes, nombreux, Cassiet, Cassiède, Cassoura, Cassagne alors que Tauziet, Tauziède et Tauzia précisent les endroits où croissent les tauzins 1.
Le chêne-liège, appelé ici leuge ou leugèir, et plus particulièrement corcièr en Marensin ou còrç vers le Bas-Adour 2, est toujours largement présent dans les zones côtières précitées où il fut longtemps l’objet d’une exploitation industrielle. Mais, c’est vrai, la concurrence étrangère, portugaise en particulier, et bien entendu les matières et techniques industrielles nouvelles, eurent largement raison des activités d’écorçage au milieu du XXe siècle.
Cependant, dès le début des années 2000, prenant conscience que ce gisement de matière première était injustement délaissé, des entrepreneurs du Marensin, de la Maremne et du Seignanx, appuyés par le Centre de productivité et d’action forestière d’Aquitaine, ont repris les activités de démasclage en forêt publique. Un inventaire de ce patrimoine en forêt privée a dénombré, pour 2005, quelque 145 500 tiges de chêne-liège de plus de 50 centimètres de circonférence, répartis sur 36 800 hectares, tant en milieu forestier qu’en zone urbaine ou sur les airiaux, soit 1900 tonnes de bois exploitables 3.
Il est donc naturel qu’en 2011 ces chiffres se soient encore gonflés, générant l’espoir de relancer cette activité qui permettrait de fixer de la main-d’œuvre locale. Car il faut penser aux générations futures et, compte tenu de la courbe de chômage, à la fin de cette première décennie du troisième millénaire, tout est bon à prendre 4. Et puis le liège, ce ne sont pas que des bouchons, pourtant exigés de la meilleure qualité dans les grandes maisons de vin toutes proches du Bordelais, c’est aussi une demande diversifiée, passant des cols de bouteille aux pieds des femmes, au gré des fantaisies de la mode.
Que ce soit les maisons Hermès, Louboutin ou Chanel - ou, plus proche de nous la maison basque Pare Gabia - toutes cherchent, en effet, à améliorer le confort et l’esthétique de leurs modèles en adoptant des produits naturels et locaux. Made in France oblige…
On peut donc être optimiste face à ce renouveau qui passe par la garantie tutélaire du Pays soutenu par la Région, deux entités situées aux deux extrêmités de la hiérarchie du millefeuille administratif mais dont l’action se complète, ici, pour le meilleur.
1) Fénié (Jean-Jacques et Bénédicte), Toponymie gasconne, éditions Sud Ouest, 2066, 4e édition.
2) Cette terminologie fait référence à la légèreté de l’écorce de l’arbre.
3) Source : un article de Bruno Magnes dans le journal Sud-Ouest (édition des Landes) du mardi 27 décembre 2005 ; revue Forêt de Gascogne éditée par le Syndicat des sylviculteurs d’Aquitaine.
4) Le chômage, calculé par l'Insee, a poursuivi sa progression au quatrième trimestre 2011 (+ 0,1 point par rapport au trimestre précédent), pour atteindre 9,4 % de la population active en métropole, les jeunes, surreprésentés dans les emplois précaires, étant les premiers frappés. À moins de deux mois de la présidentielle, ces chiffres sont de mauvais augure pour le gouvernement, qui espérait une stabilisation alors que l'économie était restée en croissance au dernier trimestre (+ 0,2 %). (source : AFP)
Bénédicte Boyrie-Fénié