Vies d'ouvrières

07 août 1991
17m 17s
Réf. 00863

Notice

Résumé :

Il y a dix ans, paraissant "le voyage à Paimpol", qui racontait l'histoire de Maryvonne, ouvrière de Saint Brieuc qui, un jour d'extrême lassitude, fait une fugue et se paye le voyage en autocar pour Paimpol. Dix ans après, l'auteure du roman, elle même ancienne ouvrière, Dorothée Letessier a fait le voyage en autocar entre Saint Brieuc et Paimpol. Entretiens et montage d'entretiens avec Dorothée Letessier, ses anciens collègues d'usine de Chaffoteaux, revues après dix ans d'absence : le travail à l'usine, le manque d'alternative surtout pour les femmes, l'évolution professionnelle de certains collègues

Type de média :
Date de diffusion :
07 août 1991
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

On parlait des grèves des ouvrières des conserveries dans les années 1920. En 1990, soixante dix ans plus tard, il existe toujours des ouvrières dans les usines, à Paimpol par exemple. L'une d'elles décrit dans son roman l'histoire d'une femme confrontée à un quotidien difficile, qui un jour, prise d'une lassitude extrême, délaisse son travail pour s'installer à une cinquantaine de kilomètres du lieu où elle habite. L'émission se penche ensuite sur le témoignage vivant d'une autre femme ouvrière de caractère qui décrit des conditions de vie dures, comme ses autres collègues quelques minutes plus tard.

