Tourisme équestre
31 mars 1970
06m 01s
Réf. 00809
Notice
Résumé :
Le tourisme équestre se développe dans les Landes
Type de média :
Date de diffusion :
31 mars 1970
Source :
ORTF
(Collection:
JT Aquitaine Midi
)
Éclairage
Si, au début des années 1970, reporters et journalistes sont encore nourris de latin1, certains d’entre eux, emportés par leur formation littéraire commentent de façon lyrique leur sujet, oubliant parfois l’essentiel. De fait, dans cet extrait de journal télévisé, si l’on apprend immédiatement le thème principal, le tourisme équestre, on ignore jusqu’au bout le nom et la localisation du centre d’où partent les cavaliers.
Non loin de la petite chapelle romane de Rètis, se situe, en effet, le centre équestre Le Volcelest, altération d’un ancien terme de vénerie vol ce l’est traduisant l’empreinte laissée par le pied des animaux dans le sol.
Car, avant d’être voué aux plaisirs de l’équitation, l’endroit est un simple relais de chasse à courre fondé par la famille San José qui, à la fin des années 1960, s’accorde avec le tout jeune parc naturel des Landes de Gascogne pour une reconversion plus en adéquation avec l’esprit « parc ».
Nous sommes sous la présidence de Georges Pompidou et son premier ministre est Jacques Chaban-Delmas, député-maire de Bordeaux2. Or, ce dernier, dans un contexte économique favorable, engage, dans une France qui offre une image prospère3, une politique de décentralisation et des programmes régionaux en vue de développer le tourisme.
Ainsi, en Aquitaine, la MIACA4 permet-elle, dans un programme cohérent, de valoriser le littoral offrant à l’arrière-pays l’occasion de profiter de cette dynamique. Attaché au programme lancé en 1967, le Premier ministre en rappelle régulièrement, dans ses discours, les grandes lignes : augmenter la quantité et la durée de la fréquentation touristique, améliorer les équipements tout en maintenant un équilibre écologique et humain sur le territoire, valoriser le triptyque lacs-océan-forêt, favoriser le tourisme social, alterner zones aménagées et secteurs d'équilibre naturel, réaliser enfin un canal trans-aquitain sans négliger l'arrière-pays dans lequel se structure, depuis un arrêté tout récent datant du 16 octobre 1970, le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, dans un périmètre circonscrit au bassin versant de l'Eyre.
C’est de cette dynamique que participe la promotion du Volcelest qui s’inscrit désormais dans un schéma de valorisation d’espaces jusque là voués à la seule sylviculture, méconnus du grand public ; d’un « public » urbain avide de grand air, venu de cités polluées5, prêt à investir, pour les loisirs, des régions où la déprise rurale explique que la densité moyenne soit l’une des plus faibles de France.
1) Si le mot cheval vient effectivement du latin vulgaire caballus, « rosse », c’est l’indo-européen *hiekwos qui a donné le latin classique equus, le sanskrit aśva, le gaulois epos, le breton ebeul, le grec ancien ἵππος et sa variante éolienne ἵκκος, l’espagnol yegua et l’occitan èga (jument), le proto germanique ehwaz et le vieil anglais eoh. Avec alternace du groupe consonantique kw / p.
2) Ancien résistant, député-maire de Bordeaux de 1947 à 1995, Jacques Chaban-Delmas déplore un certain retard de la France en cette période qui suit la crise de 1968 et précède le premier choc pétrolier de 1973 et la fin des Trente Glorieuses. Il prône, de ce fait, une politique d'ouverture s'appuyant sur le dialogue social, l'assouplissement de l'État et la décentralisation. Sa "nouvelle société" se veut prospère, jeune, généreuse et libérée.
3) C'est l'époque du Concorde, du paquebot France, de la seconde chaîne télévisée ; on crée des autoroutes et la voiture tient la vedette dans un pays où l'énergie est encore bon marché et où le pouvoir d'achat s'accroît chaque année.
4) Mission Interministérielle d'Aménagement de la Côte Aquitaine.
