Carl STONE / Yumiko TANAKA / MIN Xiao-Fen, Lauburu (festival PRÉSENCES électronique)

BIOGRAPHIES

Carl STONE

Considéré aujourd'hui comme l'un des meilleurs compositeurs de country et comme l'un des plus éloquents avocats des musiciens de musique expérimentale, il partage son temps entre les USA et le Japon. Il a étudié la composition avec Morton SUBOTNICK et James TENNEY à l'Institut des Arts Californiens. Il a rempli les fonctions de directeur musical de la station de radio KPFK-fm de Los ANgeles (1977-1981) Président de l'American Music Center (1992-1995), de directeur de "Meet the Composer" en Californie (1981-1997), ou encore de directeur artistique du festival "Other Minds" de San Francisco en 2000. Son travail au Japon inclut un important programme de concerts, ainsi qu'un poste de Professeur au Départmeent de l'Information Média à l'Université de Chukyo.

Yumiko TANAKA

Titulaire d'un diplôme de musicologie de l'Université des beaux-arts et de la musique de Tokyo, elle a fait du shamisen (luth japonais) son instrument de prédilection. Elle a débuté sa carrière au shamisen comme accompagnatrice de théâtre gidayu féminin sous le nom d'artiste de Yumi TSURUZAWA. Elle explore également les formes d'expression expérimentales utilisant la voix, le shamisen et d'autres instruments traditionnels japonais. Musicienne classique comme contemporaine, elle pratique la musique improvisée, travaille avec des danseurs et compose et interprète les accompagnements d'oeuvres théâtrales. En 2006, elle obtient une bourse de l'Asian cultural council qui lui permet de séjourner à New York, pour effectuer des recherches dans le domaines des arts de la scène. Elle enseigne également le shamisen, le koto et l'histoire de la musique japonaise à l'Université de formation pédagogique du Hyogo.

MIN Xiao-Fen

Luthiste et compositrice chinoise installée à New York, elle est également interprète de musique classique, jazz et contemporaine. Elle a étudié le pipa (luth chinois), avant d'intégrer l'Orchestre de musique traditionnelle de Nanjing où elle sera soliste pendant plus de dix ans. Elle émigre aux Etats-Unis en 1992, et se produit en soliste, notamment avec l'Opéra de New York etle Philharmonique de Brooklyn. Elle enregistre également des bandes-son de documentaires. Elle enregistre ensuite deux albums, tous deux salués par la critique. En décembre 2003, elle devient la première artiste chinoise invitée à jouer au Jazz at Lincoln Center (New York). Elle est l'invitée de nombreuses manifestations internationales, et fondatrice de l'organisation Blue Pipa à New York. Elle donne également des master classes et travaille comme artiste en résidence.

NOTICE : Lauburu

Lauburu est l'une des oeuvres de ma série "Ghost Karaoke", où les interprètes, au lieu de s'écouter entre eux, écoutent une succession de courts fragments musicaux enregistrés sur CD. Le public n'entend pas ce disque, qui fonctionne comme une sorte de "stimulation invisible" fournissant une trame harmonique et rythmique aux improvisations des musiciens.

L'ordinateur est à la fois un instrument en lui-même et une sorte de lien entre le shamisen et le pipa. Il capte, pour y réagir, les actions musicales des interprètes : phrasé, dynamique, notes et rythme. Improvisation et passages pré-composés alternent au sein de cette structure où les musiciennes - chacune dans leur style inimitable - utilisent également leur voix.

En 1989, après avoir interprété seul pendant plus de dix ans mes compositions de musique électronique et informatique, j'ai commencé à travailler occasionnellement en duo avec des musiciens acoustiques. Il se trouve que la plupart de mes partenaires jouaient d'instruments à cordes, et avant tout d'instruments "traditionnels" non occidentaux tels que le koto, le pipa, le shamisen, etc.

je me suis beaucoup intéressé au son des cordes en tant que phénomène physique, et notamment au comportement des ondes au points de vibration minimale et maximale des cordes. Les vibrations produisent une interférence constructive : deux ondes se propagent le long de la code en sens opposé et donnent naissance à des ondes stationnaires qui constituent les différentes harmoniques. Ces propriétés (réflexion et interférence constructive) peuvent aussi être vues comme une belle métaphore de la musique d'ensemble telle que je la pratique avec mes collaborateurs.

Laubur a été composé à la demande de Gene COLEMAN pour le festival Transonic 2003, à la Maison des cultures du monde de Berlin. À l'époque, j'avais déjà travaillé avec MIN Xiao-Fen et Yumiko TANAKA, deux musiciennes virtuoses, dotées d'une sensibilité exceptionnelle. Lauburu leur a donné l'occasion de se rencontrer et de travailler ensemble pour la première fois. La pièce se compose de 24 sections brèves qui se déroulent en continu, et où alternent des configurations en solo, duo et trio.

Carl STONE