Les bacs de Loire

23 novembre 1992
01m 05s
Réf. 00176

Notice

Résumé :

Depuis la mise en activité du pont de Cheviré, l'avenir des bacs de Loire est incertain. Celui d'Indret reliant La Montagne à Basse Indre n'est plus rentable. Le Conseil Général a voté aujourd'hui une aide financière pour le maintien de ce bac.

Date de diffusion :
23 novembre 1992

Éclairage

Sur la Loire moyenne, les services de bacs jalonnaient le fleuve tous les quinze kilomètres environ. Comme les péages, les bacs étaient très souvent la propriété des nobles, seigneurs ou ecclésiastiques, qui affermaient ces services, à des mariniers ou des pêcheurs par exemple, et leur permettaient ainsi de compléter d'une manière non négligeable leurs revenus.

Malgré les nombreux accidents et inconvénients dus aux caractéristiques du fleuve, ces activités étaient florissantes jusqu'au XIXe siècle. Mais la vague de construction des ponts remis en cause leur rentabilité. Toutefois, en 1992, piétons, cyclistes ou automobilistes, nombreux sont les Ligériens qui empruntent quotidiennement le bac. C'est particulièrement vrai dans la commune d'Indre qui a comme originalité de s'étendre sur les deux rives de la Loire. Chaque jour, des habitants de Basse-Indre prennent le bac pour aller travailler à l'arsenal d'Indret ; chaque dimanche, ceux d'Indret-La Montagne viennent au marché de Basse-Indre. Un autre bac, le Saint-Hermeland, navigue un peu avant dans l'estuaire et permet le passage entre Couéron et Le Pèlerin. L'agglomération nantaise comprend pourtant cinq ponts routiers qui relient le nord de l'agglomération à l'Ile de Nantes, et trois autres entre l'Ile et le sud de l'agglomération. Le dernier en date, le pont de Cheviré situé à l'entrée ouest de Nantes, inauguré en avril 1991, n'a cependant pas fait cesser le trafic des bacs. Au contraire depuis 10 ans, ce mode de transport en commun unique n'a cessé de croître puisqu'en 2004, plus de 500 000 véhicules ont en effet embarqué à bord des navires de la Compagnie d'exploitation des Ports, jusqu'à présent concessionnaire. D'ailleurs, face à l'attractivité grandissante des passages et à la demande récurrente des usagers, le Conseil Général qui veut engager rapidement des actions de renforcement des capacités de franchissement de Loire, a annoncé en septembre 2005, après celle des piétons, la gratuité des bacs pour les voitures. Il devra alors compenser la perte des 650 000 euros de péage pour un mode de déplacement déjà largement déficitaire.

Bibliographie :

- Jacques Poirier, Les heures de gloire de la marine de Loire, Corsaires éditions, 2003.

Martine Cocaud

Transcription

Journaliste
Et le pont de Cheviré, qu'est-ce que vous en pensez ?
Habitant (1)
C'est très bien aussi, oui. Mais le bac, faudrait le maintenir.
Commentateur
Le maintien du bac à Basse-Indre est entre deux eaux bien qu'il effectue 72 rotations chaque jour entre 5 et 23h, la ligne n'est plus rentable. Le déficit prévisionnel des deux lignes sur l'estuaire serait de 8 400 000 francs. Le coupable de cette désaffection, le voici, le pont de Cheviré. Pourtant le bac d'Indret reste le trait d'union entre deux villages, définitivement séparés par la Loire.
Habitant (2)
Les gens qui vont au marché le dimanche, rien que le dimanche, y a un marché à Basse-Indre, il y a je sais pas combien de personnes qui vont de la montagne à Basse-Indre.
Commentateur
La pérennité du service des bacs était l'objet ce matin d'une décision du Conseil général. L'assemblée départementale a accepté par un vote à la majorité d'assurer une contribution dans ce service de 6 millions de francs, en recherchant soit par la révision des tarifs ou la participation de collectivités territoriales ou d'établissements privés à limiter les déficits chroniques du transbordement. Les berges de l'estuaire seront donc en 93 encore rythmées par les rotations des bacs.