Le foie gras en Vendée

27 février 1999
02m 50s
Réf. 00002

Notice

Résumé :
Depuis la crise de la vache folle, 600 éleveurs vendéens ont diversifié leur production vers le foie gras de canard, établissant ainsi dans ce département une véritable filière autonome. La Vendée est désormais le 3e département français dans ce secteur.
Date de diffusion :
27 février 1999
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )

Éclairage

La Vendée ne compte pas parmi les vieilles régions françaises productrices de foie gras que sont le Sud-Ouest et l’Alsace où le gavage des palmipèdes (oies et canards) est pratiqué depuis des siècles. Pourtant, en l’espace de seulement trente ans, la Vendée s’est imposée comme un acteur incontournable sur le marché du foie gras de canard et a même connu un « boom » au cours de la décennie 1990 qui s’explique en bonne partie par la crise dite de « la vache folle » qui a contraint de nombreux éleveurs de bovins à se reconvertir. Depuis le début des années 1990, deux sociétés dominent le marché vendéen du foie gras, la Sopadev à la Pommeraie-sur-Sèvre et Palmiloire dont le siège social est à Nantes où est implanté un Marché d’intérêt national (MIN). La Sopadev a été rachetée en 2008 par le groupe Delpeyrat qui dispose d’une bonne notoriété et d’une diffusion nationale. Au début, nombre de foies gras de canards produits en Vendée étaient transformés dans le Sud-Ouest mais on observe une tendance plus récente à la commercialisation directe de produits transformés par de petits producteurs qui parviennent à se faire connaître des touristes ou par la société Palmiloire qui possède sa propre marque. La région Pays-de-la-Loire est depuis une vingtaine d’années la 3e région productrice de foie gras au niveau national.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Présentateur
Et tout ça est confirmé par un sondage IFOP réalisé pour Ouest-France, une majorité de Français conservent une image positive des agriculteurs, même s’ils se montrent particulièrement regardants sur les questions de qualité et d’environnement. Cette révolution, depuis la crise de la vache folle, les agriculteurs semblent l’avoir faite, quand ils n’ont pas, tout simplement, choisi la diversification. C’est ainsi que le foie gras est devenu presque une spécialité vendéenne. Christophe de Vallembras et Philippe Ritaine.
Journaliste
Ces canards sont élevés pour produire du foie gras. Nous ne sommes pourtant pas dans le sud ouest mais en Vendée. Ici, habituellement, on trouve plutôt des élevages bovins, mais les revenus dégagés sont souvent insuffisants, alors les éleveurs cherchent à se diversifier. Le secteur du foie gras a intéressé ; et ce qui fut une tentative isolée, il y a dix ans, a rapidement pris de l’ampleur.
Roland Roturier
Ça a été un petit groupe qui a commencé il y a une dizaine d’années, un tout petit groupe qui a commencé à se diversifier dans cette production ; et on a mis les outils les outils d’abattage ; et de là est née une filière où tout un groupe après a commencé à travailler ensemble et c’est ce qui a permis de se diversifier. Et le foie gras a pu prendre une place importante en Vendée.
bruit
(bruit)
Laurent Giraud
Puis, sachant que le canard prêt à gaver commençait à se développer en Vendée, c’est une bonne raison pour s’y lancer, hein ! Il y avait toute une chaîne qui était en place. Donc, ça permettait quand même de se lancer dans cette production avec une sûreté quand même !
Journaliste
La sûreté de savoir que l’on pourra vendre sa production. Car la filière vendéenne est rapidement autonome. Ce caneton sera bientôt assez gros pour être gavé dans une autre exploitation, puis il terminera dans cette usine d’abattage et de transformation ultramoderne. La Vendée est aujourd’hui l’un des trois principaux départements français producteurs de foie gras.
Intervenant
Vous avez ici la machine qui fait la pesée et qui classe les foies selon les catégories. C’est une machine qui est capable de calibrer jusqu’à 2000 produits/heure.
Journaliste
L’an dernier, le département a produit plus de 2000 tonnes de foie gras contre à peine 145 il y a seulement 10 ans. Une évolution foudroyante, près de 600 éleveurs ont profité d’un créneau de diversification porteur. Mais le marché a ses limites de saturation qu’il ne faut surtout pas dépasser. La Vendée doit donc aujourd’hui maîtriser le développement du secteur.
Michel Fruchet
Maintenant, ça y est. On est rendu à notre optimum au niveau éleveurs, parcs de, d’élevage, aussi bien en élevage que en gavage. Donc maintenant, on assure notre renouvellement, et puis un tout petit développement de, pas plus de 5% l’année, qui correspond ; parce que on a 5 à 10% d’augmentation de consommation annuelle. Nous, chez nous en Vendée, je dis, pour la diversification foie gras, stop.
Journaliste
Car à être trop gourmand, on risque la crise. Le foie gras était un recours précieux pour les agriculteurs vendéens, mais pour qu’il reste intéressant, il faut maintenant surveiller l’évolution du secteur.