5) L’écologie en est encore à ses balbutiements. Ce n’est qu’en janvier 1971 que l’on crée, en France, un ministère chargé de l’Environnement, sous l’influence de grands penseurs comme Jacques Ellul, précurseur en matière de protection de la nature ; un an avant le premier Sommet de la Terre qui se tient à Stockholm en 1972.
Non loin de la petite chapelle romane de Rètis, se situe, en effet, le centre équestre Le Volcelest, altération d’un ancien terme de vénerie vol ce l’est traduisant l’empreinte laissée par le pied des animaux dans le sol.
Car, avant d’être voué aux plaisirs de l’équitation, l’endroit est un simple relais de chasse à courre fondé par la famille San José qui, à la fin des années 1960, s’accorde avec le tout jeune parc naturel des Landes de Gascogne pour une reconversion plus en adéquation avec l’esprit « parc ».
Nous sommes sous la présidence de Georges Pompidou et son premier ministre est Jacques Chaban-Delmas, député-maire de Bordeaux2. Or, ce dernier, dans un contexte économique favorable, engage, dans une France qui offre une image prospère3, une politique de décentralisation et des programmes régionaux en vue de développer le tourisme.
Ainsi, en Aquitaine, la MIACA4 permet-elle, dans un programme cohérent, de valoriser le littoral offrant à l’arrière-pays l’occasion de profiter de cette dynamique. Attaché au programme lancé en 1967, le Premier ministre en rappelle régulièrement, dans ses discours, les grandes lignes : augmenter la quantité et la durée de la fréquentation touristique, améliorer les équipements tout en maintenant un équilibre écologique et humain sur le territoire, valoriser le triptyque lacs-océan-forêt, favoriser le tourisme social, alterner zones aménagées et secteurs d'équilibre naturel, réaliser enfin un canal trans-aquitain sans négliger l'arrière-pays dans lequel se structure, depuis un arrêté tout récent datant du 16 octobre 1970, le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, dans un périmètre circonscrit au bassin versant de l'Eyre.
C’est de cette dynamique que participe la promotion du Volcelest qui s’inscrit désormais dans un schéma de valorisation d’espaces jusque là voués à la seule sylviculture, méconnus du grand public ; d’un « public » urbain avide de grand air, venu de cités polluées5, prêt à investir, pour les loisirs, des régions où la déprise rurale explique que la densité moyenne soit l’une des plus faibles de France.
1) Si le mot cheval vient effectivement du latin vulgaire caballus, « rosse », c’est l’indo-européen *hiekwos qui a donné le latin classique equus, le sanskrit aśva, le gaulois epos, le breton ebeul, le grec ancien ἵππος et sa variante éolienne ἵκκος, l’espagnol yegua et l’occitan èga (jument), le proto germanique ehwaz et le vieil anglais eoh. Avec alternace du groupe consonantique kw / p.
2) Ancien résistant, député-maire de Bordeaux de 1947 à 1995, Jacques Chaban-Delmas déplore un certain retard de la France en cette période qui suit la crise de 1968 et précède le premier choc pétrolier de 1973 et la fin des Trente Glorieuses. Il prône, de ce fait, une politique d'ouverture s'appuyant sur le dialogue social, l'assouplissement de l'État et la décentralisation. Sa "nouvelle société" se veut prospère, jeune, généreuse et libérée.
3) C'est l'époque du Concorde, du paquebot France, de la seconde chaîne télévisée ; on crée des autoroutes et la voiture tient la vedette dans un pays où l'énergie est encore bon marché et où le pouvoir d'achat s'accroît chaque année.
4) Mission Interministérielle d'Aménagement de la Côte Aquitaine.
5) L’écologie en est encore à ses balbutiements. Ce n’est qu’en janvier 1971 que l’on crée, en France, un ministère chargé de l’Environnement, sous l’influence de grands penseurs comme Jacques Ellul, précurseur en matière de protection de la nature ; un an avant le premier Sommet de la Terre qui se tient à Stockholm en 1972.
Bénédicte Boyrie-Fénié