Voyage en Amérique du Sud
Notice
Du 21 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit un voyage qui le conduit dans les dix Etats du continent sud-américain. Au cours du voyage il prononce des discours en français et en espagnol, dans lesquels il encourage le développement des liens d'amitié et de coopération entre la France et l'Amérique du Sud.
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Éclairage
Du 21 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit un triomphal voyage à travers toute l'Amérique latine, visitant successivement le Venezuela, la Colombie, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et enfin, le Brésil (en mars 1964, il avait déjà rendu une visite officielle au Mexique). Pour le président français, il s'agit avant tout de créer des contacts avec cette autre Amérique, de lui prodiguer les mêmes encouragements d'indépendance qu'aux satellites de l'URSS, et d'inscrire ainsi la politique de la France comme une troisième alternative possible face au monde bipolaire. Les Etats-Unis, pour qui le continent américain tout entier est une " chasse gardée ", y voient quant à eux un nouvel affront - parmi d'autres - de la diplomatie française.
Cette édition spéciale du journal télévisé - dont l'extrait sélectionné ne se compose que de la première partie du voyage - retrace les grandes étapes de l'épopée du Général jusqu'en Argentine. Le journaliste de l'ORTF Jean Lanzi présente et commente le reportage.
Au Venezuela, à Caracas, le général de Gaulle est accueilli à sa descente de la Caravelle par le président Raúl Leoni. Dans les rues de la capitale, la population l'accueille avec entrain. Après un discours devant le Parlement, il se rend au palais de Miraflores, où on lui remet une décoration - " un collier qui nous vient de Bolívar lui-même " aurait-il dit : Simón Bolívar, figure de l'émancipation de l'Amérique latine, connaissait bien la France. Admirateur de Napoléon Ier (il assiste même à son couronnement), il vécut plusieurs années dans l'Europe des Lumières.
En Colombie, où le président Guillermo León Valencia doit affronter les multiples guérillas marxistes, le général de Gaulle arrive à Bogota le 22 septembre. Là, des milliers de Colombiens saluent le cortège présidentiel qui parcourt les rues de la capitale. Le lendemain, comme dans chacun des pays visités, le président français signe des accords de coopération économique et technique, visant à rapprocher l'Amérique latine de l'Europe.
En Équateur, pays régulièrement secoué par les coups d'État de la junte militaire, de Gaulle est accueilli par le contre-amiral Ramón Castro Jijón, président de ce régime autoritaire depuis 1963. Sur le balcon du palais national de la place de l'Indépendance, il prend la parole en espagnol, à la grande joie de la population de Quito, venue écouter le " caudillo ", le Général victorieux.
Au Pérou, à Lima, le général de Gaulle est reçu par le président Fernando Belaúnde Terry. Le journaliste évoque alors le nom de Manuel Prado Ugarteche, président par deux fois : la première, lors de la Deuxième Guerre mondiale (il engagea son pays aux côtés des Alliés) ; une seconde de 1956 à 1962 (où il fut reçu en visite officielle en France).
En Bolivie, à La Paz, il rencontre le président Víctor Paz Estenssoro. Quelques semaines plus tard, en novembre 1964, une junte militaire le renversa au profit de René Barrientos Ortuño.
Au Chili - avec qui la France entretient une longue relation d'amitié depuis le dix-neuvième siècle - le général de Gaulle est reçu par président Jorge Alessandri et signe d'importants accords de coopération technique et culturelle.
En Argentine, la situation politique est explosive : secoué par d'incessants coups d'État militaires, le pays est alors dirigé par le président Arturo Illia, dont le gouvernement est inquiété par le mouvement péroniste. Et le dictateur exilé met le Général dans une situation inextricable lorsque celui-ci demande à ses défenseurs de " saluer de Gaulle comme ils le salueraient lui ". Ainsi, des manifestations - violemment réprimées par le pouvoir - éclatent-elles sur le parcours du président français.