Dernier numéro du journal Bretagne actuelle
Notice
Le journal Bretagne actuelle qui avait succédé au Canard de Nantes à Brest disparaît, faute d'argent. Le dernier numéro vient de sortir des rotatives.
Éclairage
La première parution en janvier 78 du Canard de Nantes à Brest est le point de départ d'une aventure journalistique lancée par Pierre Duclos, ancien de chez Ouest-France.
Le Canard de Nantes à Brest est avant tout un journal d'information régionale. Sa rédaction est basée à Guingamp, tandis qu'il est imprimé à Lannion sur les rotatives du Trégor. L'hebdomadaire se distingue toutefois des autres noms de la presse régionale en se donnant la permission de critiquer le pouvoir giscardien. De 1978 à 1982, le Canard de Nantes à Brest retrace les moments forts que connut la région, exerçant un regard satirique et militant aussi bien sur le drame de l'Amoco Cadiz que sur la mobilisation contre la construction de la centrale de Plogoff. Les grands conflits, les enjeux de l'époque et la contestation sont mis en relief avec humour à travers les dessins de presse.
Avec un tirage de 30 000 exemplaires à son lancement, le Canard de Nantes à Brest rassemblera jusqu'à 3500 abonnés. Suite à l'élection de François Mitterrand, en février 1982, l'hebdomadaire militant devient Bretagne Actuelle, un journal de gauche qui change de nom pour gagner en sérieux et élargir son lectorat. Face à la concurrence des grands de la presse régionale, tels que Ouest-France et le Télégramme, les difficultés financières programment sa disparition en avril 1982. Les jeunes journalistes qui ont participé à cet intense bouillonnement ont fait ensuite de beaux trajets. Nono est devenu dessinateur de presse dans le Télégramme, tandis que Kristian Hamon a ensuite rejoint Libération ; Pierre Duclos poursuivit sa carrière à France 3 et Dominique Roynette fut directrice artistique du Monde.
Bibliographie :
Bretons, n°41, Mars 2009, « Il y a trente ans, le Canard de Nantes à Brest ».