Ensemble Musique Interactive / Quatuor Léonis (AKOUSMA)

03 juin 2018
13m 07s
Réf. 01122

Notice

Résumé :
Reportage consacré au Quatuor Léonis à l’occasion du concert AKOUSMA INA grm du samedi 3 juin 2018, au Studio 104 de la Maison de la Radio à Paris, au cours duquel il interpréta quatre pièces des compositeurs Mirtru ESCALONA-MIJARES, Jacopo BABONI-SCHILINGI, Lars Petter HAGEN et Julien VINCENOT.
L’entretien avec les membres du quatuor est ponctuée d’extraits de chaque pièce.
Type de média :
Date de diffusion :
03 juin 2018
Personnalité(s) :
Thèmes :
Autres lieux :

Éclairage

BIOGRAPHIE :

QUATUOR LÉONIS

Engagés dans une démarche artistique innovante, les musiciens du Quatuor Léonis (fondé en 2002) transportent le riche héritage du quatuor à cordes dans le monde du théâtre, de la danse, de la littérature, de la musique électronique, du jazz et de la chanson avec des projets audacieux.

Fidèles à la tradition, ils interprètent les plus belles pages des compositeurs de leur époque, mais désireux d’élargir leur champ artistique, ils participent à des projets variés alliant création musicale, mise en espace et dispositif électronique en temps réel.

Le Quatuor Léonis ne cesse d’élargir ses frontières pour enrichir son art et toucher de nouveaux publics.


BIOGRAPHIE :


JULIEN VINCENOT

Né en 1985.

Compositeur, performer et musicien-chercheur.

Il est doctorant en composition à Harvard University, sous la direction de Chaya Czernowin et Hans Tutschku.

Son travail, sous diverses formes — musique mixte, improvisation électroacoustique, usique pour film, danse et installations — a été présenté à travers l’Europe, en Chine et aux États-Unis.

Sa production est fortement influencée par le concept de morphologie (en biologie, psychologie, sémiotique,…), et il recourt intensivement à l’informatique dans sa recherche musicale, tant comme moyen d’exploration sonore que comme outil de formalisation.

En 2007, il est cofondateur du collectif Unmapped, dédié à l’improvisation à travers un dialogue étroit entre instruments et machines. Aujourd’hui, ce collectif rassemble onze compositeurs et instrumentistes issus de différents parcours et univers musicaux.

Il étudie la musique du 20e siècle et la composition électroacoustique à l’Université Paris 8, notamment avec Horacio Vaggione. En parallèle, il étudie la composition au Conservatoire de Montbéliard, avec notamment Jacopo Baboni Schilingi et Lorenzo Bianchi. Il y reçoit en 2013 le 1er Prix de composition ainsi que le Prix SACEM. Il a également participé au Cursus 1 de l’Ircam en 2014, sous la direction d’Hèctor Parra.


NOTICE DE L’ŒUVRE :

HASHIYA CYCLE : MATN

2018 - 9'

Création, Commande Ina GRM
Pour quatuor à cordes et électronique

Le mot hashiya renvoie à la tradition du commentaire dans la philosophie classique islamique, qui traite aussi bien de logique, de droit ou de métaphysique. Un texte central, le Matn, y est encapsulé dans des couches successives de commentaires issus d’auteurs, d’écoles ou même d’époques diverses, parfois en confrontation très violente les uns avec les autres.

Cette création est le point de départ d’un cycle pour quatuor et électronique nommé Hashiya. Ce cycle sera constitué de pièces autonomes, présentées de manière non linéaire, enchâssées comme des poupées russes. La pièce initiale, Matn, sera dissimulée et « commentée » tout au long du cycle complet, comme si l’on ne pouvait en apercevoir que des fragments à travers un brouillard épais.

Les différentes étapes de ce processus d’anamorphose, déconstruction et fractalisation de la pièce centrale Matn seront autant d’occasions de questionner l’objet « quatuor à cordes » dans toute sa multiplicité, du son acoustique pur à l’instrument augmenté. Elles donneront également lieu à la recherche non pas d’un son caractéristique, mais d’un continuum d’identités ou signatures sonores, comme un voyage accéléré où un même matériau sera comme filtré à travers différentes « époques » sonores.


BIOGRAPHIE :

JACOPO BABONI SCHILINGI

Jacopo Baboni Schilingi compose des musiques pour solistes, ensembles et orchestres participant aux festivals internationaux les plus prestigieux.

Compositeur en résidence à l’IRCAM avant, chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres après, maintenant artiste indépendant, ses œuvres sont jouées régulièrement dans le monde entier.

Il a fondé le groupe de recherche PRISMA au sein duquel il a formalisé l’esthétique Hyper-systémique.

En 2018, son installation ARGO est exposée au Grand Palais (Paris) pendant 4 mois.

Il travaille actuellement pour une commande (son cinquième quatuor à cordes) pour Chanel.

Sa musique est soutenue par Jean-Luc et Françoise Déchery, Camille Fournet- Paris.


NOTICE DE L’ŒUVRE :

DE LA NATURE DU SACRE

2012 - 4’51

Troisième quatuor à cordes écrit par Baboni Schilingi dans un cycle qui, dans sa version finale, comprendra un total de six œuvres.

L’instrument principal du quatuor est le violoncelle qui joue le rôle, non seulement d’instrument concertant, mais de guide.

Avec ce terme, Baboni Schilingi entend articuler la notion de « sacre » comme la recherche d’un équilibre non pas entre des pôles opposés, mais à l’intérieur de propriétés distinctes, souvent incompatibles. Parfois inconciliables.

