Exposition Takis

27 juillet 1993
02m 17s
Réf. 00208

Notice

Résumé :

Portrait et interview du sculpteur Takis dans le cadre d'une exposition qui lui est consacrée à la Galerie Nationale du Jeu de Paume.

Type de média :
Date de diffusion :
27 juillet 1993
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )

Éclairage

Sculpteur né à Athènes en 1925, Panayotis Vassilakis, dit Takis, fait partie de cette diaspora d'artistes helléniques qui a gagné Paris pour fuir les conséquences de la Guerre civile. De 1942 à 1949, la Grèce est le terrain d'affrontements sanglants qui opposent les révolutionnaires communistes au Gouvernement soutenu par l'Angleterre, puis les Etats-Unis. A l'instar des peintres Koulentianos et Xenakis, Takis décide de partir créer en France et va s'inscrire parmi les grands rénovateurs de la sculpture du XXe siècle, à la suite de Brancusi et Giacometti.

Ses recherches portent sur l'exploration de l'immatériel et de l'énergie, qu'il prend le pari d'introduire dans l'univers statique de la sculpture. Dès 1955, magnétisme, son, lumière, moteurs, entrent dans la composition de la série des Signaux, tiges de fer verticales couronnées de pièces métalliques. Vingt-deux ans plus tard, le site de la Défense à Paris servira de cadre à un bassin aux Signaux, quarantaine d'immenses vis animées de feux multicolores qui ne sont pas sans rappeler les installations de Jean Tinguely au Centre Pompidou. Ses études sur le mouvement et le jeu des reflets lumineux le rapprochent de l'art cinétique.

Cécile Olive

Transcription

Bruno Masure
Je vous propose de partir à la rencontre d'un magicien et de ses drôles de machines. Il s'agit de Takis, l'athénien arrivé à Paris il y a, maintenant, 40 ans. Ce sculpteur musicien joue avec les aimants, les champs magnétiques ou encore les vibrations. Le Musée du Jeu de Paume lui consacre une rétrospective tout cet été. Reportage, Monique Atlan, Daniel Lefebvre.
(Musique)
Monique Atlan
Capter la musique des sphères, c'était le rêve de Pythagore. C'est aussi, aujourd'hui, celui de Takis, Takis le grec qui fait naître les formes, éveille les sons et raffole des grands espaces. Takis qui provoque les jeux des champs magnétiques et les transforme en oeuvre d'art.
(Bruits).
Takis
Moi, j'ai senti les choses spatiales à travers des champs magnétiques. Ca, c'est mon instinct. Je suis un savant instinctif, voilà. Mais Pythagore, il a parlé avant moi.
Monique Atlan
Respecter l'élan naturel du métal, tel est son mot d'ordre. Ici, il n'est question que de force d'attraction, d'aimants et surtout d'énergie.
Takis
L'énergie, ça se trouve partout autour de nous, autour de vous et tout le monde. L'énergie, c'est flottant, c'est circulaire, c'est ces spirales qui nous entourent. Et moi, ce que je voudrais faire avec mon travail, c'est pour vitaliser avec l'énergie un espace.
(Bruits).
Monique Atlan
Un jour, en attendant un train en gare de Calais, Takis réalise l'importance des signaux, de cette forêt de signalisations que l'homme se fabrique pour se repérer, pour éviter la mort, des signaux hiéroglyphes à l'usage des contemporains. Ainsi, par tous les bouts de cette rétrospective, on participe au dialogue que Takis poursuit en sourdine avec les forces cachées dans la matière.
(Silence)