Raphaël Chotard – CERHIO – UHB Rennes 2

Raphaël Chotard

Transcription

(Musique)
Journaliste
Le pays d’ici, le voyage à Paimpol bis, 10 ans après, nous sommes presque sous la pluie, le crachin commence. Dorothée Letessier, bonjour !
Dorothée Letessier
Bonjour !
Journaliste
Cela fait combien de temps que vous n’êtes pas venu à Paimpol ?
Dorothée Letessier
Je ne sais pas, cela fait plus de 10 ans.
Journaliste
Plus de 10 ans. Alors, il faut dire pour ceux qui n’ont peut-être pas lu votre livre ou bien qui ne s’en souviennent pas tellement; que c’est l’histoire d’une ouvrière de Saint-Brieuc qui, un beau jour, en a assez de tout. Elle en a assez de son mari, elle en a assez de son travail, elle part. Elle a besoin d’aller respirer l’air ailleurs. Elle fait une fugue, elle dit à son mari, je m’en vais. Elle se retrouve à Paimpol, elle prend le premier autocar venu, presque, et elle se retrouve à Paimpol. Pour elle, la fugue est au bout de 45 Km, c’est dérisoire.
Dorothée Letessier
C’est dérisoire et à la fois c’est énorme. C’est-à-dire que la distance ne compte pas, ce qui compte, c’est ce qui se passe dans sa tête. C’est le fait de prendre la décision et de passer à l’acte. Alors que bon, c’est évident qu’on a tous, à un moment ou à un autre, ce n’est pas une question ni de classe sociale ni de sexe ; je veux dire, aussi un homme aussi bien dans d’autres milieux, on pourrait penser qu’on a tous envie de décrocher un moment. Et elle, elle le fait, pas moi, je ne l’ai pas fait. Moi j’ai écrit, mais bon elle, elle part. Puis, la distance n’a pas d’importance. Puis, c’est aussi une dérision par rapport quand même à sa condition sociale, qui est le fait qu’elle est ouvrière et qu’elle ne peut pas partir loin pour des raisons, toutes bêtes, économiques. Ce n’est pas une bourgeoise, elle ne va pas prendre 8 jours aux Baléares ou je ne sais où, comme cela chéri, j’ai du vague à l'âme.
Journaliste
Alors Dorothée, vous n’avez jamais fait ce voyage, vous l’avez écrit ce voyage dans votre livre et vous l’avez fait pour nous. Aujourd’hui, vous êtes venu de Paris, exprès pour cette émission. Vous avez pris le TGV évidemment, TGV qui n’existait pas à l’époque, Saint-Brieuc et puis, vous avez pris cet autocar, alors ?
Dorothée Letessier
Oui, c’est tout à fait extraordinaire.
Journaliste
Vous avez pris des notes, on vous imaginait en train de prendre des notes sur vos genoux.
Dorothée Letessier
C’était tout à fait extraordinaire, parce que je ne l’avais effectivement jamais fait dans ces conditions là.
Journaliste
2 heures pour faire 45 Km.
Dorothée Letessier
C’est cela, j’étais un peu déprimée comme dans le livre, et cela durait un temps fou. Il ne faisait pas très beau.
Journaliste
Il pleuvait.
Dorothée Letessier
Puis, à la fin, je ne savais pas où j’allais. Enfin, je savais que je venais pour vous, mais je ne savais pas quel était le.... C’était un peu comme dans le livre, cette espèce d’ambiance où on se laisse porter par une chose qui nous dépasse.
Journaliste
Vous avez retrouvé vos paysages, cette nature, cette verdure, la mer aussi ?
Dorothée Letessier
Oui, bien sûr, parce que cela, c’était indépendamment de toute fiction. C’était mon pain quotidien. Alors là, ce que j'ai trouvé, ce n’est pas ce que je vis, c’est plutôt de la nostalgie et des souvenirs. Mais c’est cela, il y a peu de choses qui…, Paimpol, ce n’est pas….
Journaliste
Ben, Paimpol vous a pris en pleine agitation, il y a une grande braderie aujourd’hui.
Dorothée Letessier
Non, ce n’est pas la saison que je préfère.
Journaliste
Dorothée Le Tessier, lorsque je vous ai proposé de venir ici et de refaire votre voyage à Paimpol 10 ans après, vous avez accepté tout de suite, pourquoi ? Vous n’êtes plus ouvrière.
Dorothée Letessier
Parce que justement, c’était quelque chose qui me courrait à travers le cerveau, si je puis employer ce genre d’expression. Moi, je suis partie. 12 ans, bon, c’est vrai qu’il y a beaucoup de choses qui se sont modifiées plusieurs fois dans ma vie et tout. Je me disais, oui mais d’accord, et les autres quoi. J’avais vraiment très envie de savoir ce qu’il était advenu des gens que j’aimais et qui étaient soit restés à l’usine, soit qui avaient fait autre chose. Mais bon, j’avais envie. Je veux dire, derrière moi, l’usine restait et j’ai très longtemps eu un sentiment, pas de culpabilité, mais de me dire, oui, toi tu t’en tires. Tu fais autre chose, tu fais ce que tu aimes bien. Tout le monde ne peut pas.
