L'exploitation du terril de Wallers-Arenberg
Notice
A Wallers, le puits d'Arenberg est un des trois derniers en exploitation dans le Valenciennois. Il a produit en un siècle un gigantesque terril qui a été mis en exploitation. Les engins de travaux public en extraient les schistes pour les transporter sur le chantier de l'autoroute Lille-Valenciennes. Les Houillères ont entrepris de vendre en concession certains terrils à des sociétés d'exploitation. Daniel Gaveau, responsable de l'exploitation explique comment on procède pour l'extraction de schistes dans des conditions d'exploitation difficiles : poussières, roche brûlante...
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Éclairage
L'exploitation du terril de Wallers-Arenberg témoigne à la fois de la reconversion tous azimuts qui se développe dans le bassin minier, et des limites de ces initiatives.
Wallers-Arenberg est un site exploité depuis 1899 par la compagnie d'Anzin. Cette dernière a été la première a être fondée dans la région, et ce dès le début du XVIIIe. Elle a été une des pionnières dans l'exploitation du bassin charbonnier, qui a commencé dans les années 1730, puis dans le développement de la sidérurgie et du chemin de fer, dès les années 1830. La compagnie d'Anzin est la première compagnie par la production, avant d'être dépassée par Lens au début du XXe siècle. La ville est également connue pour la "trouée d'Arenberg" qui accueille le Paris-Roubaix. Plus précisément, le site minier a accueilli, trois ans après la fermeture de la mine en 1989, le tournage du film "Germinal" de Claude Berri. Cela explique qu'il ait aujourd'hui une vocation tournée vers l'image. L'exploitation de la mine explique l'érection du terril, haut de 105 mètres à son maximum. Il s'agit donc d'une région d'ancienne activité minière, et qui continue à être active à la date du reportage, en 1981, alors que de nombreux puits ont déjà fermé à l'ouest du bassin. Toutefois, il est encore prévu à l'époque de fermer les derniers puits très rapidement, d'ici 1985, car l'émission a lieu avant la relance de l'activité charbonnière par le gouvernement Mauroy, qui permettra d'obtenir un sursis jusqu'en 1990. Le prix de la houille française, et en particulier celle extraite des veines du Nord-Pas-de-Calais difficiles à exploiter, était en effet trop élevé, surtout dans une société tournée de plus en plus vers le pétrole et le nucléaire.
L'heure est donc à la reconversion depuis les années 1960, en particulier par le développement de nouvelles activités (automobile, chimie). Il faut attirer les entreprises par la construction de multiples autoroutes destinées à conforter le rôle de carrefour du Nord, au cœur d'une Europe du Nord-Ouest densément peuplée et industrieuse. La réalisation de la rocade minière (A21) participe de la même ambition. Le terril est donc exploité pour ses schistes, qui servent au chantier de la construction de l'A23, l'autoroute Lille-Valenciennes. Les Houillères accordent à l'entreprise exploitante une concession de trente ans. Le terril est arasé par le haut.
Toutefois, cette exploitation pose bien des questions. Sur le plan des conditions de travail tout d'abord, la poussière, le bruit et la chaleur (car le terril continue de brûler) rappellent, dans une certaine mesure, l'harassante condition des mineurs de fond. Les ouvriers affectés à l'exploitation du terril portent des masques et doivent arroser en permanence leur lieu de travail pour limiter l'émission de poussières. Sur le plan patrimonial ensuite, l'émission évoque rapidement les débats ayant entouré l'arasement progressif du terril. Il entraîne en effet la disparition d'un élément important de l'identité visuelle de la région, par ailleurs assez plate. Certains de ces espaces ont d'ailleurs été convertis en espace verts, et des arbres poussent d'ailleurs déjà sur ce terril. Depuis 1974, la préoccupation environnementale a été intégrée aux réflexions de l'État sur la politique de reconversion du Nord-Pas-de-Calais. Il semble pourtant que l'idée générale qui prévaut est celle d'une transition rapide vers l'après-mine, que l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand trois mois après ce reportage va remettre en question pour un temps.