Daniel TERUGGI, Paris, ville de joie et de ténèbres (Pour Bande et Violoncelle) (LIVE ELECTRONIC)
28 mai 2016
16m 04s
Réf. 01086
Notice
Résumé :
Reportage consacré au compositeur Daniel TERUGGI à l’occasion de la création de sa pièce Paris, ville de joie et de ténèbres le samedi 28 mai 2016 au studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique, lors d’un concert LIVE ELECTRONIC de l’INA grm.
Un court entretien est suivi d’un extrait de la pièce.
Il y évoque notamment son travail avec le violoncelliste Jeffrey ZEIGLER.
Un court entretien est suivi d’un extrait de la pièce.
Il y évoque notamment son travail avec le violoncelliste Jeffrey ZEIGLER.
Date de diffusion :
28 mai 2016
Personnalité(s) :
Thèmes :
Autres lieux :
Éclairage
BIOGRAPHIES :
Daniel Teruggi
1952, La Plata Argentine
Compositeur, directeur du GRM et du Département Recherche à l’Ina, Danel Teruggi développe son activité musicale en France depuis 1977, année dans laquelle il quitte l’Argentine. Il entre au GRM en 1981 et en est le directeur depuis 1997.
Son travail de composition se situe toujours dans le domaine électroacoustique avec instruments et acousmatique ; se concentrant depuis 2004 dans les œuvres multiphoniques sculptant l’espace par ses mouvements et localisations.
Au-delà de son travail musical, il développe une importante activité internationale autour des archives audiovisuelles, en particulier les archives musicales et la complexité inhérente à la préservation du fait musical.
Jeffrey Zeigler
Jeffrey Zeigler est l’un des violoncellistes les plus polyvalents de sa génération. Connu pour son indépendance, il a reçu de nombreuses commandes et est reconnu pour ses qualités d’improvisateur et de collaborateur.
Il a été membre du Kronos Quartet pendant huit saisons et du Corigliano Quartet pendant six. Il a notamment collaboré avec John Adams, Damon Albarn, Derek Charke, Henryk Gorecki,
John King, Steve Reich, Terry Riley, John Zorn, Andy Akiho, Laurie Anderson, Helga Davis, Philip Glass, Tom Waits….
Il s’est produit avec de nombreuses formations telles que le Los Angeles Philharmonic, Toronto Symphony, the Royal Danish Radio Symphony, the Brooklyn Philharmonic et sous la direction de chefs d’orchestre tels que Seiji Ozawa, Christoph Eschenbach, Michael Tilson Thomas, Sir Roger Norrington, Mstislav Rostropovich…
A la fin de l’année 2014, est sorti son premier album solo « Something of life » (labels Innova Records et VisionIntoArt Records) dans lequel figure des œuvres inédites de Philip Glass, Glenn Kotche, Felipe Perez Santiago, Paola Prestini, Gity Razaz et John Zorn.
Il se produit fréquemment avec le batteur Glenn Kotche, une de leur prestation lors du Solid Sound Festival, est visible dans le documentaire : « The Colorado ». Il joue aussi dans le groupe HKZ, avec Hauschka (Volker Bertlemann) et Samuli Kosminen.
Au cours de sa carrière, Jeff Zeigler a publié des dizaines d’enregistrements pour Nonesuch Records, Deutsche Grammophon, Cantaloup et Smithsonian Folkways
et est apparu sur les disques de Norah Jones et les bandes originales de films de Paolo Sorrentino et Darren Aronofsky.
Il est titulaire d’un diplôme de musique de l’Eastman School of Music où il était un étudiant de Stephen Doane, et une maîtrise de l’Université Rice, où il a été assistant d’enseignement pour Paul Katz. Il a ensuite poursuivi ses études à l’Université d’Indiana auprès de Janos Starker et a également étudié à l’école Britten-Pears d’Aldeburgh (Angleterre), où il fut l’élève de William Pleeth et Zara Nelsova.