Journaliste
Vous êtes devenu écrivain, depuis.
Dorothée Letessier
Oui !
Journaliste
Vous avez publié 6 livres, 6 romans.
Dorothée Letessier
Oui, d'accord, mais d’un autre côté, j’avais là des racines que je ne pouvais pas nier, et j’avais vraiment très envie de me dire : mon bouquin, il a eu du succès dans une certaine conjoncture, une certaine condition. Il a eu du succès, bon, parce que c’est….
Journaliste
Ca a été un livre emblématique de l’époque.
Dorothée Letessier
Oui, parce que cela correspondait à une époque, cela correspondait à un air du temps et tout. Mais l’air du temps, il est toujours réel pour beaucoup de gens, ceux qui restent justement en usine ; ceux qui bossent, ceux qui ont du mal, ou qui s’en accommodent, ce n’est pas la question, mais bon, ceux pour qui ces choses-là ne changent pas. Moi, je ne veux pas simplement que ce bouquin, il soit année 80. Il y a aussi, je le sais, en 90 des gens dans les usines ou des gens qui cherchent du travail. Cela, cela me concerne.
Journaliste
Que sont-ils devenus ?
Dorothée Letessier
Oui !
(Musique)
Journaliste
Premier témoignage d’une de vos anciennes collègues, vous ne l’avez pas revu depuis 10 ans. Il s’agit de Françoise Rot, 33 ans, ouvrière depuis 15 ans.
Françoise Rot
J’assemble la partie gaz des chaudières et chauffe-eau. Il n’y a rien de motivant, c’est un travail répétitif et monotone. Ce n’est pas enrichissant, c’est un travail d’automate.
Journaliste
A la chaîne ?
Françoise Rot
Cela ressemble à la chaîne, oui. C’est visser, c’est serrer, les cadences sont dures, de plus en plus dures.
Journaliste
Il faut se lever tôt ?
Françoise Rot
Il faut se lever tôt. Là où je commence à 5 heures et demie tous les matins, cela me fais me lever à 4 heures et demie. C’est dur tous les jours et toute la nuit de vous lever à 4 heures et demie le matin.
Journaliste
Vous parlez avec vos collègues ou il y a beaucoup de bruits dans l’usine ?
Françoise Rot
Il y a du bruit, en fin de compte, cela les avantage les chefs, parce que comme on a du mal à s’entendre, il faut toujours se retourner ou se répéter ; oh ben, on en a marre, alors on arrête de parler, puis on bosse.
Journaliste
Vous aurez envie de partir ?
Françoise Rot
Oui, mais faire quoi ? Quand on n’a pas de diplôme, moi j’ai toujours travaillé en usine, je ne me vois pas faire quelque chose en fin de compte. Tout à l’heure, je parlais des départs avec la prime l’année dernière. Je me disais, moi aussi, je partirais bien, puis je me dis, mais partir pour faire quoi ? Si c’est pour travailler en boîte intérim et faire 15 jours par ici, 15 là, et je serais parti de Chaffoteaux pour travailler dans une autre usine. De toute façon, cela fait pareil.
Journaliste
C’était quoi cette histoire de prime ?
Françoise Rot
Ben, c’était pour inciter les gens à partir.
Journaliste
C’était l’an dernier ?
Françoise Rot
Oui, l’an dernier, pendant le premier semestre. C’est un licenciement déguisé, parce que c’est tentant de partir avec 17 millions.
Journaliste
La direction vous proposait 17 millions.
Françoise Rot
Enfin, 17 millions non, plus la personne avait une ancienneté dans la boîte, plus elle avait de millions pour partir. C’était en fonction des années.
Journaliste
Ceux qui sont partis avec leur million en poche là, qu’est-ce qu’ils ont fait ?
Françoise Rot
Qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ben, la plupart ont acheté des caravanes, ont changé leur voiture, parce que c’est le rêve de chacun d’avoir une voiture neuve, oui, des bateaux et des caravanes. L’argent est parti comme cela.
Journaliste
Ils ont dépensé l’argent.
Françoise Rot
Oui, ben, c’est normal qu’on n’est pas habitué à en avoir et qu’on a été habitué à avoir 5 000 francs à dépenser dans le mois ; quand ils nous donnent plein de millions, on gaspille, on achète n’importe quoi. La plupart de ceux qui sont partis a eu des primes l’an dernier, tous sont pratiquement fauchés. Et à la limite, on va dans la rue Saint-Guy, on les voit faire la manche. C’est abominable, c’est dégueulasse. Oui, c’est vicieux même, je trouve.
