Portrait de François Xavier VIVES réalisateur de "Landes"

10 août 2013
01m 56s
Réf. 00823

Notice

Résumé :
Rencontre avec François Xavier Vives, cinéaste landais qui réalise son premier long métrage avec "Landes" tourné dans le département du même nom. Le film a été bien accueilli dans la région. Il nous racontre l'histoire de son film et son attachement pour sa région
Date de diffusion :
10 août 2013
Personnalité(s) :

Éclairage

Cinéaste landais particulièrement marqué par la forêt gasconne de son enfance, François-Xavier Vives a choisi de tourner son premier long métrage dans les Landes des années 1920, époque révolue du gemmage, mais dont les traces, laissées dans l’écorce des pins, témoignent encore aujourd’hui. Il a présenté son film  en avant-première au festival de Contis,  dans la salle de cinéma de son enfance puisqu’il y venait en vacances.

Le film « Landes » fut un succès dans la région avec 33000 entrées réalisées en une semaine. Le destin des femmes est au centre de l’histoire que le réalisateur a écrite en se souvenant des récits de son grand-père dans les landes forestières du début du XX° siècle où l’industrie du pin se développe dans un contexte de lutte des classes entre ouvriers résiniers et propriétaires. L’ébullition sociale commence à monter au moment où se manifeste l’envie d’un meilleur partage des richesses.

A la mort de son mari, Liéna alors seulement âgée de 35 ans, hérite de ses vastes propriétés de pins et de son drôle de rêve : l’électricité partout sur ses terres. A tout prix, alors qu’une crise sociale couve, Liéna veut faire de ce « rêve électrique » une réalité mais finit par prendre conscience de la modernité qui est en elle et sent qu’il existe en fait un autre rêve, un ailleurs social, un ailleurs émotionnel au-delà de la réalité figée et étouffante du pays. Son projet se heurte à l’hostilité du voisinage.

« Landes » retient l’attention pour la description documentée de l’industrie du pin du début du XX° siècle, sa misère et son archaïsme. Héroïne ayant une vrai force intérieure, Liéna va découvrir ce que c’est que grandir. Son envie de changement dans un monde où tout dépend de la forêt, une forêt usine très étouffante, lieu de tous les conflits mais aussi les résolutions, l’encourage dans sa lutte contre le conservatisme, et pour la modernité. Ce film raconte l’histoire d’une époque où misère et traditions s’opposent aux premiers fils électriques porteurs, certes de progrès, mais aussi de doutes, de suspicions et de révoltes. Se pose alors la question de la modernité. Question contemporaine que soulève le film et qui fait écho aussi à notre société actuelle : une modernité technologique ? une modernité sociale ? Les grands espaces que nous offrent «  Landes » au souffle romanesque, nous laissent songeurs.
Marie Pendanx

Transcription

Présentatrice
On va parler cinéma maintenant avec le réalisateur du film Landes , sorti la semaine dernière. Le film a fait de très bonnes entrées dans la région. C’est le premier long métrage de François-Xavier Vives, un cinéaste landais particulièrement marqué par la forêt Gasconne de son enfance. C’est ce qu’il a confié à Patrick Pannier, Dominique Mazeres.
François-Xavier Vives
Ça c’était un pin gemmé, il a été gemmé parce que même sur la côte comme ça, très près de la côte, il y avait du gemmage. Donc on voit la cicatrice.
Journaliste
Des traces dans l’écorce des pins, vestige d’une époque révolue, celle du gemmage avec des résiniers et ces ouvriers de la forêt collectant la résine ; et engagés dans un bras de fer avec les propriétaires forestiers. Une lutte des classes qu’a voulu ressusciter François-Xavier Vives dans son premier long métrage.
François-Xavier Vives
La toile de fond du film, c’est ça, c’est cette espèce d’ébullition comme ça, sociale qui commence à monter ; et avec cette industrie de la résine, qui fait qu’il y a des tensions, il y a des profits, il y avait une nécessité, une envie d’un meilleur partage des richesses.
Journaliste
Les Landes forestières sont filmées de la plus belle des façons dans les années 20. Marie Gillain en est l'héroïne, dans le rôle de Liena Duprat, elle aussi bien présente dans les souvenirs des récits du grand-père du réalisateur, Landais d’origine.
François-Xavier Vives
C’est mon délire à moi, mais j’avais sincèrement cette impression, très sincèrement, que ce pays me murmurait quelque chose, voilà, raconte ça de moi. Et c’est ce que j’ai essayé de faire en fait avec cette héroïne Liena et tout ce qu’elle traverse pour avancer, pour se relier à ses rêves.
(Musique)
Journaliste
33 000 entrées en une semaine de diffusion dans une centaine de salles en France, l’objectif des 100 000 devrait être sans problème dépassé d’ici l’automne. François-Xavier Vives plonge déjà sur Divine , un autre film dans lequel le destin des femmes est aussi au centre de l’histoire.