Il a reçu de nombreux prix dont le prix Avery Fisher et le prix Polar Music parmi tant d’autres.
www.jzcello.com
NOTICE DE L’ŒUVRE :
RESONANT CITIES
2016 - 45’
Création, commande Ina GRM pour la partie Liberovici
Pour bande et Violoncelle
Jeff ZEIGLER : Violoncelle
Andrea Liberovici : Venezia, madrigale per violoncello e città
Daniel Teruggi : Paris, ville de joie et de ténèbres
La résonance est ce qui fait vibrer un corps quand un autre s’agite, un peu comme l’amitié où la joie de l’un peut se transmettre par sympathie à l’autre. Ici, au-delà de l’amitié, il y a deux villes, avec leur histoire, leur son et cette relation subtile qui s’installe entre ses habitants et la ville. Voici ce que nous partageons dans Resonant Cities, l’écho des sons que l’autre fait parvenir à celui qui est la résonance de sa propre ville, avec des sous-titres qui en donnent l’esprit.
Les villes c’est Venise et Paris, nos villes à nous, pas de naissance mais d’adoption, ce qui en fait un acte fort d’appropriation d’un espace, d’une culture et de ces sons qui nous pénètrent lentement et s’intègrent à notre vie, à nos réactions. La musique est déjà une résonance de nous mêmes et nous sommes la résonance du lieu et des gens avec qui nous vivons et partageons cette vie. Nos deux résonances se croisent, rencontrent, dialoguent et se dissipent.
Deux morceaux donc, de 20 à 24 minutes chacun. Nous avons pris le parti de les diviser en quatre parties, échos et résonances de quatre moments de la journée : matin, après-midi,
soir et nuit, ce qui donne en italien dans un ordre différent : sera, notte, mattina, pomeriggio et sera une deuxième fois. Andrea a imaginé 24 heures qui se suivent, Daniel 4 dimensions temporelles où le temps passe à des vitesses différentes. Il y avait donc beaucoup de possibilités de croisement, d’imbrication, d’échos rapprochés ; mais finalement nous avons choisi de faire succéder les deux œuvres, de construire l’espace de chaque ville et ensuite, dans sa résonance, que ce soit l’autre ville qui s’élève et prolonge l’espace et les sons de la première, avec un court instant d’intervalle entre les deux.
Il y a un médiateur entre ses villes, quelqu’un chargé de transporter au-delà des sons l’esprit des lieux et de les faire résonner avec des sons, des hauteurs et des gestes précis qui peignent, tel un aquarelliste minutieux, le contour élargi des sons, la force des sons à l’origine des musiques et qui emporte dans la résonance de son instrument, le violoncelle de Jeff,
les résonances des musiques de Daniel et Andrea, dans l’espace du concert, l’espace e la résonance.
Paris Mai 2016
AL et DT
PARIS, VILLE DE JOIE ET DE TÉNÈBRES
Matin (5 min 20)
Après-midi (4 min 30)
Soir (5 min)
Nuit (5 min 40)
Ayant choisi tôt dans ma vie de vivre à Paris, j’ai toujours gardé une relation de complicité avec la ville depuis mon premier voyage en 1970. Ma jeunesse argentine m’avait apporté
tant de beaux moments et aussi des terribles tristesses, mais c’est à Paris que j’ai trouvé les grandes joies de ma vie qui me suivent et m’accompagnent.
Paris c’est son ambiance, ses parfums et ses sons, que j’avais déjà fixés il y a plus de trente ans dans « Montparnasse la nuit » mais c’est également se sentir à Paris, vivre Paris, parcourir la ville qui laisse des traces quotidiennes qui s’inscrivent dans notre ADN existentiel. A quoi il faut ajouter les choses terribles et horribles qui se sont passées l’année dernière, mais également par le passé, qu’on essaye d’oublier, mais sont toujours là, un peu cachées dans notre mémoire et faisant partie des fantômes qu’on revoit en passant à tel ou tel endroit ou dans notre pensée...
