Bruno Retailleau élu député

Pour Bruno Retailleau, l’élection législative partielle qu’il emporte brillamment dès le premier tour constitue le véritable coup d’envoi de sa carrière politique. Ce natif de Cholet, dans les Mauges, région qui se rattache historiquement au nord de la Vendée, est devenu très tôt un Vendéen d’adoption par ses études au lycée Saint Gabriel à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris, il est très proche de Philippe de Villiers qui lui confie la mise en scène du spectacle de la « Cinéscénie » du Puy du Fou, puis la direction générale adjointe de la radio locale Alouette FM (1985-1987) et celle de l’école de communication SciencesCom basée à Nantes (1987-1994). À vingt huit ans, en 1988, il est conseiller général du canton de Mortagne-sur-Sèvre et devient vice président du conseil général de la Vendée, en même temps qu’il est le suppléant de Philippe de Villiers lors de sa réélection comme député de la IVe circonscription en 1993. L’élection de 1994, provoquée par la démission de son mentor, élu au parlement européen, fait de Bruno Retailleau le premier député du MPF, ce « Mouvement pour la France » que vient de créer le tout puissant président du Conseil général. Il en est d’ailleurs vice-président.
Pour longtemps encore sa carrière politique se déroule sous la houlette de Philippe de Villiers. C’est ce dernier qui œuvre efficacement afin que Bruno Retailleau soit désigné comme tête d’une liste d’union RPR/UDF/MPF aux régionales de 1998. Dès lors, celui-ci s’investira plus particulièrement au sein de l’assemblée régionale des Pays de la Loire, dont il sera l’un des vice-présidents de 1998 à 2004, avant de se faire élire sénateur de Vendée. Cette proximité politique impliquait un véritable partage des mandats, censé exclure toute rivalité, qui débouche cependant en 2010 sur une spectaculaire rupture entre les deux hommes.
Cette ascension irrésistible s’explique par le cumul de deux types de ressources politiques : l’enracinement local et la compétence managériale, celle-ci attestée d’abord par un diplôme prestigieux avant d’être confortée par des réalisations de terrain. Un mixage qui a longtemps réussi à son mentor mais aussi, plus brièvement, à un Philippe Mestre. Politique certes, mais aussi entrepreneur, Bruno Retailleau a su faire jouer des réseaux efficaces pour stimuler le développement de son terroir. Son bilan lui a permis de triompher sans encombres des obstacles dressés sur sa route.