Yôko HIGASHI et Lionel MARCHETTI, Sanzun no yo (Un froid noir) (AKOUSMA)

27 mai 2017
10m 36s
Réf. 01106

Notice

Résumé :
Reportage consacré à la danseuse Butô, chorégraphe, compositrice, chanteuse et musicienne japonaise Yoko HIGASHI et au compositeur et performeur Lionel MARCHETTI  à l’occasion de leur performance, nommée : anzun no yo (Un froid noir), du samedi 27 mai 2017 au Studio 104 de Maison de la Radio et de la Musique dans le cadre des concerts AKOUSMA de l’INA grm.
Un court entretien est suivi d’un extrait de la performance.
Type de média :
Date de diffusion :
27 mai 2017
Thèmes :
Autres lieux :

Éclairage

BIOGRAPHIES :

YOKO HIGASHI

Danseuse Butô, chorégraphe, compositrice, chanteuse et musicienne, Yôko Higashi débute sur scène à Tokyo, puis à Lyon après avoir expérimenté différentes expressions corporelles et musicales : musique classique, théâtre Nô, danse Butô, théâtre et danse contemporaine.

En 2003, elle débute un travail de recherche, en tant que chorégraphe – danseuse, en collaboration avec divers musiciens comme notamment Lionel Marchetti.

Depuis 2006, elle travaille à un projet musical solo, intitulé hamaYôko : électro-pop influencée par la musique concrète.

Ses compositions sont diffusées régulièrement sur France Musique.

Yôko Higashi est particulièrement inspirée par les univers sonores cinématographiques.

Depuis 2007, elle travaille régulièrement aux côtés du metteur en scène Jean Paul Delore. Elle compose la musique de sa dernière création «Macbeth quand même».

Depuis 2014, elle travaille régulièrement à l’Usine de Tournefeuille (CNAREP) en tant que musicienne-performeuse.


LIONEL MARCHETTI

Lionel Marchetti, compositeur de musique concrète, est né en 1967. Tout d’abord autodidacte, il explore ensuite le répertoire de la musique concrète, en tant qu’art acousmatique, avec Xavier Garcia. L’intégralité de son œuvre musicale est aujourd’hui disponible en distribution numérique.

En concert, il interprète ses compositions concrètes sur divers systèmes de spatialisation du son (acousmonium de 4, 8, 12 haut-parleurs ou plus). Il compose essentiellement dans son studio personnel. Il a également composé au CFMI de Lyon (Université Lumière Lyon 2 ) ou au Groupe de recherches musicales de Paris ( INA-GRM).

Lionel Marchetti se consacre également, sur scène en solo, à l’improvisation (dispositif analogique expérimental avec microphones divers, feed-back, ondes radiophoniques, magnétophone à bande magnétique, haut-parleurs modifiés, synthétiseurs analogiques etc.) et avec des musiciens comme Jérôme Noetinger (électronique, magnétophone à bande), Xavier Garcia (électronique), Seijiro Murayama, Xavier Charles, Emmanuel Holterbach, Yan Yun, etc., ainsi qu’avec la musicienne et danseuse japonaise Yôko Higashi (danse butô).

Depuis la fin des années 80, et dans la lignée des premières compositions de musique concrète, il travaille quotidiennement dans ce qu’il aime nommer son atelier des sons à une poétique musicale uniquement permise par l’utilisation des technologies, à savoir l’utilisation du haut-parleur à l’enregistrement associé : de l’analogique au numérique jusqu’à l’idée du partage.

En tant qu’artiste sonore plasticien, il travaille à des installations sonores et visuelles en mettant en scène, comme une « extension invisible », les haut-parleurs, avec des photographies et divers matériaux.

Parallèlement, Lionel Marchetti poursuit un travail d’écriture poétique (cf. La Revue des Ressources, en ligne, ou encore la revue Lampe-tempête ainsi qu’une approche théorique de la musique concrète et de l’art du haut-parleur, en tant qu’artiste praticien du genre attaché à une sensibilité et à une lecture poétique de cette façon de faire de la musique avec les sons enregistrés. Son livre La musique concrète de Michel Chion (Metamkine, 1998) reste le plus remarqué.

Pour définir sa musique, tant composée qu’improvisée, où la dimension corporelle tient une place importante (Lionel Marchetti a dansé avec la compagnie universitaire Relyanse Nicole Choffée entre 1986 et 1991), il reprend régulièrement cette formule de l’écrivain géopoéticien Kenneth White - in Déambulations dans l’espace nomade, éd. Actes Sud : « Concret ou abstrait ? J’aime l’abstrait où subsiste un souvenir de substance, le concret qui s’affine aux frontières du vide. ».


NOTICE DE L’ŒUVRE :

SANZUN NO YO (UN FROID NOIR)

2017 - 20’

Création, Commande Ina GRM
Yôko Higashi : chant
Lionel Marchetti : Revox B77

«La voix choisit d’affronter le Cercle. C’est pourquoi elle sort, s’extirpe, juste là - devant nous. Et elle circule, très vite, de plus en plus vite. Elle accélère. Rien de vraiment sphérique, cependant, dans tout ça : des bouts, des morceaux, quelques fragments ou quelques éclats ; des entités, des espèces de présences qui cherchent, dirait-on, à dire quelque chose.
Mais depuis où ? Des mots ? Pas encore (aujourd’hui c’est un fait, la voix s’en passe). D’ailleurs, alentours, l’espace hésite. L’espace se demande. L’espace se recroqueville. Et la voix en profite. Elle file, s’échappe, se perd. Pire : elle ralentit le temps qui dès lors, se démonte. Comme si ses racines (une partie de ses racines, tout au moins) voulaient en profiter pour s’implanter puis de nouveau grandir - autrement.

Plus tard : la voix, désormais, volontairement se laisse prendre à un étrange filet métallique. Cette fois-ci, là dedans, il y a une machine qui tente délibérément et avec force de la rabattre. Qui veut, manifestement, la saisir. Et elle y arrive, par bribes. Mais la voix, retorse, n’en reste pas là. Elle observe, tourbillonne, s’extrait, combat, ose, se blesse, se cache, grignote et enfin, elle respire. Elle a trouvé, semblerait-il, caché dans une faille, un autre type de temps. Elle abandonne alors tout d’abord le cercle (n’est-ce pas là le moment rêvé pour s’échapper ?) elle brise les mailles de l’étrange machine mécanique, se partage, se divise - s’imaginant, un instant naïve, être de nouveau une boucle. Peine perdue cependant ! Elle en oublie même, finalement, ce pourquoi elle était là et se retrouve, dehors, définitivement seule. Parcours, géographies, dérives. Autre espace, autre lumière. Au-delà du temps ; au-delà, dirait-t-on, de
la voix.»

L.M.