La production d'asperges dans les Landes

16 juillet 1964
05m 02s
Réf. 00160

Notice

Résumé :

En 1963, la culture de l'asperge se développe considérablement dans les terres sableuses des Landes. Un an plus tard, le journal régional propose une présentation de cette production : du ramassage manuel des asperges, à leur conditionnement dans une petite usine, en passant par leur nettoyage et leur calibrage.

Date de diffusion :
16 juillet 1964

Éclairage

Les terres sablonneuses des Landes sont très propices à la culture des asperges en plein champ, une activité qui a démarré dans cette région au début des années 1960. la hausse de la demande due à l'élévation du niveau de vie n'est sans doute pas étrangère à la décision prise de se lancer dans cette activité. Il s'agit d'une production familiale, encadrée par un groupement de producteurs qui se charge du conditionnement et de l'expédition.

Cette culture pose essentiellement des problèmes de main-d'œuvre : une fois les griffes mises en place, qui restent en terre durant de nombreuses années, c'est au moment de la récolte que les problèmes les plus importants se posent. Celle-ci est, en effet, manuelle, assez pénible, et surtout quotidienne : c'est particulièrement vrai pour l'asperge blanche, celle qui est cultivée dans les Landes, dont la pointe ne doit pas voir le soleil. Ces besoins saisonniers de main-d'œuvre ont pu être résolus en adaptant les superficies à la taille de la famille, car, à l'origine, il s'agissait d'une production essentiellement familiale.

Mais ce n'est pas tout : ce légume, qu'il soit vendu tel quel sur les marchés ou mis en conserve localement demande encore de la main-d'œuvre pour ce conditionnement et ce d'autant plus qu'au moment de ce reportage (1964) la mécanisation n'en est encore qu'à ses débuts : lavage, pelage, tri, mise en boite, étiquetage, tout est fait à la main, par une main-d'œuvre féminine peu payée, mais qui trouve là une source de revenus temporaire non négligeable. La production d'asperges dans les Landes s'est ensuite bien développée en quantité et en qualité avec l'obtention d'une IGP (voir L'asperge des sables des Landes obtient l'IGP). De nouvelles variétés plus productives ont été introduites, la récolte a été rendue moins pénible et plus efficace grâce à une certaine mécanisation, mais, aujourd'hui la main-d'œuvre locale ne suffit plus : il faut recourir à des saisonniers étrangers pour la récolte.

Francis Brumont

Transcription

(Silence)
Journaliste
Dans cette terre sableuse des Landes, ils ne cherchent pas de pétrole, encore moins de trésor fabuleux. Non, vous l’avez découvert, madame. Ces Landais penchés sur la glèbe récoltent l’asperge. Cette plante potagère de la famille des liliacées dont on mange les tiges quand elles sont encore tendres, dit monsieur Larousse est le troisième cheval de bataille des cultures landaises. Au tiercé, l’asperge est un outsider dont les chances sont à considérer de près. Les deux autres chevaux déjà âgés qui ont noms maïs et pins, sont en effet maintenant sur le retour. Parce que la terre est excellente pour cette culture et que des messieurs comme [Pomiès] et [Courot] le savaient, l’asparagus latin a fait une timide apparition en 1930. Mais ce n’est que depuis l’année dernière que les Landais s’y sont mis sérieusement. En 1963, ils ont planté 1 500 000 griffes sur l’ensemble du département. C’est à cette asperge florissante que nous consacrons cette édition spéciale. La culture en est fort simple, c’est une culture archaïque à laquelle toute la famille participe avec les moyens du bord. Pour éviter les opérations fort pénibles et fort longues, un agriculteur astucieux, monsieur [Linx] qui est par ailleurs président du syndicat des producteurs, a mis au point une machine à laver l’asperge. Car une fois sortie de sa gangue de terre, l’asperge doit être soigneusement lavée. Elle passe ensuite au pesage avant de prendre le départ de la course sur le marché.
(Musique)
Journaliste
Deux façons de courir s’offrent à elle à ce moment là, la première est la conserve, des mains caoutchoutées la jaugent, mais comme l’erreur est humaine, une machine va vérifier et compléter ce travail.
(Musique)
Journaliste
Les mains de ces sages-femmes étant plus expertes que celles de n’importe quelle machine, c’est à elles que l’on va finalement confier l’opération délicate de la dernière toilette.
(Musique)
Journaliste
Asperge échaudée ne craignant pas les plats froids, elle fait un bref séjour dans cette étuve. Placées dans des bocaux, étiquetées, ces asperges-là vont prendre le chemin du restaurant ou de votre conserverie personnelle.
(Musique)
Journaliste
Deuxième façon la plus simple, l’expédition dès sa sortie de terre vers les marchés de France. Devant présenter le meilleur aspect à l’œil de la ménagère, l’asperge est lavée naturellement, puis coupée, puis étiquetée sous le label du syndicat puis expédiée le soir même vers les grands marchés de la région et de Paris. Chaque asperge suivant la région productrice prend un nom, il y a la Nord-Landaise, la Haute Landes, la Marensine, la Reine d’Albret et la Tarusate. En 63, 500 tonnes ont été expédiées, cette année 700 tonnes. En 65, les producteurs pensent parvenir au chiffre prodigieux de 1 500 tonnes. Ce n’est qu’un petit chiffre dans le total de la production française, mais c’est un chiffre encourageant pour l’agriculture landaise. Et puis la fille blonde du sable et du soleil est la meilleure de France affirme notre chef diplômé es gastronomie à la RTF Raymond Oliver.
(Musique)
Journaliste
Et maintenant, à vous de goûter l’asperge landaise.
(Musique)