Resonant Cities, Paris est une journée de la ville, aux durées variables, dans laquelle les sons émergent et promènent un visiteur armé d’un violoncelle qui découvre et embellit les lieux. Paris répond à Venise en résonance et aussi résonne avec le parfum de Buenos Aires au matin, l’après-midi se passe dans le XIXème où une prise de son par Alexandre Bazin, nous dépeint sa riche activité. Le soir et la nuit sont partout, construits à partir des sons du violoncelle et montrant la diversité mais aussi le charme retrouvé de la fin de la nuit.
Daniel Teruggi
Daniel Teruggi
1952, La Plata Argentine
Compositeur, directeur du GRM et du Département Recherche à l’Ina, Danel Teruggi développe son activité musicale en France depuis 1977, année dans laquelle il quitte l’Argentine. Il entre au GRM en 1981 et en est le directeur depuis 1997.
Son travail de composition se situe toujours dans le domaine électroacoustique avec instruments et acousmatique ; se concentrant depuis 2004 dans les œuvres multiphoniques sculptant l’espace par ses mouvements et localisations.
Au-delà de son travail musical, il développe une importante activité internationale autour des archives audiovisuelles, en particulier les archives musicales et la complexité inhérente à la préservation du fait musical.
Jeffrey Zeigler
Jeffrey Zeigler est l’un des violoncellistes les plus polyvalents de sa génération. Connu pour son indépendance, il a reçu de nombreuses commandes et est reconnu pour ses qualités d’improvisateur et de collaborateur.
Il a été membre du Kronos Quartet pendant huit saisons et du Corigliano Quartet pendant six. Il a notamment collaboré avec John Adams, Damon Albarn, Derek Charke, Henryk Gorecki,
John King, Steve Reich, Terry Riley, John Zorn, Andy Akiho, Laurie Anderson, Helga Davis, Philip Glass, Tom Waits….
Il s’est produit avec de nombreuses formations telles que le Los Angeles Philharmonic, Toronto Symphony, the Royal Danish Radio Symphony, the Brooklyn Philharmonic et sous la direction de chefs d’orchestre tels que Seiji Ozawa, Christoph Eschenbach, Michael Tilson Thomas, Sir Roger Norrington, Mstislav Rostropovich…
A la fin de l’année 2014, est sorti son premier album solo « Something of life » (labels Innova Records et VisionIntoArt Records) dans lequel figure des œuvres inédites de Philip Glass, Glenn Kotche, Felipe Perez Santiago, Paola Prestini, Gity Razaz et John Zorn.
Il se produit fréquemment avec le batteur Glenn Kotche, une de leur prestation lors du Solid Sound Festival, est visible dans le documentaire : « The Colorado ». Il joue aussi dans le groupe HKZ, avec Hauschka (Volker Bertlemann) et Samuli Kosminen.
Au cours de sa carrière, Jeff Zeigler a publié des dizaines d’enregistrements pour Nonesuch Records, Deutsche Grammophon, Cantaloup et Smithsonian Folkways
et est apparu sur les disques de Norah Jones et les bandes originales de films de Paolo Sorrentino et Darren Aronofsky.
Il est titulaire d’un diplôme de musique de l’Eastman School of Music où il était un étudiant de Stephen Doane, et une maîtrise de l’Université Rice, où il a été assistant d’enseignement pour Paul Katz. Il a ensuite poursuivi ses études à l’Université d’Indiana auprès de Janos Starker et a également étudié à l’école Britten-Pears d’Aldeburgh (Angleterre), où il fut l’élève de William Pleeth et Zara Nelsova.
Il a reçu de nombreux prix dont le prix Avery Fisher et le prix Polar Music parmi tant d’autres.
www.jzcello.com
NOTICE DE L’ŒUVRE :
RESONANT CITIES
2016 - 45’
Création, commande Ina GRM pour la partie Liberovici
Pour bande et Violoncelle
Jeff ZEIGLER : Violoncelle
Andrea Liberovici : Venezia, madrigale per violoncello e città
Daniel Teruggi : Paris, ville de joie et de ténèbres
La résonance est ce qui fait vibrer un corps quand un autre s’agite, un peu comme l’amitié où la joie de l’un peut se transmettre par sympathie à l’autre. Ici, au-delà de l’amitié, il y a deux villes, avec leur histoire, leur son et cette relation subtile qui s’installe entre ses habitants et la ville. Voici ce que nous partageons dans Resonant Cities, l’écho des sons que l’autre fait parvenir à celui qui est la résonance de sa propre ville, avec des sous-titres qui en donnent l’esprit.
