La modernisation de Montaigu

06 janvier 1970
06m 33s
Réf. 00014

Notice

Résumé :
Montaigu connaît, contrairement aux communes voisines, un important développement industriel, économique et démographique. De nombreux aménagements et équipements collectifs sont déjà réalisés ou en projet, comme l'explique le maire Henri Joyau.
Date de diffusion :
06 janvier 1970
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Éclairage

Carrefour historique des marches du Poitou avec la Bretagne et l’Anjou, Montaigu connaît une croissance démographique rapide à partir de l’après Seconde guerre mondiale, sa population passant de 2 172 habitants lors du recensement de 1954 à 4 797 lors de celui de 1975 et à plus de 13 000 habitants au milieu des années 2010 à l’échelle de l’unité urbaine montaigusienne et même 34 000 habitants pour la communauté des dix communes des Terres de Montaigu. Située quasiment à équidistance de Nantes, La Roche-sur-Yon et Cholet, Montaigu, vieille place de marché, a su utiliser sa position géographique pour attirer de nouvelles activités industrielles et commerciales au cours des années 1960. D’ailleurs, Henri Joyau, maire de Montaigu de 1965 à 1989, qui vante les atouts de sa ville dans le reportage télévisé de 1970, était aussi le chef de l’entreprise de transport Joyau qui va prendre en un demi-siècle une importance internationale, choisissant en 2005 de s’associer avec Schenker, la filiale logistique de la Deutsche Bahn tout en conservant son siège social à Montaigu.
Le virage vers l’industrialisation de Montaigu a été pris en 1960, au cours du mandat de Georges Laronze, avec la viabilisation d’une première zone industrielle (ZI) de 22 hectares, suivie par celle d’une seconde ZI de 6 ha en 1966, sur laquelle se sont implantées 19 entreprises à rayonnement régional, national et même international employant un millier de salariés. Comme ses homologues des autres villes vendéennes à la même époque, Henri Joyau est confronté aux besoins engendrés par la forte augmentation d’une population active dont la moyenne d’âge est inférieure à 30 ans qui va avoir de légitimes besoins en matière de loisirs et d’éducation. A une époque où est inauguré « un collège par jour » en France du fait de la croissance démographique, il n’est pas étonnant que Montaigu voit sortir de terre un établissement secondaire comprenant à la fois des sections de cycle court (collège d’enseignement général ou CEG) et de cycle long (collège d’enseignement secondaire ou CES). La seconde moitié de la décennie 1960 a, par ailleurs, été marquée par l’inauguration d’un complexe sportif comprenant une piscine, un terrain de football, des courts de tennis, un terrain de basket et une salle omnisports. La politique sanitaire et sociale n’est pas en reste avec l’ouverture d’une maternité pour permettre aux nombreuses jeunes femmes d’accoucher à proximité de leur domicile, tandis que 57 places sont offertes aux Montaigusiens âgés dans un nouveau foyer-logement et qu’un nouvel institut médico-pédagogique accueille de jeunes handicapés dans ses ateliers. La France connaît à cette époque un indéniable retard dans la prise en charge des handicapés mais une prise de conscience s’est entre autres faite jour avec le lancement de l’association Perce-neige, parrainée par Lino Ventura, lors d’un fameux appel télévisé lancé en décembre 1965.
Henri Joyau insiste également sur le charme du centre historique avec les ruines de ses fortifications arasées sous Henri III et ses édifices remarquables qui constituent un attrait pour les habitants et les touristes de passage sur la route menant à la côte vendéenne depuis Angers ou ceux se rendant de Bretagne dans le Sud-Ouest.
