Le Football Club de Nantes devient champion de France

30 mai 1965
02m 39s
Réf. 00028

Notice

Résumé :

Le FC Nantes remporte le championnat de France de football 1965/66 grâce à sa victoire à domicile, au stade Marcel Saupin, face à Monaco (2 à 1). A l'issue du match, la foule enthousiaste acclame les Canaris et leur entraineur José Arribas.

Type de média :
Date de diffusion :
30 mai 1965
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Éclairage

Créé en avril 1943, le Football Club de Nantes intègre le championnat professionnel dès la saison 1945-1946. Après une période d'apprentissage, sous l'impulsion d'hommes de bonne volonté, comme le président Marcel Saupin, il rate de peu la montée vers l'élite en 1951-1952. Il faut attendre onze ans pour voir les "Canaris" accéder à la première division (1963) sous l'égide de José Arribas, entraîneur emblématique qui restera en poste jusqu'en 1976. Le plus dur est fait, mais il faut renforcer l'effectif en conséquence. Le club accueille Gaby de Michèle, Jerzy Grabowski et l'arrière central Robert Budzynski, qui sera par la suite le directeur sportif du FCN. Une huitième place dans le championnat 1963-1964 et un beau parcours en Coupe de France (élimination par Bordeaux en demi-finale) : l'objectif est atteint, le jeu nantais séduit. Fait de passes courtes et d'un perpétuel mouvement, ce dernier acquiert une grande renommée au fil des années, à tel point qu'il est aujourd'hui synonyme de beau jeu. Dès l'entame de la saison 1964-1965, les protégés de José Arribas occupent les avant-postes du championnat en compagnie de Valenciennes et Bordeaux. Parmi eux, on compte Jean-Claude Suaudeau, grande figure du club, qui deviendra également entraîneur dans les années 1980-1990. Fin mai 1965, en s'imposant par 2 buts à 1, aux dépens des représentants de la principauté monégasque, les Canaris coiffent leurs rivaux sur la ligne d'arrivée et s'offrent un premier titre de champion de France. Les portes de la Coupe d'Europe sont grandes ouvertes. En effet, dans les années 1960, la Coupe d'Europe des clubs champions, future Ligue des Champions, qui bénéficie des progrès des transports aériens, réussit à tenir en haleine les amateurs de football de toute l'Europe, grâce à la télévision. La notoriété des grands joueurs dépasse désormais les frontières. Le succès est tel que l'UEFA (Union européenne des Associations de Football) instaure deux autres compétitions : la Coupe des Vainqueurs de Coupe, et celle de l'UEFA qui concerne les meilleurs équipes des championnats nationaux.

En savoir plus :

En 1966, le Partizan de Belgrade sort Nantes dès le premier tour. Une deuxième consécration suit dès le championnat version 1965-1966 sans une défaite à domicile et soixante points marqués. D'une année sur l'autre, le groupe a peu bougé et le meilleur buteur du club, Philippe Gondet, est aussi le meilleur marqueur du championnat : preuve de la bonne forme des Nantais, il marque à 36 reprises. Seule ombre au tableau : la défaite face au RC Strasbourg en finale de la Coupe de France, 1 but à 0. En fait, le FCN a immédiatement confirmé qu'il n'avait pas usurpé sa place parmi les meilleurs. Dauphins des Verts (Saint-Étienne) en 1966-1967 - année marquée par le recrutement d'un joueur prometteur : le futur capitaine et sélectionneur de l'équipe de France, Henri Michel- les Canaris connaissent ensuite une période moins faste. 7e en 1967-1968, 10e en 1968-1969 et 1969-1970, ils perdent une nouvelle fois la finale de la Coupe de France à l'aube des années 1970, au profit des stéphanois, sur un score sans appel, cinq à zéro. Néanmoins, ces années permettent à l'entraîneur d'intégrer les jeunes "pousses" du centre de formation, et de les accoutumer aux rencontres de haut niveau. Depuis 1963 et les années glorieuses qui suivirent, le club ligérien n'a plus quitté l'élite. En 2004-2005, il a disputé sa quarante-deuxième saison consécutive en D1 dernièrement renommée Ligue 1: un record ! Au total, les jaunes et verts ont gagné huit fois le championnat de France, trois Coupes de France et furent par deux fois demi-finalistes d'une coupe européenne. Ils ont inscrit 1850 points en 1409 matchs, comptent 657 victoires, 395 nuls et 357 défaites et ont marqué 2182 buts pour 1474 encaissés, soit une différence positive de 708. Dans les années 1990, le FCN, devenu le FCNA- Football Club de Nantes Atlantique - se classe donc à la cinquième place, derrière le quarté formé de Saint-Étienne, Bordeaux, Marseille et Monaco. A voir toutes ces villes et ces clubs, nul doute que Nantes fait partie des plus grandes équipes de l'histoire du football français.

Fabien Lostec

Transcription

(Musique)
Thierry Roland
Plus de 22 000 personnes au moins au stade Saupin attendaient le triomphe du football club de Nantes et les panneaux, banderoles et pancartes proclamaient un bel optimisme avant même que le match ne soit engagé par les locaux, les locaux en maillots blancs, unis clairs devant les Monégasques qui étaient venus à Nantes, à vrai dire sans très grande ambition. D'entrée, les canaris se montraient dangereux et confectionnaient leur beau football offensif. Voici un exemple, Suadeau donne sur Muller qui a ouvert sur Blanchet, Blanchet tire mais Hernandez est à la réception. Mais voici la neuvième minute et le premier but nantais qui sera amené par Blanchet. Jacques Simon bien servi marquera à sa manière son 24ème but du championnat, un but qui va libérer son équipe de la hantise de la défaite. Est-il besoin de dire, l'enthousiasme des spectateurs est particulièrement délirant.
(Musique)
Thierry Roland
Quatorzième minute, Nantes continue à faire le forcing et Ramone Muller, le maître, technicien de l'équipe va marquer un but magnifique de 48. Hernandez est battu pour la deuxième fois. Monaco a semble t-il perdu le match mais il ne va pas pour autant baisser les bras et en défense, les haut-bretons vont connaître quelques situations périlleuses dont ils se tireront d'ailleurs à leur avantage. Et c'est la mi-temps. A l'engagement fait par les visiteurs, on s'attendait à ce que les Nantais marquent de nouveau, le challenge de la meilleure attaque était à leur portée, puisqu'à ce moment, Rennes n'avait qu'un but d'avance et Rennes, on le sait, on passait 3 buts à Strasbourg hier soir.
(Musique)
Thierry Roland
Et puis au contraire, soit manque de réussite, comme tout à l'heure un très bel exploit de Jacques Simon qui va trouver Hernandez à sa réception...
(Musique)
Thierry Roland
Et c'est dommage. Soit peut-être aussi le désir de trop bien faire, le premier quart d'heure se passait en domination stérile. Au contraire, Monaco par Kossou notamment se montrait de plus en plus dangereux exploitant d'ailleurs quelques erreurs des Nantais.
(Musique)
Thierry Roland
Et se produisait ce qu'on craignait fort heureusement à la dernière minute, sur une attaque massive des blanc et rouge, Belley trompait Daniel Aillon, qui masqué, était parti trop tard. Mais quoi qu'il en soit, le match était joué, Bordeaux n'avait pu faire que match nul. Le jour de gloire des canaris et de leur entraîneur José Arribas était arrivé. Un tour d'honneur clôturait la journée, au milieu de la fanfare et des pétards, après Rennes, Nantes, l'ouest n'a jamais été à pareille fête.