Luc FERRARI, Et tournent les sons dans la garrigue (1977) (LIVE ELECTRONICS)

17 janvier 2020
10m 50s
Réf. 01161

Notice

Résumé :
Reportage composé d'un court entretien avec le guitariste, chanteur et pianiste américain David GRUBBS, suivi de la diffusion d'un extrait de l’œuvre de Luc FERRARI, Et tournent les sons dans la garrigue, interprétée lors du concert LIVE ELECTRONICS le vendredi 17 janvier 2020 au CENTQUATRE PARIS.
Cette pièce a été créée pour un ensemble dont la taille n'a pas été fixée. Elle intègre de l'improvisation à l'intérieur de paramètres fixés.
David GRUBBS s'est produit avec Tiziana BERTONCINI, Antonin GERBAL, Ji Youn KANG, Thomas LEHN, eRikm et Dafne VICENTE-SANDOVAL.
Type de média :
Date de diffusion :
17 janvier 2020
Personnalité(s) :
Thèmes :
Autres lieux :

Éclairage

BIOGRAPHIE :

LUC FERRARI (1929 - 2005)

Luc Ferrari est né à Paris en 1929. Il s’interroge sur cette première phrase ; d’abord 1929.

Il a écrit de nombreuses autobiographies dans lesquelles il falsifiait les dates. L’écriture le rend fou, il ne faut pas lui demander ça. Et comme il n’osait pas se rajeunir, il se vieillissait. Il y a donc des tas de fausses dates qui courent, cela l’amusait à l’époque. Maintenant ça l’amuse beaucoup moins !

Ensuite, né à Paris. Il s’interroge : être né à Paris ! Il se demande ce qu’il aurait été s’il était né dans le petit village de son père, en Corse. Il se demande ce qu’il aurait été s’il était né à Marseille, la ville de sa mère. Il se demande ce qu’il aurait été s’il était né en Italie, le pays de ses ancêtres.

Et pour cela, il n’a aucune réponse.

Le 22 août 2005, Luc Ferrari nous a quittés à Arezzo, Toscane.


NOTICE DE L’ŒUVRE :

ET TOURNENT LES SONS DANS LA GARRIGUE (1977)

Interprétation : Tiziana Bertoncini, Antonin Gerbal, David Grubbs, Ji Youn Kang, Thomas Lehn, eRikm, Dafne Vicente-Sandoval

Cette pièce musicale est une proposition plus qu’une composition. Elle se joue sur la communication entre les musiciens qui choisissent de la réaliser ou de «l’inventer ».

Ce qui est proposé est une partition d’intentions ou de désirs sonores, une bande magnétique qui indique des matières musicales et une forme, et des idées générales qui doivent lui donner un sens.

J’ai retrouvé quelques phrases écrites au moment du travail et qui me semblent situer (sans trop préciser) les intentions de cette composition, et mettre les musiciens dans un climat psychologique qui les incite à l’imagination :

« …Ces derniers étés, j’ai fait dans la garrigue des Corbières des stations prolongées. J’y sommeillais sans vraiment dormir, pendant les heures chaudes de la journée. Ce demi-sommeil (ou abandon de la conscience au premier degré) m’imprégnait de ce lieu avec lequel j’entrais en connivence. Un silence habité de petits sons plus ou moins définis, les parfums de la lavande et du thym, la dureté des pierres et des chardons, l’air en mouvement dans les aiguilles de pin dont le bruit évoque celui des caresses sur les courbes d’un grand corps.

« Qu’as-tu fait aujourd’hui ? » me demandait-on, et je répondais, « J’ai travaillé dans la garrigue ».

La garrigue douce et violente de sensualité complexe et indéterminée, situait son univers en différence avec le reste du paysage, je reconnaissais son temps suspendu comme formes et durées de gestes d’amour… »