Kader Attou et Prière pour un fou

22 avril 1999
02m 20s
Réf. 00972

Notice

Résumé :

Le chorégraphe Kader Attou, d'origine algérienne, introduit sa pièce Prière pour un fou. Eric Mézino, d'origine malgache, présente M'Panandro.

Date de diffusion :
22 avril 1999
Source :
Compagnie :

Éclairage

En 1989, de jeunes danseurs hip hop, passés par une formation dans les arts du cirque, décident de fonder une compagnie. Ils s'appellent Kader Attou, Eric Mezino, Mourad Merzouki... Ils baptisent leur troupe : Accrorap. Et c'est parti ! Installé dans la banlieue lyonnaise, le groupe de break dance ( danse hip hop au sol) se fait vite un nom. Des spectacles comme Prière pour un fou (1989) croisent l'écriture hip hop et l'histoire des racines algériennes des danseurs. Le collectif explose. En 1996, Mourad Merzouki crée la compagnie Käfig tandis que Kader Attou conserve le nom d'Accrorap. Toujours soucieux d'ouvrir son horizon à d'autres cultures et danses, Attou met en scène Anokha (2000) sous influence de la danse traditionnelle indienne. Trois ans plus tard, Douar, conçu dans le cadre de l'année de l'Algérie en France, trame les thèmes de l'exil, de l'ennui, propres aux jeunes des deux pays. Plus largement ouvert, Les corps étrangers (2006) accueille sur scène des interprètes de différents pays comme l'Inde, le Brésil, la Côte d'Ivoire. Petites histoires.com (2008), qui a remporté un immense succès au festival Suresnes Cités Danse en 2008, resserre la focale sur la vie de cinq danseurs dont le chorégraphe. Se retournant sur leur passé et leurs origines, ils vivent leurs souvenirs d'enfance comme autant de vitamines acidulées. Entre nappe à carreaux rouges et fil à linge, sur fond d'accordéon, Kader Attou fait surgir un geste hip hop profondément et justement ancré dans une France populaire et prolétaire, celle qui mélange les couleurs et les races sans y regarder. En 2008, Kader Attou a été nommé directeur du Centre chorégraphique national de la Rochelle où il a succédé à Régine Chopinot. Il est le premier chorégraphe hip hop à endosser la responsabilité d'un CCN.

Rosita Boisseau

Transcription

Présentateur
Le second spectacle se jouera à La Rochelle sur la scène de la Coursive qui accueille pendant deux jours la Compagnie Accrorap de Kader Attou et Eric Mézino. Ils créent un spectacle mêlant la musique et la danse contemporaine. Les deux auteurs y ajoutent en plus toute l’histoire de leurs terres d’origine, l’Algérie et Madagascar. Valérie Prétot, Jean-Pierre Geffrin.
(Musique)
Journaliste
C’est l’histoire d’une tragédie, l’histoire du drame algérien mise en scène par Kader Attou. En début d’année, il est retourné dans son pays d’origine, il a passé 10 jours à Ghardaïa. Depuis, il n’a eu de cesse de témoigner avec d’autres artistes, peintres ou musiciens. Le spectacle est intitulé Prière pour un fou.
Kader Attou
Prière pour un fou , c’est avant tout une pièce pour exorciser un petit peu la douleur et aussi parler d’un drame qu’on ne parle pas beaucoup, qu’on ne parle pas beaucoup dans les medias. On parle de massacres, on parle d'égorgements, on parle de toutes ces choses-là, c’est horrible, ça existe et c’est vrai que [arabe], stop. Mais les gens ont oublié aussi qu’il y a un drame en France de la part des Algériens qui habitent ici en fait. Beaucoup de gens vivant en France ont le reste de leur famille là-bas quoi, et cette famille-là est menacée constamment tous les jours, comme la mienne en fait.
(Musique)
Journaliste
En toile de fond, un mur qui raconte la déchirure, une peinture signée par le plasticien Mohamed Bakli, privé d’espace de création en Algérie.
(Musique)
Journaliste
Eric Mézino vient de la banlieue de Lyon mais c’est à la Coursive de la Rochelle qu’il a créé son dernier spectacle. Un retour vers la terre noire, sa terre d’origine, comme une longue marche sur les traces de ses ancêtres. Le chorégraphe est parti à la recherche de ses racines perdues.
Eric Mézino
Je suis né à Madagascar, où je fus, je suis enfant métissé, donc j’ai un père blanc et une mère noire. Tous deux nés à Madagascar et en fait c’était pour raconter un peu l’histoire de la transmission par rapport à une culture que je n’ai jamais vécue et que je n’ai jamais eue.
(Musique)
Journaliste
Avec Eric Mézino, le hip-hop a dépassé la prouesse technique pour imaginer un schéma plus artistique.
(Musique)
Journaliste
Le chorégraphe travaillera prochainement au Brésil pour une création avec les danseurs des favelas.