L’impulsion modernisatrice donnée à Montaigu par ses édiles au cours des Trente Glorieuses a connu une accélération depuis le début du XXIe siècle avec l’achèvement du maillage autoroutier des autoroutes A 83 et A 87 qui se croisent au niveau des Essarts à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville. Depuis 2001, époque où les réserves foncières pouvant accueillir de nouvelles entreprises à proximité immédiate de Montaigu étaient presque épuisées, les élus locaux ont su s’entendre pour répondre à la demande d’entreprises souhaitant s’implanter dans cette zone proche du sud de l’agglomération nantaise, située à moins d’une demi-heure de l’aéroport de Nantes-Atlantique. De nombreuses PME vendéennes ont implanté leurs sites de production dans le pays de Montaigu à l’instar de Microcar, Ponroy Santé, Brioches Fonteneau, la plateforme Leader Price, Sonamia, Sodébo, etc. La communauté de communes Terres de Montaigu a d’ailleurs jugé indispensable de se doter d’un bureau d’études interne centralisant les demandes d’implantation sur de nouveaux terrains situés en-dehors du Vendéopôle Sud-Loire de Boufféré désormais saturé comme les zones industrielles de Saint-Hilaire-de-Loulay, des Landes-de-Roussais, des Treize-Septiers ou du Chasserau à Saint-Georges-de-Montaigu.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Présentateur
Alors maintenant, si vous voulez bien, nous allons passer à notre magazine équipement du mardi, qui va nous conduire, en l’occurrence, à Montaigu.
musique
(musique)
Journaliste
A 34 kilomètres de Nantes, 37 de La Roche-sur-Yon et 36 de Cholet, Montaigu est un carrefour qui, depuis quelques années, a connu un développement considérable. Premier aspect de ce développement, c’est le secteur industriel dont nous parle maintenant le maire, Monsieur Joyau.
Henri Joyau
Il y a deux zones industrielles à Montaigu, c’est d’ailleurs assez récent, les deux zones. Il y en a une première qui date de 1960 et qui fait 22 hectares, et une deuxième qui date de 1966 et qui elle, fait 6 hectares. Il faut d’ailleurs vous dire que ces deux zones sont actuellement pleines, avec environ 18 ou 19 entreprises et environ un millier de salariés.
Journaliste
Et ces entreprises ont-elles un rayonnement régional simplement, national ou même peut-être international ?
Henri Joyau
Ah, mon Dieu, là-dedans, il y a des entreprises qui ont un rayonnement, plusieurs entreprises ont un rayonnement national et même certaines ont un rayonnement international. Et je pense d’ailleurs, ce rayonnement va s’accentuer dans les années à venir ; car elles ont fait des investissements qui leur permettent d’envisager avec beaucoup d’optimisme, je crois, les, tous les problèmes d’exportation. La ville de Montaigu a pu profiter de ces implantations, d’ailleurs c’est elle qui les a provoquées, puisque ces zones industrielles ont été créées par la précédente municipalité sous l’égide de Monsieur Laronze qui était mon prédécesseur à la mairie ; qui a créé cette première zone industrielle dans des champs. Ça a apporté un accroissement de population qui est le plus important de toutes les communes de Vendée entre les deux derniers recensements, 1964 à 1968, puisque la population de Montaigu a augmenté de 27%. Ça a apporté également que le canton de Montaigu est un des seuls cantons de Vendée qui ne se soit pas dépeuplé mais qui, au contraire, ait vu sa population croître. Et fait plus caractéristique, aucune des communes limitrophes de Montaigu, toutes les communes rurales en ont profité également, puisque aucune n’a vu sa population diminuer.
Journaliste
Devant le développement que connaît l’industrie à Montaigu, on envisage même la création d’une troisième zone industrielle ; avec la fondation au mois de juin dernier du district de Montaigu qui comprend La Guyonnière et Saint Georges de Montaigu. Cette activité contribuera encore à l’augmentation de la population, ainsi qu’à son rajeunissement.
Henri Joyau
Montaigu accueille beaucoup de gens jeunes. En fait, toute la population nouvelle qui est venue depuis 5 ans est une population extrêmement jeune. D’ailleurs, la dernière, dernière étude nous a montré que la moyenne de population à Montaigu était inférieure à 30 ans. Et les très jeunes, il faut les former, bien sûr ! Bien sûr, il faut les former, ce qui a amené à des constructions de, d’écoles. Vous avez ici un CEG qui a été construit il y a 3 ou 4 ans, vous avez également dans le programme de la municipalité et de l’Education Nationale la construction d’un CES qui devra intervenir très prochainement, et j’espère que ce sera suffisant. Mais il faudrait tellement d’autres choses.
