Francis DHOMONT (entretien)

1980
01m 22s
Réf. 00060

Notice

Résumé :

Interview extraite du CD-ROM "La Musique électroacoustique" Ed. Hyptique (2000)

Type de média :
Date de diffusion :
2000
Date d'événement :
1980
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

Francis Dhomont est né a Paris le 2 novembre 1926. Il a étudié avec Ginette Waldmeier, Charles Kœchlin et Nadia Boulanger. Il compose quelques œuvres instrumentales avant de se "convertir" à la composition acousmatique, vers 1960. Il ne fait toutefois commencer son catalogue qu’en 1972, ne jugeant pas les œuvres antérieures à cette date dignes d’intérêt.

Installé au Québec depuis 1978, il a enseigné la composition électroacoustique à l’Université de Montréal de 1980 à 1996. Son enseignement a suscité toute une génération extrêmement talentueuse de compositeurs électroacoustiques canadiens, dont Stephane Roy, Robert Normandeau, Gilles Gobeil, etc. Principalement actif au Canada et en Europe, il poursuit néanmoins une carrière internationale.

Il est l’auteur de textes théoriques et de nombreux articles d’illustration et de défense de la musique électroacoustique (entre autre : éditeur des dossiers L’Espace du son 1 et 2, revue Lien, Belgique, 1988 et 1991). Il est également cofondateur de la Communauté Électroacoustique Canadienne (C.E.C.).

Citons parmi ses œuvres : Sous le regard d’un soleil noir (Cycle des profondeurs 1, 1981); Points de fuite (1982); … .mourir un peu (1984); Drôles d’oiseaux (1985); Signé Dionysos (1986); Chiaroscuro (1987); Chroniques de la lumière (1989); Novars (1989); Espace / escape (1989); Simulacres : un autoportrait (1991); L’électro, Faces of the night (1991); Forêt profonde (Cycle des profondeurs 2, 1996); Frankenstein Symphony (1998).

Dhomont est également l’auteur de plusieurs musiques de film (Les Traces du rêve, film de J. D. Lafond, Eldorado, film de Ch. Binaminé), de musiques de scène (Autour de la Maison Usher, réalisation Marthe Forget), et d’émissions radiophoniques pour Radio Canada et Radio France.

Ses musiques ont été récompensées par de nombreux prix dont : Prix Magisterium (Bourges, 1988), Prix Ars Electronica (Linz, Autriche, 1992), etc.

Transcription

Francis Dohmont
Cette idée m'est venue de considérer, parce que c'est vraiment mon point de vue, que la musique concrète est une révolution par rapport à la musique en général et je dirais même plus importante que l'Ars nova au XIVe siècle. Plus importante parce que ça utilise des moyens qui n'ont jamais été utilisés jusqu'à présent. Les musiques ont subi tout le long de l'histoire, des mutations, des transformations, mais en restant toujours à peu près... en se servant à peu près toujours des mêmes éléments, c'est-à-dire des hauteurs, des durées, des pulsations rythmiques, des instruments de musique et des instrumentistes, etc. La musique concrète fait abstraction de tout ça, enfin, a fait fi de tout ça et permet d'écrire, de faire un art sonore - alors on peut l'appeler musique bien sûr, je n'y vois moi aucun inconvénient - avec tout à fait autre chose que ce qui était habituel. Alors je trouve que déjà en ce sens, c'est un grand, très grand changement. Alors l'idée a été de considérer et aussi de comparer comme ça, d'un point de vue purement fictif, Pierre Schaeffer, l'inventeur de la musique concrète, à Philippe de Vitry, le théoricien de la musique, de l'Ars nova au XIVe siècle.