Robert LAPOUJADE, Vélodrame
Notice
Appliquant une technique d'animation image par image qui n'est pas sans rappeler l'esthétique picturale déjà adoptée dans Trois portraits d'un oiseau qui n'existe pas, Vélodrame met en scène un petit personnage baptisé Erde qui a la faculté d'entendre des voix. A défaut d'être divines, ces voix sont surtout des messages publicitaires immanents qui semblent ne plus avoir besoin de poste récepteur pour être entendues. Allergique à ce flux publicitaire incessant, notre personnage tente de fuir à bicyclette les effets néfastes des images et des slogans qui les accompagnent.
Éclairage
En plus de la technique d'animation picturale, le film explore non sans humour le collage d'éléments divers : gravures, dessins, texte, pages de journaux. La musique semble alors prendre modèle sur l'image pour offrir un collage hétéroclite mêlant des fragments de musiques instrumentales et électroacoustique, des enregistrements accélérés d'orgues de barbarie, des sons de tourniquets déglingués, toute une panoplie de bruitages insolites pour accompagner la fuite de notre personnage. En adoptant une fonction sonore qui peut être rangé dans le champ du bruitage, imprimant le caractère d'une mécanique déréglée et déglinguée la musique vient renforcer l'aspect onirique de Vélodrame.
Réalisé en mai 1963 le film ne sera diffusé qu'en 1965 à la télévision.