Daniel TERUGGI, Nova Puppis (AKOUSMA)
11 octobre 2020
10m 40s
Réf. 01162
Notice
Résumé :
Reportage consacré au compositeur Daniel TERUGGI à l'occasion de la diffusion de sa pièce Nova Puppis lors du concert AKOUSMA de l'INA grm le dimanche 11 octobre 2020 au Studio 104 de la Maison de la Radio à Paris.
Un court entretien est suivi d'un extrait de cette pièce.
Un court entretien est suivi d'un extrait de cette pièce.
Date de diffusion :
11 octobre 2020
Personnalité(s) :
Autres lieux :
Éclairage
BIOGRAPHIE :
DANIEL TERUGGI
Daniel Teruggi a étudié la physique, la com- position et le piano en Argentine. En 1977, il s’installe en France où il étudie au Conservatoire National de Paris. En 1981, il débute à l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), au Groupe de Recherches Musicales (GRM). En 1997, il devient Directeur du Groupe de Recherches Musicales de l’INA, poste qu’il conserve jusqu’à sa retraite en 2017. D’octobre 2001 à 2016, il est également Directeur du Département Recherche et Expérimentation de l’INA.
Il s’est beaucoup investi dans la recherche musicale et audiovisuelle et il compose régulièrement de nouvelles œuvres musicales. Ces dernières années, il a travaillé sur la préservation des collections audiovisuelles, notamment dans le domaine de la musique électroacoustique, où les modèles traditionnels de conservation ne sont plus efficaces. Il a été coordinateur du projet européen FP6 PrestoSpace ainsi que du projet européen FP7 PrestoPRIME et a participé au projet Europeana. Il est membre fondateur du réseau Electroacoustic Musical Studies, en
charge d’une conférence annuelle sur l’ana- lyse de la musique électroacoustique.
Il a composé plus de 90 œuvres principalement pour le concert ; utilisant des appareils électroacoustiques dans des situations acousmatiques ou avec des instruments en direct. Il est l’auteur de nombreux articles de recherche sur le son et la perception de la musique ou l’analyse musicale. Sa musique a été jouée dans plus de 30 pays et publiée dans diverses collections de CD.
Docteur en Art et Technologie à l’Université Paris VIII, il a développé une importante activité pédagogique à l’Université Paris I, autour du son et des arts visuels, Paris IV Sorbonne autour de l’analyse de la musique électroacoustique et plus récemment avec l’Université Paris Est, Marne la Vallée, où il était responsable du Master en arts acoustiques et sonores. Il a été professeur invité aux universités du Hertfordshire (Angleterre), de l’université TU Berlin, 3 de Febrero (Argentine) et du SMUC de Barcelone. En 2016, il a reçu le prix « SMPTE Archival
Technology Medal Award » pour ses efforts dans la préservation du contenu audiovisuel, en particulier de la musique.
NOTICE DE L’ŒUVRE :
NOVA PUPPIS
2019 / 19’ / CRÉATION, commande INA grm
Mon grand-père s’appelait Bernhard Hildebrandt Dawson, il est né en 1890 à Kansas City aux États-Unis et mort en 1960 à La Plata, ma ville de naissance en Argentine. Il était astronome ; il était venu en Argentine en 1912 pour travailler dans le nouvel observatoire astronomique qui venait d’ouvrir à La Plata. En 1942 il a découvert une nouvelle étoile double qu’il a baptisé « Nova Puppis ». Grace à cette découverte il reçut la médaille David Pickering en 1942 (une sorte de Nobel des astronomes) ; l’astéroïde 1829 porte également son nom ainsi qu’un cratère sur la lune. Cet homme étrange, qui vivait avec nous et qui parlait très peu, est mort quand j’avais 8 ans, je garde de lui un souvenir lointain et intrigué par sa passion des sphères et sa vie noctambule.
Ses livres étaient marqués de l’Ex Libris suivant, extrait d’un poème de Goethe : « Comme les étoiles, sans hâte, mais sans trêve »… c’était sa devise.
Cette œuvre est donc un hommage à sa découverte et à la passion qu’il a eu pour dépasser les limites du visible. Nova Puppis est toujours là, quelque part dans le ciel, et c’est surtout le fait qu’elle soit double qui m’intéresse, c’est à dire deux objets inséparables qui en font un pour notre perception ; dualité que j’explore toujours dans ma musique avec cette idée que un n’est pas assez, il en faut au moins deux pour que ça marche. Je n’essaye pas de mimer ou d’imiter quoi que ce soit dans le comportement de cette étoile, mais de m’en inspirer librement en pensant à mon grand-père et son émotion et à sa persévérance pour démasquer les mystères de l’univers.
Je voudrais par cette même occasion, rendre hommage à Emmanuel Favreau avec qui nous avons collaboré, discuté, imaginé le son pendant plus de 25 ans et qui avait fabriqué un outil sur un coin de table il y a 20 ans lequel, plus que mystérieusement, marche toujours malgré les nombreux changements de systèmes d’exploitation survenus depuis. Mieux encore, il fut un temps où il « crashait » régulièrement, mais, depuis quelques années il ne casse plus, sans que rien ait été fait… Pourvu que ça dure !
Donc, je vous invite à écouter comme les étoiles, sans hâte, mais sans trêve.
