István Szabó à propos du film Père

18 mars 1969
01m 32s
Réf. 00059

Notice

Résumé :

Entretien avec le cinéaste hongrois István Szabó dont le film Père est présenté lors de la semaine du cinéma hongrois au Mans. Il évoque ses films, le cinéma hongrois et ses goûts en matière de cinéma français : Vigo, Renoir et Truffaut.

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Date de diffusion :
18 mars 1969
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Éclairage

A 31 ans, István Szabó (né en 1938) compte à son actif seulement 3 courts métrages et deux longs, dont le premier, la chronique générationelle L'Age des illusions (1964), a été primé à Moscou et à Locarno. Mais la brièveté de sa filmographie n'empêche pas la critique hongroise de le récompenser dès son court métrage de fin d'études Koncert (1961), qui lui vaut une place au studio de cinéma Béla Balász. Presse et festivals l'imposent comme figure de proue du Nouveau cinéma hongrois avec le court métrage Toi, primé à Cannes.

Entré à l'école supérieure de théâtre et de cinéma de Budapest l'année même de la révolution hongroise contre le gouvernement staliniste, Szabó est à la fois marqué par les nouvelles vagues européennes (les Français François Truffaut et Alain Resnais au premier chef) et par son rejet du culte de la personnalité.

Père raconte l'histoire d'un garçon qui idéalise jusqu'à l'obsession son père médecin, décédé en 1945 alors qu'il était enfant. Son intrigue est autobiographique (Szabó a perdu son père chirurgien enfant à la même époque) mais comme l'affirme le critique Jean-Louis Bory, "Le père, c'est Staline, bien sûr. Le Père Majuscule."

Charlotte Garson

Transcription

Interviewer
Monsieur Szabo ce soir au Mans, c'est la première, la première en France du film Père. Quelle est l'histoire de ce film? Qu'est-ce que vous avez voulu montrer dans cette histoire ?
István Szabó
C'est une histoire de croyance, un journal de générations, je veux éclairer un peu une époque de mon pays.
Interviewer
Quels sont les autres films que vous avez réalisés ?
István Szabó
J'ai réalisé jusqu'à ce temps trois courts-métrages et deux long-métrages. Mon troisième long-métrage, qui s'appelle Toi, et qui a gagné le grand prix au festival de Tours, ici, en 63. Et mon premier long métrage c'était L'âge des illusions, qui a gagné le prix à Locarno, et c'est Pair, mon deuxième.
Interviewer
Qui a obtenu le prix du festival de Moscou.
István Szabó
Oui.
Interviewer
De quelle façon Monsieur Szabo le cinéma hongrois est-il connu en France ? Il est mal connu je crois.
István Szabó
Oui, on peut dire que c'est inconnu, jusqu'à ce temps mais je crois que maintenant nous commençons.
Interviewer
Est-ce que vous aimez les films français ?
István Szabó
Oui, j'aime beaucoup, et naturellement j'aime beaucoup Jean Vigo, Jean Renoir et Franju, et maintenant je préfère Truffaut et Alain Resnais.