Démolition du pont transbordeur de Nantes [Muet]

22 mai 1958
01m 28s
Réf. 00012

Notice

Résumé :

Après 55 années de fonctionnement, le pont transbordeur de Nantes qui enjambait la Loire est démonté. Des hommes travaillent sur la structure métallique du pont. Ils préparent le démantèlement. A terre, sur le quai, des badauds observent.

Date de diffusion :
22 mai 1958
Source :
ORTF (Collection: JT NUIT )

Éclairage

Afin de permettre aux ouvriers de la Navale de rejoindre leur lieu de travail, la ville de Nantes se dote d'un pont transbordeur dès 1896. La nacelle est mue par un moteur électrique et la traversée, qui s'effectue en deux minutes, se fera plus de 10000 fois entre 1903 et 1958, date de sa démolition, qui se fit au milieu de vives protestations.

Les ponts transbordeurs sont des ouvrages comportant un tablier placé très haut, afin de pouvoir laisser passer n'importe quel type de navire. Ils sont pourvus d'une nacelle suspendue à ce tablier, se déplaçant mécaniquement d'une rive à l'autre. C'est en 1894 que Ferdinand Arnodin, ingénieur à Châteauneuf-sur-Loire près d'Orléans, fit une publication sur les caractéristiques de ce type de pont, dont le premier construit fut celui appelé communément, "le pont de Bilbao", en 1893. En cette fin du XIXe siècle, plusieurs ingénieurs travaillaient sur des projets semblables notamment en Angleterre où Charles Smith dessina en 1873 les plans d'un ferry bridge qui, pour des raisons financières, ne put être érigé. Dès lors, la notion de "transbordeur" implique qu'il y ait transfert, par des moyens mécaniques - bateau, téléphérique etc. -, de marchandises ou de passagers, d'une rive d'un cours d'eau ou d'un fleuve vers l'autre bord. Ces ponts transbordeurs répondirent à plusieurs impératifs, là où d'autres moyens de communication (ponts traditionnels, tunnels, etc.) avaient rapidement trouvé leurs limites : permettre la traversée d'estuaires ou de "passes" maritimes soumis à des conditions climatiques difficiles, autoriser le passage de bateaux de grande taille dont les mâts peuvent dépasser plusieurs dizaines de mètres, faciliter la communication entre deux rives pour le transbordement des marchandises et des hommes et concevoir un franchissement qui soit d'un coût de fabrication et d'exploitation le moins élevé possible.

A Nantes, l'emplacement choisi ne permettant pas le recul nécessaire pour l'ancrage des câbles de retenue, une nouvelle solution est imaginée. Les massifs d'ancrage sont placés à la verticale des extrémités du tablier. Ils font office de contrepoids et confèrent à ce pont une silhouette très particulière. Les pylônes mesurent 76 mètres de haut et le tablier n'est plus constitué d'une seule poutre rigide, mais d'un système à cantilever sur une portée de 142 mètres. Notons enfin que Nantes ne fût pas la seule ville de l'Ouest à être parée d'un transbordeur, puisque Brest en posséda un à partir de 1909.

Fabien Lostec

Transcription

Document muet