DT, mars 2020
PS : d’ailleurs l’Ex Libris est extrait du livre de prophéties de Goethe et Schiller : Xenies et autres épigrammes ; le texte complet est : « Comme les étoiles, sans hâte, mais sans trêve, que chacun se meuve autour de son fardeau. » Ce qui change totalement la belle image poétique !
PS2 : Puppis vient du nom de la constellation dont elle se trouve : « La Poupe », constellation visible principalement dans l’hémisphère sud.
DANIEL TERUGGI
Daniel Teruggi a étudié la physique, la com- position et le piano en Argentine. En 1977, il s’installe en France où il étudie au Conservatoire National de Paris. En 1981, il débute à l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), au Groupe de Recherches Musicales (GRM). En 1997, il devient Directeur du Groupe de Recherches Musicales de l’INA, poste qu’il conserve jusqu’à sa retraite en 2017. D’octobre 2001 à 2016, il est également Directeur du Département Recherche et Expérimentation de l’INA.
Il s’est beaucoup investi dans la recherche musicale et audiovisuelle et il compose régulièrement de nouvelles œuvres musicales. Ces dernières années, il a travaillé sur la préservation des collections audiovisuelles, notamment dans le domaine de la musique électroacoustique, où les modèles traditionnels de conservation ne sont plus efficaces. Il a été coordinateur du projet européen FP6 PrestoSpace ainsi que du projet européen FP7 PrestoPRIME et a participé au projet Europeana. Il est membre fondateur du réseau Electroacoustic Musical Studies, en
charge d’une conférence annuelle sur l’ana- lyse de la musique électroacoustique.
Il a composé plus de 90 œuvres principalement pour le concert ; utilisant des appareils électroacoustiques dans des situations acousmatiques ou avec des instruments en direct. Il est l’auteur de nombreux articles de recherche sur le son et la perception de la musique ou l’analyse musicale. Sa musique a été jouée dans plus de 30 pays et publiée dans diverses collections de CD.
Docteur en Art et Technologie à l’Université Paris VIII, il a développé une importante activité pédagogique à l’Université Paris I, autour du son et des arts visuels, Paris IV Sorbonne autour de l’analyse de la musique électroacoustique et plus récemment avec l’Université Paris Est, Marne la Vallée, où il était responsable du Master en arts acoustiques et sonores. Il a été professeur invité aux universités du Hertfordshire (Angleterre), de l’université TU Berlin, 3 de Febrero (Argentine) et du SMUC de Barcelone. En 2016, il a reçu le prix « SMPTE Archival
Technology Medal Award » pour ses efforts dans la préservation du contenu audiovisuel, en particulier de la musique.
NOTICE DE L’ŒUVRE :
NOVA PUPPIS
2019 / 19’ / CRÉATION, commande INA grm
Mon grand-père s’appelait Bernhard Hildebrandt Dawson, il est né en 1890 à Kansas City aux États-Unis et mort en 1960 à La Plata, ma ville de naissance en Argentine. Il était astronome ; il était venu en Argentine en 1912 pour travailler dans le nouvel observatoire astronomique qui venait d’ouvrir à La Plata. En 1942 il a découvert une nouvelle étoile double qu’il a baptisé « Nova Puppis ». Grace à cette découverte il reçut la médaille David Pickering en 1942 (une sorte de Nobel des astronomes) ; l’astéroïde 1829 porte également son nom ainsi qu’un cratère sur la lune. Cet homme étrange, qui vivait avec nous et qui parlait très peu, est mort quand j’avais 8 ans, je garde de lui un souvenir lointain et intrigué par sa passion des sphères et sa vie noctambule.
Ses livres étaient marqués de l’Ex Libris suivant, extrait d’un poème de Goethe : « Comme les étoiles, sans hâte, mais sans trêve »… c’était sa devise.
Cette œuvre est donc un hommage à sa découverte et à la passion qu’il a eu pour dépasser les limites du visible. Nova Puppis est toujours là, quelque part dans le ciel, et c’est surtout le fait qu’elle soit double qui m’intéresse, c’est à dire deux objets inséparables qui en font un pour notre perception ; dualité que j’explore toujours dans ma musique avec cette idée que un n’est pas assez, il en faut au moins deux pour que ça marche. Je n’essaye pas de mimer ou d’imiter quoi que ce soit dans le comportement de cette étoile, mais de m’en inspirer librement en pensant à mon grand-père et son émotion et à sa persévérance pour démasquer les mystères de l’univers.
Je voudrais par cette même occasion, rendre hommage à Emmanuel Favreau avec qui nous avons collaboré, discuté, imaginé le son pendant plus de 25 ans et qui avait fabriqué un outil sur un coin de table il y a 20 ans lequel, plus que mystérieusement, marche toujours malgré les nombreux changements de systèmes d’exploitation survenus depuis. Mieux encore, il fut un temps où il « crashait » régulièrement, mais, depuis quelques années il ne casse plus, sans que rien ait été fait… Pourvu que ça dure !
Donc, je vous invite à écouter comme les étoiles, sans hâte, mais sans trêve.
DT, mars 2020
PS : d’ailleurs l’Ex Libris est extrait du livre de prophéties de Goethe et Schiller : Xenies et autres épigrammes ; le texte complet est : « Comme les étoiles, sans hâte, mais sans trêve, que chacun se meuve autour de son fardeau. » Ce qui change totalement la belle image poétique !
PS2 : Puppis vient du nom de la constellation dont elle se trouve : « La Poupe », constellation visible principalement dans l’hémisphère sud.