Journaliste
Vous auriez pu faire autre chose comme boulot.
Françoise Rot
Quoi ?
Journaliste
Vous auriez pu être vendeuse.
Françoise Rot
Non, parce que pour être vendeuse, il faut être aimable, et je n’aime pas me forcer à être aimable, et je n’aime pas rire quand je n’ai pas envie de rire. Puis, il faut aimer le contact, et moi je n’aime pas le contact. Moi, j’aime bien avoir ma petite tranquillité.
Journaliste
Vous l’avez bien à l’usine ?
Françoise Rot
La tranquillité, quand on le veut, oui. Moi quand je n’ai pas envie de parler le matin, j’arrive et je dis aux filles, aujourd’hui je ne parle pas, je n’en ai pas envie, on me laisse tranquille. Les filles comprennent. On est obligé de travailler, on n’est pas obligé de parler.
Journaliste
Vous dites les filles, vous travaillez dans un milieu féminin ?
Françoise Rot
Oui, cela serait mieux s’il y avait davantage d’hommes à travailler avec nous, avec moi. Parce que ce n’est pas pareil, les conversations ne sont pas les mêmes. Avec les femmes, c’est bien, mais seulement... Le midi, j’entends dire, cet après-midi, je vais repasser, je vais faire mes sols, le ménage. Avec les hommes, ce n’est pas pareil.
Journaliste
Vous faites quoi vous ?
Françoise Rot
Quand ?
Journaliste
L’après-midi.
Françoise Rot
Je dors. Oui à l’usine, je suis obligée de travailler. Mais chez moi, si je n’ai pas envie de travailler, je ne me force pas. Moi je travaille à la maison quand j’ai envie.
Journaliste
Mais vous repassez tout de même.
Françoise Rot
Ah oui, je repasse. Si j’ai un tas haut comme cela, si cela peut encore attendre, ben, il ira comme cela. Non, mais à la maison, je ne me donne pas d’obligation.
Journaliste
Alors que les collègues, oui.
Françoise Rot
Ah oui, le midi en arrivant, ils passent le chiffon partout, moi, jamais. Moi le ménage c’est une fois par semaine, et cela me suffit amplement. Il y a des limites.
Journaliste
Vous préférez lire ?
Françoise Rot
Ah oui, on s'évade en lisant, on oublie l’usine, les cadences, le réveil, parce que le réveil, c’est dur.
Journaliste
Comment cela se passe le réveil ?
Françoise Rot
Ben, moi je ronchonne tout le temps quand le réveil sonne. Puis moi, je trouve que, le lundi soir, quand je mets mon réveil à sonner pour le mardi matin, j’ai déjà commencé ma journée. C’est vrai, parce que je travaille pour le lendemain, en mettant mon réveil à sonner. Moi, je pense comme cela.
(Musique)
Journaliste
C’était donc Françoise Rot.
Dorothée Letessier
Ah, c’est magnifique. Il y a quelque chose qui m’a particulièrement touché d’abord. Je trouve que c’est d’un bon sens et puis d’une finesse, et d’une intelligence incroyable. En plus, il y a quelque chose qui m’a touché, parce que c’est quelque chose que j’avais moi-même ressenti très durement ; c’est quand elle dit, quand on met son réveil à sonner pour le lundi matin, déjà on est au travail. Ben, c’est vrai quoi, c’est épouvantable cela, cette sensation d’être pris par le travail avant même que le travail soit là. Puis bon, moi j’ai bien aimé aussi cette histoire. A l’usine, quand on ne veut pas parler, on ne parle pas, et c’est vrai. Bon, dans un sens, on a cette liberté-là. Moi, je sais parce que j’ai été vendeuse et caissière, et c’est chiant parce qu’il faut être aimable.
Journaliste
Elle nous a dit aussi autre chose, en apparté, elle nous a dit qu’à l’usine, on travaillait mais qu’on pouvait penser.
Dorothée Letessier
Oui, moi, j’ai écrit mon bouquin.
Journaliste
Et qu’elle pensait à vous régulièrement.
Dorothée Letessier
Cela c’est gentil.
Journaliste
Dorothée, alors là, vous avez souhaité revoir des ouvrières, donc vous êtes à notre table en direct avec 2 de vos anciennes collègues, Michelle Trebouta, Michelle Philipotte. Michelle Trebouta, quelle impression cela vous fait de revoir Dorothée ? Cela fait 10 ans que vous ne l’avez pas vu ?
Michelle Trebouta
Je suis toute émue de la revoir, parce que c’est vrai que pour moi 10 ans, non ce n’est pas 10 ans, je suis vraiment contente de la voir.
Journaliste
Dorothée.
Dorothée Letessier