De la nature du sacre est dédié à Gaja Maffezzoli.


BIOGRAPHIE :

MIRTRU ESCALONA MIJARES

Né en 1976 au Venezuela.

Son premier contact avec la musique a eu lieu dans sa ville natale, Duaca, avec « el Sistema », Fondation d’état pour un système national d’orchestres pour la jeunesse du Venezuela.

Il y achève sa première formation musicale avec Rafael Saavedra et Gerardo Gerulewicz.

Suite à l’invitation de José Manuel López-López et de Paul Méfano, il quitte son pays afin de poursuivre ses études en France.

En 2000, il poursuit sa formation auprès de Philippe Leroux, Ivan Fedele et Christine Groult, puis achève ses études avec un Master en composition (option électroacoustique et informatique musicale) au Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Lyon, dans la classe de Robert Pascal, Michele Tadini et Denis Lorrain.

Mirtru Escalona-Mijares est lauréat de plusieurs prix internationaux tels que Kuhmo International Composition Competition (Finlande), ICOMS International Composition Competition (Italie), Earplay Donald Aird Memorial Prize (États-Unis), entre autres.

Ses œuvres ont été interprétées dans de nombreux festivals internationaux dont Musica (Strasbourg), Akousma-Multiphonies Ina-GRM (Paris), Milano Musica, EMUfest International Electroacoustic Music Festival (Italie), The San Francisco Tape Music Festival (Etats-Unis)… par des ensembles de renommée comme Proxima Centauri, Accroche Note, L’Instant Donné, C Barré, Quatuor Prometeo…

Depuis 2002 Il est professeur d’enseignement artistique auprès de la Maison de Quartier de Porchefontaine à Versailles et le Conservatoire à Rayonnement Départamental d’Évry.

Il travaille actuellement sur plusieurs créations pour la saison 2018-2019, dont notamment une pièce pour soprano, contrebasse et électroniques pour le duo de Jennifer Tani et Charlotte Testu, une pièce pour Lumínico qui sera créée par Alejandro Escuer et Rodrigo Sigal en Mexique, et une pièce pour flûte et orchestre qui sera créée par le flûtiste Jose Garcia Guerrero et le « Sistema » à Caracas en Venezuela.


NOTICE DE L’ŒUVRE :

CE QUI VIENT N’EST PAS CE QUE L’ŒIL PEUT ENTENDRE

2017/2018 - 20’

Création, Commande Ina GRM
Pour quatuor à cordes et électroniques

Dédiée à mes amours, Théodora, Ioli et Maya

Cette œuvre est inspirée de l’impression que m’a produit un ancien poème bouddhiste de l’école chan (zen en japonais) et des dimensions qu’il invite à saisir de sa simplicité apparente jusqu’à sa beauté intemporelle.

MEM.

Bruit d’une source dans une pièce vide

Les sons de la nature résonnent dans le calme,
De sommets élevés surgissent des nuages.

Ce qui vient n’est pas ce que l’œil peut entendre,
Faute de lieu suffisant pour que le cœur écoute.

Mon tapis est glacé, mes habits en lambeaux,
Dans la fenêtre vide, la lune se détache.

La grandeur des mérites n’a jamais de limites,
L’abandon à soi-même parle de lui-même.

XUTANG ZHIYU (1185-1269)
Poèmes Chan
Traduits du chinois par Jacques Pimpaneau
© 2005, Editions Philippe Picquier


BIOGRAPHIE :

LARS PETTER HAGEN

Il a étudié à l’Académie norvégienne de musique et a composé des œuvres instrumentales, des pièces électro-acoustiques ainsi que de la musique pour le cinéma et le théâtre.

En 2003, il reçoit le Prix Arne Nordheim de composition et, en 2004, le prix Edvard dans la catégorie musique contemporaine.

Il a aussi reçu le prix Spellemannprisen 2013, catégorie Compositeur, pour un disque interprété par l’Orchestre philharmonique d’Oslo et Gjermund Larsen sous la direction de Rolf Gupta.

Il a également été directeur artistique de Ny Musikk (section norvégienne de l’ISCM) et des festivals Happy Days, des Journées de la musique nordique et de l’Ultima Oslo
Contemporary Music Festival.

Festival dont il a été nommé directeur artistique permanent en 2012, après avoir occupé le poste à titre temporaire en 2009 et 2010.

Ses oeuvres ont été présentées dans des festivals tels que Donaueschinger Musiktage, Maerzmusik, Eclat et Gaudeamus Music Week par des ensembles et des orchestres dont l’Ensemble Modern, l’Orchestre symphonique de la Radio du Sud-Ouest BadenBaden, le Neue Vocalsolisten Stuttgart et l’Orchestre philharmonique d’Oslo.

En 2010, Hagen a été nominé pour un Drama Desk Award pour la musique pour l’émission Baby Universe (Wakka Wakka Productions).

En 2012, il sort l’album Elements of Light avec le producteur allemand d’electronica Pantha du Prince et l’ensemble The Bell Laboratory.


NOTICE DE L’ŒUVRE :

TRANSFIGURATION 4

2018 - 12’

Création, Commande Ina GRM

A travers le temps, la musique est intimement liée à la mémoire.

Nous expérimentons la musique par rapport à quelque chose qui a été.

C’est la manière dont nous expérimentons la forme musicale.

Une archive, une collection est précisément une matérialisation de la mémoire, donc pour moi ces choses vont de pair.

Transfiguration 4 est une méditation sur les ruines musicales et une étude du matériau musical de Metamorfosen de Richard Strauss.