Le Bourgeois gentilhomme mis en scène par Benjamin Lazar au théâtre l'Apostrophe de Pontoise

15 octobre 2004
02m 11s
Réf. 00285

Notice

Résumé :

Courts extraits du spectacle (acte I, scène 2 ; acte IV, scène 5 ; acte II, scène 4 ; acte IV, scène 1), alternant avec des interviews de la chanteuse Claire Lefilliatre, qui explique l'intérêt de l'éclairage aux bougies, du chef d'orchestre Vincent Dumestre, sur l'alliance entre théâtre et musique, et du metteur en scène Benjamin Lazar, sur la collaboration de Molière et Lully.

Date de diffusion :
15 octobre 2004
Source :
Fiche CNT :

Éclairage

À la suite d'une visite décevante d'un ambassadeur ottoman à la Cour de France, le roi ordonne à Molière et Lully de composer ensemble une turquerie pour amuser ses courtisans. Partenaires depuis plusieurs années dans la création de comédies-ballets réussies, le dramaturge et le compositeur signent alors leur œuvre commune la plus célèbre. La pièce est créée à Chambord à l'automne 1670 et rencontre le succès à la Cour comme à la Ville. Outre l'exotisme des costumes turcs et la fantaisie débridée des ballets, Le Bourgeois gentilhomme plaît aussi par la manie de son personnage principal, où les contemporains de Molière ont souvent cru reconnaître voisins ou amis. De fait, la structure de la société française de l'Ancien Régime, où l'aristocratie bénéficie d'avantages et d'exemptions considérables, rend compréhensibles les aspirations de M. Jourdain.

La mise en scène de Benjamin Lazar, présentée pour la première fois en 2004 au Théâtre du Trianon à Paris, s'inscrit dans la tradition récente de la mise en scène baroque, qui prend en charge les codes de jeu, les conditions de représentation et la prononciation oratoire du XVIIe siècle français. Elève d'Eugène Green, qui fut l'un des principaux initiateurs de ce courant, Benjamin Lazar s'associe ici avec le chef d'orchestre Vincent Dumestre et son ensemble baroque Le Poème Harmonique pour présenter la pièce dans son intégralité, avec toutes ses parties musicales et ses ballets, dont ils confient les chorégraphies à Cécile Roussat. Joué dans un décor doré entièrement éclairé à la lumière des bougies, en costumes d'époque et accompagné d'instruments anciens, Le Bourgeois gentilhomme donne à voir le spectacle baroque dans toute son efficacité esthétique et comique. A ce titre, il constitue un nouveau départ pour ce courant jusque là confiné à un public de spécialistes.

Céline Candiard

Transcription

Présentatrice
A la bougie comme à l’époque de Molière et dans la langue originelle, Le Bourgeois gentilhomme où se mêle musique, chant, danse et théâtre. Un spectacle aux charmes indéfinissables au théâtre l’Apostrophe à Pontoise. Emmanuel Lambert, Vincent Bouffartigue, Frédéric Bazille.
Journaliste
Quelques notes de musique fastueuses, et la lumière fut. Le rituel date de plus de trois siècles. Le Bourgeois gentilhomme joué comme au temps de Molière et de Lully dans la langue de l’époque, et surtout à la fragile lueur des bougies.
Comédien 1
Eh bien Messieurs, qu'est-ce ? Me ferez-vous voir votre petite drôlerie ?
Claire Lefilliatre
Ça amène une énergie, une concentration, que n’amène pas la lumière électrique. On a la chaleur, on peut jouer avec la chaleur de cet éclairage, avec aussi l'aspect très vivant de cette lumière. On peut sentir les ombres sur le visage et sur les mains. Effectivement, on va aussi travailler avec ça.
Journaliste
1670, on présente cette comédie-ballet pour divertir le Roi Soleil. Réunion sur une même scène de deux arts, la musique et le théâtre.
Vincent Dumestre
C’est Lully et Molière qui ont eu cette idée de coudre ensemble donc les deux disciplines pour faire un spectacle avec des comédiens, des danseurs, des chanteurs.
Comédien 2
Vos deux lèvres s’allongent comme si vous faisiez la moue. D'où vient que si vous la voulez faire à quelqu'un, et vous moquer de lui. Vous ne saurez lui dire que... U.
Comédien 1
U, U. Cela est vrai. Ah ! que n'ai-je étudié plus tôt pour savoir tout cela !
Benjamin Lazar
Donner Le Bourgeois gentilhomme dans son intégralité, c’est vraiment d’une certaine manière rendre justice à l’œuvre commune de Molière et Lully. C’était leur onzième comédie-ballet, donc ils avaient vraiment de l’expérience dans le domaine. Et ils avaient eu le temps de vraiment trouver toutes les variations possibles.
Journaliste
Neuf comédiens, sept chanteurs, six danseurs, vingt-quatre musiciens, un spectacle de quatre heures qui nous ramène par enchantement, trois siècles en arrière.