Moi, c’est pareil, c’est-à-dire que j’ai pensé à vous tout le temps, enfin pas tout le temps, mais je veux dire que c’est quelque chose qui m’accompagne et m’accompagnera toujours. J’ai une nostalgie à certains moments. C’est vrai que je fais un métier que j’aime, mais j’ai une nostalgie de la machine à café ou des bons moments qu’on a pu passer, même s’il y en avait de dur, qui restent. C’est sincèrement quelque chose de très important pour moi.
Journaliste
Michelle Philipotte.
Michelle Philipotte
C’est pareil, Dorothée, on a eu des moments durs aussi, on se racontait nos petites histoires.
Dorothée Letessier
Oui, je sais oui.
Journaliste
A la machine à café.
Michelle Philipotte
Oui, tout à fait, même à notre place.
Dorothée Letessier
Oui, on parlait fort parce qu’il y avait beaucoup de bruits, mais on arrivait à s’entendre.
Michelle Philipotte
Tout à fait.
Journaliste
Vous avez travaillé l’une à côté de l’autre ?
Dorothée Letessier
Oui, on était dans la même équipe.
Journaliste
Michelle Philipotte, vous êtes toujours chez Chaffoteaux.
Michelle Philipotte
Oui, aussi.
Journaliste
Toujours ouvrière ?
Michelle Philipotte
Oui, toujours dur dur.
Journaliste
Et vous Michelle Trebouta.
Michelle Trebouta
Cela fait maintenant 10 ans que j’ai quitté.
Dorothée Letessier
Un peu plus, tu es partie avant moi.
Michelle Trebouta
Je suis partie en 80, et j’ai même quitté Saint-Brieuc.
Journaliste
Pourquoi ?
Michelle Trebouta
Comme cela, j’avais le ras-le-bol, il y a eu beaucoup de choses qui n’allaient pas à l’usine. Bon, ce que j’ai fait, je suis partie au bout de 8 jours. Je n’ai dit à personne que je partais, il y avait simplement Dorothée.
Journaliste
Vous avez démissionné.
Michelle Trebouta
Voilà, je suis partie du jour au lendemain, j’ai même quitté Saint-Brieuc. Je me suis retrouvée à Guingamp. A Guingamp, cela était exactement la même chose. J’ai voulu chercher ailleurs, voir autre chose, j’ai fait des stages, j’ai fait des heures de ménage. Depuis maintenant 5 ans, non même pas, 4 ans, je me retrouve à l’usine. Alors, ce qui fait que j’ai fait un tour, vraiment un cercle.
Journaliste
Partir pour revenir.
Michelle Trebouta
Voilà, exactement.
Journaliste
Ce n’est pas la même usine.
Michelle Trebouta
Ce n’est pas la même usine, je suis à 6 Km exactement de Chaffoteaux et Maury. Mais ce qui change un petit peu pour moi, c’est que je ne suis pas sur une machine que je l’étais à Chaffoteaux et Maury. Je me retrouve donc dans un laboratoire, contrôle-qualité, et donc mon travail consiste quand même à faire plusieurs choses, jamais je ne fais la même chose. Je ne suis pas un robot comme j’étais avant. Ce qui fait que j’apprends, je suis en apprentissage pendant un an. Je fais de la chimie physique.
Journaliste
Vous êtes contente.
Michelle Trebouta
Je suis très contente, parce que j’ai à faire directement à mon directeur.
Journaliste
Vous avez l’impression que vous êtes sortie de quelque chose.
Michelle Trebouta
Oui, je suis sortie, j’ai fait un pas à l’avant quand même.
Journaliste
Dorothée.
Dorothée Letessier
Est-ce que cette manière dont tu vois les choses maintenant, ce poste que tu occupes maintenant ; tu as l’impression que tu le dois au fait d’avoir quitté l’usine à un moment au bon moment, peut-être et d’avoir fait ces stages ?
Michelle Trebouta
Je l’ai quitté au bon moment. Je crois que je serai restée à Chaffoteaux et Maury un mois ou 2 mois de plus, je crois que cela aurait fini par une dépression. Cela n’allait pas du tout. Donc, c’était raison personnelle et travail. Donc, ce qui fait que j’ai fait beaucoup de choses, et j’ai gagné une bonne partie quand même de mon côté.
Dorothée Letessier
Ben, je suis contente pour toi, tu sais.
Journaliste
Vous trouvez qu’elles ont changé ?
Dorothée Letessier
Oui et non, comme on a tous changé.
Journaliste
Vous trouvez que Dorothée a changé ?
Michelle Philipotte
Oui, moi, ah oui.
Michelle Trebouta
Quand je t’ai vu courir là tout à l’heure.
Journaliste
C’est-à-dire qu’elle est arrivée presque en retard sur le bateau.
Michelle Philipotte
Oui, mais n’importe, si, tu as changé.
Dorothée Letessier
C’est-à-dire, tu me fais peur.
Michelle Philipotte
Ah si, je ne peux pas m’expliquer, mais tu as changé.
Journaliste
En bien ou pas ?
Michelle Philipotte
Elle a toujours été bien.
Dorothée Letessier
Puis, elle ne va pas dire cela devant tout le monde de toute façon.