Alain SAVOURET (entretien)

1968
01m 11s
Réf. 00078

Notice

Résumé :

Interview extraite du CD-ROM "La Musique électroacoustique" Ed. Hyptique (2000)

Type de média :
Date de diffusion :
1981
Date d'événement :
1968
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

Né en 1942 au Mans. Il suit une double formation musicale qui s'achève au milieu des années 60 : une formation classique au CNSMDP (avec Elsa Barraine, Olivier Messiaen, Marcel Beaufils ) et une formation expérimentale au service de la recherche de l?ORTF (Pierre Schaeffer et le GRM ?)

Cet "intervalle" entre deux natures d'apprentissage engendre dans les années 70 des activités sans cesse renouvelées en bordure de la composition (électroacoustique et instrumentale) : direction de formations symphoniques, production d?émissions pour Radio France, formation de formateurs, improvisation non-idiomatique (Groupe OPUS "N"), recherche musicale appliquée à la manifestation publique (GME. Bourges) ?

Dans les années 80 une synthèse s?opère sous forme de "maîtrise d'œuvre" auprès de "sociétés" culturelles diverses : invention d'actions musicales sur un long terme, révélatrices du patrimoine sonore, à partir d'un cahier des charges établi en relation avec des acteurs de la vie musicale locale ainsi qu?avec des collectivités territoriales et l'Etat.

Dans les années 90, "nourri" par une "maîtrise d'œuvre" centrée sur la musique traditionnelle en Auvergne, il crée une classe expérimentale au CNSMDP (Improvisation Générative) qui développe une pensée et une pratique en appui sur l'oralité, inscrite dans une perspective "phonoculturelle". Dans le même temps il réalise ses premières compositions son/image utilisant les techniques de captation/projection "holophonique" du son : Fragments, pour mémoire (CNSMDP) Le son de danses (Parthenay/DeltaP. La Rochelle).

Il est l'auteur de nombreux articles sur la mise en œuvre du son, sa contextualité, sa mémorisation "mécanique " -

Transcription

Alain Savouret
68 arrive, c'est-à-dire que 68, qu'est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire qu'il y a remise en cause des structures en place. Il y a le besoin effectivement d'aller en créer, d'en inventer ailleurs, parce qu'on est encore à cette époque là, j'ai envie de dire, des petits-fils de Malraux, c'est-à-dire que c'est l'action culturelle. En 68 d'un seul coup il faut que la culture soit accessible à tous. C'est encore le message que disait Malraux, il faut que les grandes oeuvres de l'humanité soit accessibles à tous, donc il faut bien des gens qu'on va appeler des animateurs culturels, qu'ils soient créateurs ou pas d'ailleurs, qui partent en campagne pour porter la bonne parole. Donc pour nous, pour les gens de ma génération, donc évidemment complètement impliqués dans 68, dans les mouvements de grève, y compris au conservatoire, qui permettent d'ailleurs au passage de... J'étais parmi les gens qui ont pu dire, puisque j'étais encore au conservatoire je m'en rappelle, en Esthétique, faisant partie dans des comités dits d'action de l'époque et des futures grandes réformes pour 69-70 et le reste de la vie. Evidemment, je fais partie des gens qui peuvent dire : mais il faut absolument qu'il y ait une classe de musique électroacoustique au conservatoire. Ce qui s'est fait donc par la suite, Guy Reibel est venu, etc.