Un prototype de tunnelier installé à Wallers Arenberg

13 octobre 1984
03m 07s
Réf. 00371

Notice

Résumé :

Présentation des caractéristiques technique d'un tunnelier prototype utilisé à l'étage 670 de Wallers Arenberg et qui doit permettre de tripler le rendement . Su cette machine, Les conditions de sécurité sont respectées : aérage, dépoussiereur et trois têtes de télégrisoumétrie reliées au contrôleur de grisoumétrie.

Date de diffusion :
13 octobre 1984
Source :

Éclairage

La fosse Arenberg située sur la commune de Wallers dans le valenciennois , creusée par la Compagnie des mines d'Anzin, exploite un gisement de charbons maigres à haute valeur depuis le début du XXe siècle.

L'exploitation d'une mine est réalisée à partir de différents étages, et au fur et à mesure de l'épuisement des réserves , il est procédé à une descente d'étage en approfondissant les puits (fonçage) et en creusant des bowettes (galeries principales) puis des galeries permettant de rencontrer les veines de charbon.

En 1982 à Arenberg, les réserves de charbon de l'étage –578 arrivant à épuisement , il est décidé d'approfondir le puits N°3 et de changer d'étage. Une bowette descendante pentée à 30° creusée à partir de –578 ira jusque –670 et à partir de là des bowettes seront creusées. Parallèlement, le puits N°3 est approfondi jusqu'à –670 .

Depuis longtemps, le creusement des bowettes et des galeries secondaires s'effectuait à l'explosif , opération toujours dangereuse en milieu grisouteux. A la fosse Arenberg , il est décidé d'employer pour la première fois un tunnelier réalisé par la Société Bouyges. La machine est pilotée par un rayon laser pour respecter la direction calculée par les géomètres. Après une certaine distance de creusement la machine est avancée pour rester collée à la paroi. La vitesse de rotation de la tête est de 25 à 30 tours minute, la machine de creusement mesure 8 m de long, pèse 90 tonnes pour une puissance 1400 cv. Les conditions de sécurité sont respectée : aérage, dépoussiéreur et trois têtes de télégrisoumétrie sont reliées au contrôleur de grisoumétrie.

La descente des pièces détachées par le puits en fin d'année 1983 et leur remontage au fond nécessite deux mois de travail . Le 15 janvier 1984 , la machine opérationnelle et commence à creuser la roche .

Cette machine qui est un prototype , nécessite de nombreuses mises au point ou modifications . L'allure de creusement qui reste faible durant les premiers jours augmente progressivement pour atteindre 7,60 m par jours à partir du mois de mai et des pointes à 12 métres au mois de juin. De nombreux ingénieurs et techniciens étrangers viennent alors visiter le tunnelier, la fosse Arenberg est devenu une vitrine internationale et un centre d'essai pour le fabriquant dans le perspective du creusement du tunnel sous la Manche.

Un autre tunnelier mis au point également par la Société Bouygues est mis en service dans le bassin de Campine en Belgique à la mine de Zolder .

A l'arrêt de la fosse Arenberg le 31 mars 1989 , le tunnelier est démonté puis ramené en surface pour être ferraillé.

Les installations de la fosse ont été sauvegardées grâce au tournage du film Germinal et ont été classées au patrimoine mondial de l'Unesco en 2012.

Jean-Marie Minot

Transcription

(Bruit)
Michel Barre
La nouveauté de ce tunnelier vient de ses outils de coupe, quatre bras articulés, sur lesquels sont fixées les disques de coupes proprement dites qui sectionnent ou font éclater la roche lors de leur rotation. Cette technique mise au point par Marcel Montassier, ingénieur chez Bouygues, permet de diminuer le nombre de disques et surtout de réduire la poussée contre la roche. A l’étage 670 d’Arenberg, la machine est pilotée par un rayon laser pour respecter la direction calculée par les géomètres. Le tableau de commande permet de faire varier la poussée sur les disques de coupe, la vitesse de rotation de la tête et la vitesse d’oscillation des bras en fonction de la dureté du terrain. Après une certaine distance de creusement, la machine est ravancée pour rester collée à la paroi et derrière elle, les 148 mètres d’appareils et de dispositifs qui lui sont nécessaires pour fonctionner. Vitesse de rotation de la tête 25 à 30 tours minute, les outils de coupe sont isolés par un carter dans lequel sont aspirées les poussières d’abattage. La machine de creusement seule mesure 8 mètres de long, pèse 90 tonnes, et sa puissance atteint 1400 chevaux. Les terres et les pierres mouillées, pour éviter la dispersion des poussières, sont évacuées sur des tapis roulants jusqu’aux berlines qui les emportent vers le jour. Une partie de ces déblais est utilisée pour réaliser le plancher de la galerie et le support des deux voies ferrées qui sont construites au fur et à mesure de l’avancement de l’ensemble.
(Bruit)
Michel Barre
Car le tunnelier découpe une galerie circulaire, contrairement au creusement classique, le diamètre est de 5 mètres et tous les mètres sont placés des cintres pour maintenir le toit et les parois. Après de nombreuses mises au point, ce tunnelier qui est encore un prototype a creusé près de 540 mètres et depuis quelques jours, il a retrouvé sa vitesse de croisière, 10,50 mètres par jour. A partir de la semaine prochaine, en trois postes, la cinquantaine de membres de l’équipe Bouygues espère atteindre 12 à 14 mètres. Il y a au total 3500 mètres à percer et par la suite 7 kilomètres en prévision. Une machine aussi imposante est accompagnée de nombreux engins de service, monorail suspendu au toit pour transporter les éléments de cintres et les grilles. Deux voies ferrées qui supportent les convoyeurs et la sous-station électrique d’une puissance de 1700 Kilovolts Ampères.
(Bruit)
Michel Barre
Les 5000 Volts, qui alimentent le chantier sont transformés sur place, l’énergie est également assurée par de l’eau sur pression et de l’air comprimé.
(Bruit)
Michel Barre
Mais ce tunnelier travaille en milieu minier, il répond à toutes les normes de sécurité. L’aérage est assuré par un grand tube qui amène 4000 mètres cubes d’air à l’heure et un puissant dépoussiéreur garantit la propreté de l’air. La teneur en grisou est surveillée par trois têtes de télégrisoumétrie reliées directement au poste de téle-vigile au jour qui la contrôle toutes les 4 minutes.
(Bruit)
Michel Barre
Un frère du tunnelier TB500, le TB480 est en service en Belgique et Bouygues espère bien que la vitrine d’Arenberg lui servira à vendre d’autres engins de ce type, surtout à l’exportation.
(Bruit)