Les 21 et 22 juin 1940 signature de l'armistice franco-allemand à la clairière de Rethondes

22 juin 1940
01m 39s
Réf. 00428

Notice

Résumé :

Le 22 juin 1940 l'armistice est signé entre le représentant du Troisième Reich allemand et celui du gouvernement français. Hitler a exigé que l'armistice soit signé au même endroit que celui de 1918, dans le wagon de la clairière de Rethondes à l'emplacement exact où il se trouvait le 11 novembre 1918. Le 21 juin, lors de la journée inaugurale des négociations, les Allemands sont représentés par Adolf Hitler et le maréchal Keitel. Document muet : le 21 juin Hitler et Goering passant en revue un détachement de fantassins puis entrant et sortant du wagon. Le 22 juin : arrivée de la délégation française, puis à l'intérieur du wagon, signature de l'armistice par le général Charles Huntzinger pour la France.

Date de diffusion :
01 janvier 1944
Date d'événement :
22 juin 1940

Éclairage

La signature de l'armistice franco-allemand du 22 juin 1940, dans le wagon où celui du 11 novembre 1918 avait été signé, manifeste non seulement la défaite militaire des armées françaises dans les combats de mai-juin 1940 mais également la victoire du camp des officiers et dirigeants français qui œuvraient depuis plusieurs semaines à cette fin et à une entente avec l'Allemagne. Après la démission du chef du gouvernement Paul Reynaud, le 16 juin, le président de la République le remplaça par le maréchal Pétain qui, aussitôt, prit contact avec l'ennemi dans le but de parvenir à un armistice.

Adolphe Hitler tenait à ce que celui-ci fût signé dans le wagon de la clairière de Rethondes en forêt de Compiègneafin de montrer clairement la revanche de l'Allemagne. Le wagon est sorti de son hangar, le monument des Alsaciens-Lorrains, qui datait de 1922, est caché sous un ample drapeau nazi. Seule la statue du maréchal Foch est respectée. Le 21 juin, Hitler en personne et la délégation allemande montent dans le wagon et y attendent la délégation des plénipotentiaires français, qui découvrent alors les conditions exigées par l'Allemagne. Le 22 juin, avec l'accord du maréchal Pétain et du gouvernement français, l'armistice, qui en fait n'est pas négociable, est signé.

La clairière de Rethondes est alors pillée, la dalle sacrée qui rappelle la défaite allemande de 1918 martelée, et le wagon emporté à Berlin où il est ensuite exposé avant d'être détruit (1).

L'armistice est extrêmement dur et certaines de ses conditions sont même honteuses, comme celles qui obligent à livrer au vainqueur les réfugiés politiques qui étaient venus chercher asile en France depuis 1933. La France est démantelée en deux zones, dont la plus étendue au Nord est occupée par l'armée allemande et séparée de l'autre par une ligne dite de démarcation. La France est privée de toute armée et doit livrer son matériel de guerre. Seule la Marine échappe aux Allemands. Étranglée, la France est placée, dans les faits, sous la dépendance de l'ennemi et accepte une politique de collaboration, inscrite dans l'article 2 de l'armistice.

Celui-ci entre en application le 25 juin, tout comme celui qui a été signé avec l'Italie le 24 juin. Dans l'atmosphère d'effondrement de mai-juin 1940, la très grande majorité des Français fait confiance au maréchal Pétain pour assurer le redressement de la France. Seule une minorité refuse la défaite, rejoint le général de Gaulle à Londres ou cherche à "faire quelque chose", réactions qui portent en elles les premiers germes de la Résistance.

(1) Le wagon fut emmenée en Allemagne et exposée à Berlin. La clairière de Rethondes et les monuments commémoratifs furent détruits. En 1944, le wagon est évacué et mis à l'abri en Thuringe ; en avril 1945 il est détruit par un incendie à côté d'Ohrdruf.

En 1950 on inaugure dans la clairière un Mémorial avec dans le musée un wagon-restaurant appartenant à la même série que le wagon original fabriqué en 1913 et aménagé avec le mobilier d'origine qui, lui, avait échappé aux Allemands. En 1992 des habitants d'Ohrdruf (ex RDA) ont donné au musée de l'Armistice des vestiges qu'ils avaient récupérés du wagon brulé.

David Bellamy

Transcription

(Silence)