A Seignosse deux étangs entre noir et blanc

29 mai 2014
06m 12s
Réf. 00929

Notice

Résumé :
Avant d'être peuplé de pins maritimes, le pays de Seignosse avait un tout autre visage, celui des étangs et des marais. Autour de Seignosse ces deux magnifiques étangs se font face depuis des millénaires. Appelés le blanc et le noir, ils renferment un patrimoine, une faune et une flore unique. Rencontre avec Mathieu Moulis, animateur, et Cati Ducailair,  conservatrice, chargés de la protection de la réserve naturelle de l'Etang noir, puis avec Christophe Lesbats, restaurateur, et promoteur des traditions des pêcheurs de l'étang blanc.
Type de média :
Date de diffusion :
29 mai 2014
Source :
FR3 (Collection: Midi en France )

Éclairage

A Seignosse deux étangs entre noir et blanc

Depuis toujours, ils se font face à Seignosse : d’une part, l’Etang Blanc et son reflet argenté où la pêche est autorisée, et, d’autre part, l’Etang Noir et sa réserve naturelle totalement interdite à l’homme. Il renferme une variété d’innombrables espèces y compris des espèces protégées.

Cati et Mathieu sont les gardiens de ce temple naturel, ils veillent à ce que ce site reste impénétrable. Mathieu Moulis, animateur, est fier de travailler ici, dans ces milieux. En effet, un autre monde se cache derrière le lac, un univers surréaliste dont témoignent les images proposées par ce reportage de « Midi en France » du 29 mai 2014 qui plongent le spectateur dans l’antre des Landes, un marécage datant de plusieurs milliers d’années. Cet endroit constitue une machine à remonter le temps qui ramène à l’époque où les Landes n’étaient encore qu’un simple marais. Ici, tout est comme figé dans le temps dans un décor surnaturel qui stimule l’imagination. Ici, dans ce marécage, « on est vraiment dans un milieu fantastique où il y a une sorte de concurrence pour la lumière, ça chatouille l’imaginaire » reconnaît Cati Ducailar. Effectivement, les milieux de marécages sont des milieux magiques, il y a là un monde inconnu pour les uns et pas très rassurant pour d’autres.

Dans cette réserve naturelle-là, l’homme n’intervient pas. « On a choisi la naturalité, c’est un milieu de vie fabuleux ». Ici, la nature est maîtresse des lieux. Le marécage et l’homme, ça ne peut être qu’une histoire d’amour.
 
Cette histoire, elle se raconte aussi de l’autre coté de ces pins, sur les rives de l’Etang Blanc où l’homme a droit de cité. Un restaurant renferme toutes les légendes du lac depuis des décennies, c’est la mémoire de l’Etang Blanc. Dans la salle qui donne sur l’étang, se trouve plus d’un siècle de souvenirs de famille, ceux de Christophe Lesbats et des siens qui ont ouvert cet établissement dans les années 1920. L’Etang Blanc est un membre de la famille à part entière. « Pour nous, c’est un paradis, c’est un bonheur indéfinissable de vivre là » reconnaît ce restaurateur. Le temps passe mais n’efface pas les traditions de l’Etang. Christophe a décidé depuis quelques mois de faire découvrir la faune et la flore de cet étang en barque. Cet environnement n’a plus aucun secret pour lui, tout le monde se régale en écoutant ses anecdotes.

La vraie curiosité de l’Etang Blanc que l’on découvre ici, en plein milieu de l’Etang, ce sont les cabanes de pêcheurs appelées les tonnes. Posées là depuis plusieurs décennies, on en compte aujourd’hui seize en activité. Ces cabanes font partie de la tradition du Lac, elles ont souvent appartenu à la même famille et se transmettent de générations en générations, un souci de filiation qui touche beaucoup Christophe. A travers ces petites habitations, c’est toute l’histoire du Lac qui résonne. Sensibiliser les visiteurs sur la préservation de cet espace, c’est un crédo pour Christophe : « il faudrait que ça reste coté sauvage, c’est une histoire pour nous, c’est un lac et une histoire ».

Ainsi, ce sont deux étangs qui se font face à Seignosse, l’un blanc, l’autre noir, mais avec une seule devise : la sauvegarde d’un patrimoine naturel unique.
Pendanx Marie

