La cohabitation française au Conseil européen

22 juin 1993
01m 48s
Réf. 00269

Notice

Résumé :
Lors du sommet européen de Copenhague, le président François Mitterrand et le premier ministre Édouard Balladur œuvrent de concert pour faire avancer les positions de la France.
Date de diffusion :
22 juin 1993
Source :
Antenne 2 (Collection: JT 20H )

Éclairage

Le sommet européen est le premier du genre pour François Mitterrand et son nouveau premier ministre Édouard Balladur depuis que les élections législatives de mars 1993 ont entraîné une deuxième période de cohabitation, après celle qui vit Jacques Chirac devenir premier ministre de François Mitterrand entre 1986 et 1988, alors qu'Édouard Balladur détenait le portefeuille des Finances.

À Copenhague, les discussions portent principalement sur l'établissement d'une positions européenne commune dans le cadre de l'"Uruguay Round", un cycle de discussions sur le commerce international mené dans le cadre du GATT qui donneront naissance deux ans plus tard à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), une institution souhaitée notamment par le président de la Commission européenne, Jacques Delors.

Ainsi, François Mitterrand et Édouard Balladur tentent notamment de protéger l'agriculture française dans la libéralisation des échanges qui s'accélère au niveau mondial. Ils offrent ainsi l'image d'un couple exécutif qui bien qu'issu de familles politiques opposées sur le plan national se montre capable de travailler ensemble sur un objectif commun pour défendre les intérêts de la France dans les institutions européennes et internationales. Un positionnement qui profite aux deux hommes, qui gagnent des opinions favorables dans les sondages de popularité réalisés après le sommet de Copenhague.
Vincent Duchaussoy

Transcription

Arlette Chabot
Ce sommet est un bon sommet pour Édouard Balladur. Son projet de pacte sur la stabilité en Europe a été bien accueilli ; et surtout à propos du GATT, on retrouve dans le texte final l’expression française sur la nécessité d’un accord global, équilibré et durable y compris dans l’agriculture, mot rajouté à la demande de la France.
Édouard Balladur
Je crois que nos partenaires ont compris nos préoccupations. Tous ne les ont pas toutes approuvées mais enfin, ils les ont comprises et c’est déjà quelque chose et c’est même la première fois, je le crois, qu’un communiqué d’un Conseil Européen reprendra autant de dispositions concernant le commerce international et le GATT. Donc là, de ce côté-là, je suis tout à fait réconforté par la façon dont les choses se sont passées.
Arlette Chabot
Mais le succès d’Édouard Balladur est aussi celui de François Mitterrand. Le Président n’a pas ménagé son appui au Premier Ministre, introduisant ses propos sur le GATT, soulignant l’intérêt de sa proposition de pacte. Bref, selon le mot d’un ministre présent ils se sont véritablement passé le relais, travaillant comme une équipe de France.
François Mitterrand
Si un effort doit être fait pour que les positions s’harmonisent, cet effort a été et sera fait. Mais en vérité, cet effort n’est pas considérable parce que l’intérêt de la France, tel qu’il se pose en 1993, vu par des hommes responsables en 1993, répond à certaines données fondamentales qu’en tant que patriotes, nous partageons.
Arlette Chabot
La cohabitation courtoise facilite le travail et le dialogue entre l’Élysée et Matignon. Ce sommet a été très bien préparé. Des points de convergences se sont dégagés. Ainsi, face à ses partenaires la France a une position plus forte, c’est bon pour la France et c’est bon aussi pour François Mitterrand et Édouard Balladur.