Prospection de pétrole dans le Sahara
Notice
Reportage sur les activités de prospection menées par la France dans le Sahara, notamment dans le domaine énergétique.
- Afrique > Algérie > Béjaïa [Bougie]
- Afrique > Algérie > Hassi Messaoud
- Afrique > Algérie > Hassi R'Mel
- Afrique > Algérie > In Amenas
Éclairage
Alors que la guerre d'Algérie bat son plein, la découverte de gaz et de pétrole dans le désert est une parfaite occasion à la fois de montrer le savoir-faire français, et de créer un lien indissoluble entre l'Algérie et la France. Heureux hasard, les recherches, initiées en 1946 par la SN Repal (Société nationale de recherche de pétrole en Algérie), aboutissent en 1956 avec la découverte d'énormes gisements de pétrole à Edjeleh et Hassi-Messaoud, et de gaz à Hassi R'Mel. La production est rapidement très importante, avec 8,6 millions de tonnes de pétrole en 1960 et 15,6 millions de tonnes en 1961, juste avant l'indépendance. D'énormes infrastructures sont construites pour amener le gaz et le pétrole du désert jusqu'à la Méditerranée. Ces éléments seront importants dans les négociations entre la France et les représentants de l'Algérie indépendante.
Le sujet, d'une durée très longue de plus de trois minutes, s'appelle en fait « Bâtir sur le sable », comme on le voit sur le générique de début. Diffusé le 18 septembre 1957, il met en avant la fièvre prospective française dans le domaine énergétique au Sahara, en prenant soin de créer à plusieurs reprises des liens forts entre les deux côtés de la Méditerranée. Il commence d'ailleurs sur la situation de l'industrie française, indiquant que le pétrole est désormais très recherché, et poursuivant sur l'évocation de l' « immense mérite des Français » d'avoir prospecté aussi loin dans le désert, « l'une des zones les plus hostiles de la planète ». C'est même une « bataille du pétrole » qui est évoquée, « l'esprit d'entreprise » des Français étant souligné sur fond de musique rythmée et de cuivres, qui fait place aux cordes quand le speaker évoque « des ports algériens en sommeil » comme Bougie (Béjaïa) « ranimés » par le commerce à venir. Car le pétrole « est vital pour l'Algérie, comme l'Algérie est vitale pour la France », apprend-on vers la fin, sur fond d'infrastructures. Ainsi, le discours passe de l'économique au politique, le contexte de la guerre d'Algérie n'étant pas abordé mais étant bien présent dans la tête de tous les spectateurs. Le film se termine sur fond de flamme dans le désert, tandis que la musique tonitruante s'achève : « La France a toujours su saisir la planche de salut que lui tendait le destin. Aujourd'hui cette chance ultime, cette occasion de redressement, s'appelle Sahara ». Le texte pourrait difficilement être plus clair sur la nécessité de conserver l'Algérie française.