Denis DUFOUR, L'Esprit en étoile
Notice
"Oeuvre bipolaire en toboggans croisés de l'accès mélancolique à l'exaltation extrême."
Éclairage
Durée totale : 14'44
"Oeuvre bipolaire en toboggans croisés de l'accès mélancolique à l'exaltation extrême.
1. Excitation évidente. Le modèle est jovial, volubile, les mimiques sont expressives, passant du rire aux larmes, de l'inconscience au découragement. Son lieu de vie est dans un désordre le plus complet. Tout lui semble familier, rien ne l'intimide. Contacts avec tout le monde mais aussi très superficiels. Très à l'aise en toutes circonstances, il ne tient pas en place et plus l'excitation augmente plus la pensée se disperse. Humeur euphorique et sensation de vie intense. L'âme se sent infatigable et elle l'est. Hyperactivité manifestée par des lettres, des démarches, des achats inconsidérés, une agitation constante. Tout est perçu avec ravissement et il échafaude des projets grandioses, surestimant ses capacités.
2. Douleur morale et sentiment de tristesse très intense, d'abattement, de désespoir, de lassitude, de découragement, de désintérêt général, d'émoussement affectif. Il n'éprouve plus de plaisir. Perte de toute capacité d'effort et d'initiative, passivité totale, laisser aller général et ralentissement psychomoteur et psychique : il traîne le pas, le corps est affaissé, les gestes sont lents, baisse de l'attention et de la mémoire, fuite des idées. Distorsion de la pensée caractérisée par le sentiment d'infériorité, de déchéance, d'échec, d'impuissance, d'autodépréciation, de pessimisme. L'anxiété est quasiment constante."
(Denis Dufour)
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"Dans l'immobilité frénétique des figures
La tête enflée par un excès de solitude
Je me suis tu, abandonnant l'étude
Plongeant dans l'horrifique prédiction des augures
Aspergé de vin mauvais
Noyé le chat que je chérissais
Baigné dans les chais et dans les crachats
Jusqu'au cinq mars, vidé de mon sang
Compté mes dernières années jusqu'à vingt
De muscat fait éclater les derniers grains
Hérissé les chevelures blondes de mes cris
Couru sur la tête jusqu'à me mettre à poil..."
(Extrait de Immobilité de Thomas Brando)