Les villes c’est Venise et Paris, nos villes à nous, pas de naissance mais d’adoption, ce qui en fait un acte fort d’appropriation d’un espace, d’une culture et de ces sons qui nous pénètrent lentement et s’intègrent à notre vie, à nos réactions. La musique est déjà une résonance de nous mêmes et nous sommes la résonance du lieu et des gens avec qui nous vivons et partageons cette vie. Nos deux résonances se croisent, rencontrent, dialoguent et se dissipent.
Deux morceaux donc, de 20 à 24 minutes chacun. Nous avons pris le parti de les diviser en quatre parties, échos et résonances de quatre moments de la journée : matin, après-midi,
soir et nuit, ce qui donne en italien dans un ordre différent : sera, notte, mattina, pomeriggio et sera une deuxième fois. Andrea a imaginé 24 heures qui se suivent, Daniel 4 dimensions temporelles où le temps passe à des vitesses différentes. Il y avait donc beaucoup de possibilités de croisement, d’imbrication, d’échos rapprochés ; mais finalement nous avons choisi de faire succéder les deux œuvres, de construire l’espace de chaque ville et ensuite, dans sa résonance, que ce soit l’autre ville qui s’élève et prolonge l’espace et les sons de la première, avec un court instant d’intervalle entre les deux.
Il y a un médiateur entre ses villes, quelqu’un chargé de transporter au-delà des sons l’esprit des lieux et de les faire résonner avec des sons, des hauteurs et des gestes précis qui peignent, tel un aquarelliste minutieux, le contour élargi des sons, la force des sons à l’origine des musiques et qui emporte dans la résonance de son instrument, le violoncelle de Jeff,
les résonances des musiques de Daniel et Andrea, dans l’espace du concert, l’espace e la résonance.
Paris Mai 2016
AL et DT
PARIS, VILLE DE JOIE ET DE TÉNÈBRES
Matin (5 min 20)
Après-midi (4 min 30)
Soir (5 min)
Nuit (5 min 40)
Ayant choisi tôt dans ma vie de vivre à Paris, j’ai toujours gardé une relation de complicité avec la ville depuis mon premier voyage en 1970. Ma jeunesse argentine m’avait apporté
tant de beaux moments et aussi des terribles tristesses, mais c’est à Paris que j’ai trouvé les grandes joies de ma vie qui me suivent et m’accompagnent.
Paris c’est son ambiance, ses parfums et ses sons, que j’avais déjà fixés il y a plus de trente ans dans « Montparnasse la nuit » mais c’est également se sentir à Paris, vivre Paris, parcourir la ville qui laisse des traces quotidiennes qui s’inscrivent dans notre ADN existentiel. A quoi il faut ajouter les choses terribles et horribles qui se sont passées l’année dernière, mais également par le passé, qu’on essaye d’oublier, mais sont toujours là, un peu cachées dans notre mémoire et faisant partie des fantômes qu’on revoit en passant à tel ou tel endroit ou dans notre pensée...
Resonant Cities, Paris est une journée de la ville, aux durées variables, dans laquelle les sons émergent et promènent un visiteur armé d’un violoncelle qui découvre et embellit les lieux. Paris répond à Venise en résonance et aussi résonne avec le parfum de Buenos Aires au matin, l’après-midi se passe dans le XIXème où une prise de son par Alexandre Bazin, nous dépeint sa riche activité. Le soir et la nuit sont partout, construits à partir des sons du violoncelle et montrant la diversité mais aussi le charme retrouvé de la fin de la nuit.
Daniel Teruggi