Jean-Claude RISSET (entretien)

1969
01m 09s
Réf. 00077

Notice

Résumé :

Interview extraite du CD-ROM "La Musique électroacoustique" Ed. Hyptique (2000)

Type de média :
Date de diffusion :
2000
Date d'événement :
1969
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

Né en 1938. Etudes musicales (piano, écriture, composition avec André Jolivet) et scientifiques (Ecole Normale Supérieure).

Travaille dans les années 60 avec Max Mathews aux Bell Laboratories à développer les applications musicales de la synthèse des sons par ordinateur: imitation d'instruments, paradoxes et illusions acoustiques, composition du son, oeuvres mixtes pour instruments et sons d'ordinateur.

Publie un catalogue de sons de synthèse (1969).

Met en oeuvre la synthèse des sons par ordinateur à Orsay (1970), Marseille-Luminy (1975), et à l'IRCAM, où il dirige le Département Ordinateur de 1975 à 1979.

Comme compositeur en résidence au Media Laboratory du M.I.T., met en oeuvre sur le Yamaha Disklavier le premier "Duo pour un pianiste". Directeur de recherche émérite au CNRS, il travaille au Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique de Marseille sur l'informatique musicale.

Son activité est reconnue tant dans le monde scientifique (Prix du Groupement des Acousticiens de Langue Française 1967, Médaille d'or du CNRS 1999) que musical (Prix Ars Electronica 1987, Grand Prix National de la Musique 1990, Musicae Doctor Honoris Causa de l'Université d'Edimbourg 1994, Grand Prix Musica Nova de Prague, 1996, Prix Magistère 1998 du Concours International de Bourges, Giga-Hertz Grand Prize 2009; oeuvres publiées sur trente disques compacts, notamment les disques monographiques INA Sud (C1003) et Elementa, WERGO 2013-50, GRM-EI06, INA C1019.

Transcription

Jean-Claude Risset
Théoriquement, on pouvait faire tous les sons, mais en fait on ne savait faire au départ que quelques sons très ternes et très "électroniques" - avec des guillemets -, entendus dans un sens plutôt péjoratif, enfin des stéréotypes de son. Il est vrai qu'au départ, le problème c'était plutôt le coût. Je dirais le coût au sens du coût de calcul puisque bon, par exemple, les premières synthèses que... imitatives correctes que j'ai fait de la trompette demandaient pas mal de temps de calcul. Et le temps d'ordinateur à cette époque-là, c'était de l'argent. Littéralement à cette époque là, une heure d'ordinateur coûtait 2000 dollars. C'est-à-dire plus cher qu'un ordinateur personnel, maintenant, qui va pourtant 10 ou 20 fois plus vite. Donc là, il y a eu un changement d'échelle, qui est lié à toute la progression de la technologie. Et je dois dire que Mathews avait très bien envisagé ça. Alors que beaucoup de gens pensaient que l'informatique se généraliserait sous forme d'ordinateur géant et d'un grand nombre de terminaux, lui a dit c'est trop compliqué, et en réalité la technologie va avancer de manière à ce que l'ordinateur devienne personnel. Ce qui s'est passé, mais ce que très peu de gens prévoyaient au début des années 60, il faut le dire.