Jean-Pierre Vincent est nommé Administrateur Général de la Comédie-Française

09 mai 1983
01m 55s
Réf. 00162

Notice

Résumé :

Jean-Pierre Vincent est nommé Administrateur Général de la Comédie-Française en 1983. Il annonce son programme et ses ambitions : être plus présent sur tout le territoire français, réintroduire la création dans la salle Richelieu et développer de nouveaux chemins artistiques.

Date de diffusion :
09 mai 1983
Source :
A2 (Collection: MIDI 2 )
Artistes et personnalités :

Éclairage

Jean-Pierre Vincent (1942-) est nommé Administrateur Général de la Comédie-Française en 1983, après avoir mis en scène Les Corbeaux d'Henri Becque à la salle Richelieu. Il arrive du Théâtre National de Strasbourg, où il est resté directeur de 1975 à 1983. Metteur en scène reconnu, il s'est illustré à Strasbourg avec un théâtre de recherche, engagé esthétiquement et politiquement. C'est aussi une personnalité extérieure à la Comédie-Française, premier administrateur à n'avoir pas été sociétaire avant sa nomination depuis 1960. Il succède à Jacques Toja qui était Administrateur Général depuis 1979.

À l'arrivée de Jean-Pierre Vincent, la Comédie-Française n'a plus qu'une seule salle, la salle Richelieu. Le Théâtre de l'Odéon, qui lui avait été adjoint en 1971, lui a été retiré en 1983. Sa première mise en scène en tant que directeur est Félicité de Jean Audureau. Il décide de quitter la Comédie-Française trois ans plus tard, en 1986 pour se consacrer à la mise en scène et à ses projets personnels. L'administration de la Comédie-Française est connue pour être un des postes les plus difficiles à occuper. En 1990, il devient directeur du Théâtre Nanterre-Amandiers, où il reste jusqu'en 2001.

C'est un sociétaire qui remplace Jean-Pierre Vincent comme administrateur ; Jean Le Poulain. Ce dernier décède brutalement deux ans plus tard, en 1988. C'est Antoine Vitez, alors directeur du Théâtre National de Chaillot, qui est appelé pour diriger la Comédie-Française, où il restera également jusqu'à sa mort inattendue, deux ans plus tard, en 1990. Depuis 2006, l'institution est dirigée par Murielle Mayette, première femme à exercer les fonctions d'Administrateur Général, et sociétaire de la Comédie-Française depuis 1988 (voir ce document).

Sidonie Han

Transcription

Présentateur
Un jeune directeur à la tête de la Comédie-Française, Jean-Pierre Vincent et qui annonce des réformes. Ça fait quelques fois un peu peur. Alors, nous sommes venus faire le point avec lui sur cette Comédie-Française new-look.
Jean-Pierre Vincent
C’est un new-look qui ne comporte pas de bouleversement fondamental... enfin de bouleversment structurel fondamental. C’est plutôt vers de nouveaux chemins artistiques que nous allons le diriger. Ces chemins artistiques nouveaux, c’est la réintroduction de la création à la salle Richelieu. A toutes les grandes époques de la Comédie-Française, la Comédie-Française a marché sur deux jambes. Elle créait des œuvres nouvelles et elle maintenait le rapport au répertoire. Je tiens beaucoup à ce maintien.
Présentateur
Puis, il y a la décentralisation.
Jean-Pierre Vincent
Je crois que la Comédie-Française est le théâtre de toute la France. Tous les français paient des impôts pour la Comédie-Française, ils y ont droit. Donc, nous allons être plus présents en-dehors de Paris ; tout en maintenant évidemment tout ce que la salle Richelieu comporte en nombre de représentations, en variété de représentations. Nous allons passer des semaines ou des dizaines de jours dans telle ou telle ville en France. Nous allons créer des spectacles en province et non pas à Paris parfois. Nous allons décentraliser à partir en fait de la salle Richelieu.
Journaliste
Il n’y aura pas de licenciement, pas de contraction de personnel ?
Jean-Pierre Vincent
Pas du tout, non, j’espère au contraire. Mais je pense que la situation économique m’empêchera de faire tous les élargissements de personnel que je souhaiterais faire. Mais en tout cas, il n’y aura aucune compression, et je pense de ma part aucune violence à l’égard de qui que ce soit.
Journaliste
Etes-vous venu faire appliquer une certaine politique à la Comédie-Française ?
Jean-Pierre Vincent
Je n’ai pas été nommé par Jack Lang pour appliquer une quelconque politique socialo-communiste de la culture. Je crois que l’ensemble de la profession et l’ensemble des gens qui ont vu mes spectacles, ont compris dès ma désignation, que j’ai été nommé parce que j’étais un certain type d’homme de théâtre, attentif aux autres, et attentif à tous les courants.