Journaliste
Mais en plus, il faut aussi les distraire, et nous sommes ici dans la piscine, une très jolie piscine d’ailleurs, ça fait longtemps qu’elle a été inaugurée ?
Henri Joyau
Ecoutez, cette piscine a été inaugurée en 1966, ça fait, nous venons de faire la quatrième saison, qui était d’ailleurs une saison absolument remarquable.
Journaliste
Et ce n’est pas la seule installation, sur le plan sportif, bien entendu ?
Henri Joyau
Non, sur le plan sportif, il y a évidemment, comme dans toute localité, un terrain de football, enfin, un stade municipal, avec des tennis, terrains de basket ; et il est envisagé, là également, pour l’avenir la construction d’une salle omnisport qui est le complément indispensable de cet équipement sportif.
Journaliste
Si, comme ces images en témoignent, Montaigu pense à sa population jeune, on n’en a pas oublié pour autant ceux qui prennent leur retraite.
Henri Joyau
Nous sommes ici dans un, ce qu’on appelle un logement foyer pour personnes âgées qui est un logement qui a été réalisé sous l’égide de la municipalité, avec le concours de l’office départemental de HLM.
Journaliste
Ce pavillon abrite 57 personnes venues passer ici une vieillesse agréable, 57 personnes originaires de Montaigu ou des cantons environnants. Et bien sûr, ce n’est pas la seule réalisation de la municipalité dans le domaine social.
Henri Joyau
Social, Montaigu, je pense, a beaucoup avancé depuis quelques années. Il y a eu, dans un ordre pas forcément chronologique d’ailleurs, la réalisation d’un institut médico-pédagogique pour les enfants inadaptés, avec la construction de son prolongement logique, c’est-à-dire d’un atelier pour les adolescents. Il y a eu la construction d’une maternité, il y a en cours la construction d’un centre médico-social. Là, nous avons une réalisation très importante qui va être mise, dont la réalisation va être terminée au milieu de 1970. Il y a eu également la construction de, d’un groupe scolaire. Et enfin, tout ce qui peut être fait dans d’autres domaines pour apporter à la population de Montaigu tout ce qu’elle peut souhaiter dans le domaine social.
Journaliste
Et dernier volet des ressources de Montaigu, c’est le tourisme. Montaigu à 60 kilomètres de la mer est située sur le chemin des vacanciers, sur le chemin de l’Espagne, par exemple. Et c’est d’autre part une commune suffisamment proche des grands centres urbains pour accueillir les promeneurs du dimanche.
Henri Joyau
Montaigu est classée station verte de vacances, officiellement depuis cette année, ce qui implique donc un minimum d’équipements hôteliers, sportifs, culturels, et il est parfaitement possible de venir passer un week-end. Et je pense que au contraire, les gens de Montaigu seraient extrêmement heureux d’accueillir des vacanciers. Nous sommes ici sur le bord d’une rivière, je vous dirais tout de même que la rivière est un élément extrêmement intéressant de Montaigu, avec la pêche, avec toutes les possibilités que cela offre. Il y a la campagne, bien sûr ! Montaigu est une ville mais une petite ville au milieu de la campagne.
Journaliste
Et puis, il y a le château, il y a les vieux quartiers…
Henri Joyau
Il y a alors les visites, et ça, je voulais vous en parler, il y a le vieux Montaigu, il y a les ruines du château qui se trouvent au-dessus de cette rivière, avec son pavillon des nourrices, son musée. Et puis, il y a le vieux Montaigu, toutes les vieilles rues de Montaigu, la rue des Essarts, la rue Noire et un certain nombre d’autres rues. Rue noire d’ailleurs qui porte bien son nom, mais ça, c’est vraiment le berceau de Montaigu.
Journaliste
Alors Monsieur Joyau, conclusion de notre visite ?
Henri Joyau
Je crois que vous venez de visiter une ville qui, dans mon esprit, représente un peu peut-être ce que l’homme sera heureux de trouver plus tard dans sa vie, c’est-à-dire des emplois, de quoi se loger dans un cadre agréable et dans la verdure.
musique
(musique)