Transcription

Ici, vous êtes dans l’antre des Landes.
Journaliste
Depuis toujours, ils se font face ; l’étang blanc et son reflet argenté et l’étang noir et sa réserve naturelle. Et pourtant ces deux étangs sont de faux jumeaux. Sur l’étang blanc, la pêche est autorisée alors que l’étang noir est totalement interdit à l’homme. Il renferme une variété d’innombrables espèces y compris des espèces protégées. Et les gardiens de ce temple naturel, ce sont eux : Cati et Mathieu. Ils veillent à ce que ce site reste impénétrable. Une profession de foi que Mathieu s’était juré de respecter dès son plus jeune âge.
Mathieu Moulis
C’est depuis tout jeune, s’être promis d’essayer de travailler dans un milieu, dans un bureau tel que celui-ci et c’est d’y être arrivé. Donc, c’est déjà... oui, c’est une belle valeur de ne pas avoir lâché parce que travailler dans ces milieux, il y en a beaucoup qui le souhaiteraient j’imagine. C’est vraiment une fierté de travailler ici. J’en ai conscience.
Journaliste
Mais derrière le lac, se cache un autre monde. Un univers surréaliste.
(Musique)
Journaliste
Un marécage datant de plusieurs milliers d’années. Cet endroit c’est une machine à remonter le temps vers l’époque où les Landes étaient encore un simple marais. Ici, tout est comme figé dans le temps. On y trouve des couleurs que l’oeil n’avait plus l’habitude de voir. Un décor surnaturel qui stimule l’imagination.
(Musique)
Cati Ducailair
Ben là, dans ce marécage, on est vraiment dans un milieu fantastique finalement où il y a une sorte de concurrence pour la lumière. Donc, les lianes s’enroulent autour des arbres et montent ; les sols qui sont là avec les pieds dans la vase. Donc, on a un enchevêtrement ; bon, ça chatouille l’imaginaire. Là, il n’y a que des jolis graphismes. Il y a une vase, il y a un monde inconnu là qui est à la fois magique, et puis pour certains, ce n’est pas très rassurant.
Journaliste
Cati a changé de vie pour travailler ici. Un véritable coup de foudre. Elle ne se lassera jamais de regarder et d’écouter ce spectacle.
Cati Ducailair
J’ai apprécié les Landes à partir du moment où j’ai trouvé des zones humides et ces milieux magiques. Ces milieux de marécages complètement magiques. Et donc là, l’homme n’intervient pas. Dans cette réserve naturelle là, on a choisit la naturalité parce que justement dans ces arbres qui pourrissent, ces branches qui se cassent, eh bien on a des insectes bien particuliers qui sont spécialistes d’un état de décomposition du bois. On va avoir des larves ; s'il y a les larves, il va y avoir les pics ou d’autres oiseaux qui viennent manger les larves. Dans les petites loges qui auront été faites par les pics par exemple ; ben il a y avoir les chauves-souris qui vont venir. Enfin voilà, c’est un milieu de vie fabuleux.
(Bruit)
Journaliste
Ici, la nature est maîtresse des lieux. C’est l’homme qui doit se faire discret pour l’observer. On ne ressort jamais vraiment indemne de ce voyage hors du temps. Le marécage et l’homme, ça ne peut être qu’une histoire d’amour. Et cette histoire, il y a la même de l’autre côté de ces pins. Sur les rives de l’étang blanc où l’homme a le droit de cité, un restaurant renferme toutes les légendes du lac depuis des décennies. C’est la mémoire de l’étang blanc. Dans la salle qui donne sur l’étang, près d’un siècle de souvenir de famille : ceux de Christophe et des siens qui ont ouvert cet établissement dans les années 20. Sur les photos, le lac est toujours là en toile de fond. L’étang blanc est un membre de la famille à part entière.
Christophe Lesbats
Pour nous, c’est un paradis et c’est un bonheur indéfinissable de vivre là . C’est quand j’étais enfant, et puis maintenant je suis adulte. Voilà, ça fait un peu drôle. On ne se voit pas grandir. Maintenant, c’est en regardant des photos comme ça justement qu'on s’aperçoit que le temps est passé .
Journaliste
Le temps passe, mais n’efface pas les traditions de l’étang. Depuis quelques mois, Christophe a décidé de faire découvrir la faune et la flore de cet étang. Et chaque semaine, il prend les pagaies et compte les histoires du lac. Les herbes, les oiseaux, il répertorie tout. Cet environnement n’a plus aucun secret pour lui.
Christophe Lesbats
On a un tout petit héron qui s’appelle le blongios. Alors, ça fait partie des oiseaux qui sont en voie de disparition ; mais ici, il est toujours constant et on le voit régulièrement.
Journaliste
Et tout le monde se régale en écoutant ses anecdotes.
Inconnue 1
Ça fait du bien.
Inconnue 2
Et c’est bon et on peut voir pleins de choses.
Journaliste
Mais pour apercevoir la vraie curiosité de l’étang blanc, il faut quitter le rivage et naviguer en plein milieu. C’est là que l’on découvre les cabanes de pêcheurs. Ça s’appelle une tonne et elles sont posées là depuis plusieurs décennies. Aujourd’hui, on en compte 16 en activité. Elles font partie de la tradition du lac. Elles ont souvent appartenues à la même famille et elles se transmettent de génération en génération. Un souci de filiation qui touche beaucoup Christophe. À chaque ballade, il les fait visiter. Et à travers ces petites habitations, c’est l’histoire du lac qui résonne. Et son message passe auprès des visiteurs.
Inconnue 3
L’intérêt de le transmettre, c’est ce qu’on disait tout à l’heure ; de le transmettre, de plus l’ouvrir, le transmettre aux enfants pour qu’ils arrivent à le protéger. Parce que c’est vachement important de pouvoir protéger cet endroit qui est magnifique. Hein ! C’est le but je crois.
Journaliste
Et sensibiliser ces visiteurs sur la préservation de cet espace c’est un crédo pour Bruno.
Christophe Lesbats
Il y a le mot protection, moi, qui me tient plus à coeur que le mot pêche quoi. On est des indicateurs quoi. Il y a beaucoup de choses qu’on aimerait qui ne changent pas quoi. Il ne faudrait pas que ça change. Il faut que ça reste côté sauvage. Voilà, c’est une histoire pour nous. C’est un lac et une histoire.
Journaliste
Elle est là l’histoire de ces deux étangs de Seignosse. L’un blanc, l’autre noir mais avec une seule devise : la sauvegarde d’un patrimoine naturel unique.