Voyage au Chili

01 octobre 1964
04m 56s
Réf. 00236

Notice

Résumé :

Du 21 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit un voyage qui le conduit dans les dix Etats du continent sud-américain. Du 1er au 3 octobre, il se trouve au Chili ; il prononce un discours à l'université de Santiago.

Type de média :
Date de diffusion :
03 octobre 1964
Date d'événement :
01 octobre 1964

Éclairage

Du 21 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit un triomphal voyage à travers toute l'Amérique latine, visitant successivement le Venezuela, la Colombie, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et enfin, le Brésil (en mars 1964, il avait déjà rendu une visite officielle au Mexique). Pour le président français, il s'agit avant tout de créer des contacts avec cette autre Amérique, de lui prodiguer les mêmes encouragements d'indépendance qu'aux satellites de l'URSS, et d'inscrire ainsi la politique de la France comme une troisième alternative possible face au monde bipolaire. Les Etats-Unis, pour qui le continent américain tout entier est une " chasse gardée ", y voient quant à eux un nouvel affront - parmi d'autres - de la diplomatie française.

Le document - un reportage diffusé au journal télévisé - retrace les premières étapes du voyage. Le Général accoste le 1er octobre au Chili - avec qui la France entretient une longue relation d'amitié depuis le dix-neuvième siècle. Accueilli sur les quais du port de Valparaiso par le président Jorge Alessandri, de Gaulle - qui arrive de Bolivie à bord du croiseur Colbert - prend la parole pour remercier l'assemblée. Puis, dans les rues de la ville, il est chaleureusement salué par les habitants.

Le jour même, le général de Gaulle prend la route de Santiago, où il prononce un discours à l'université du Chili, dont le document présente un court extrait. Dans celui-ci, il rappelle sa volonté de bâtir la plus étroite coopération économique, technique et culturelle entre les deux nations. Au terme de ce voyage, des accords économiques seront signés (en collaboration avec le nouveau président de la République chilienne - Eduardo Frei Montalva - déjà, mais qui ne prendra ses fonctions officiellement que le 3 novembre 1964).

Aude Vassallo

Transcription

Journaliste
Sur la côte du Pacifique, Valparaiso, le plus grand port de l'Amérique Latine, l'escale légendaire des longs courriers au temps héroïque de la marine à voile. Escorté par un bâtiment de la marine nationale chilienne, équipage rangé à la lisse, le Colbert a jeté l'ancre dans la rade et c'est à bord d'une vedette que le Président de la République a gagné la terre ferme. Tandis qu'il pose, pour la seconde fois, le pied sur le sol d'Amérique du Sud, le canon tonne, en son honneur, au loin dans la rade, mais déjà couvert par le bruit des fanfares. Le Président de la République fait les quelques pas qui le séparent de l'estrade, dressée sur le quai, et où l'attend le Président Alessandri. C'est ensuite, l'habituelle traversée des villes qui accueillent le chef de l'Etat avec la foule toujours aussi enthousiaste. Les honneurs militaires et un défilé. Le séjour dans cette ville ne devait durer qu'une heure. Il a néanmoins permis à Valparaiso de manifester avec élan ses sentiments pour la France. Bientôt le cortège se dirige vers Santiago, le long trajet de Valparaiso à Santiago emprunte une route qui franchit la Cordillères des Andes à 1500 mètres d'altitude, avant de plonger dans la vallée. L'arrivée dans la ville est encore placée sous le signe de la foule, et l'enthousiasme est à son paroxysme lorsque le Général de Gaulle apparaît au balcon au côté du Président Alessandri. Nouvelle étape, l'université.
Charles de Gaulle
Dans ces domaines, dont tout dépend, peut et doit, me semble-t-il, s'établir entre les cadres chiliens et les cadres français un accord plus étroit aujourd'hui. Certes, les affinités amicales qui existent entre nos deux peuples y trouveraient leur compte. Certes, l'avantage pratique en serait grand, mais aussi, pourquoi ne pas le dire : cet effort délibérément organisé en commun entre nos deux républiques, l'une d'Europe et l'autre d'Amérique Latine, serait un exemple entraînant, et un changement important dans l'actuelle conjoncture internationale.
Journaliste
La suite de la visite du chef de l'Etat au Chili a été marquée par plusieurs entretiens politiques, en particulier avec le futur président du chili, monsieur Frey, élu récemment, et qui entrera en fonction le mois prochain à la présidence de la république chilienne.