Kader Attou et Prière pour un fou
Notice
Le chorégraphe Kader Attou, d'origine algérienne, introduit sa pièce Prière pour un fou. Eric Mézino, d'origine malgache, présente M'Panandro.
Éclairage
En 1989, de jeunes danseurs hip hop, passés par une formation dans les arts du cirque, décident de fonder une compagnie. Ils s'appellent Kader Attou, Eric Mezino, Mourad Merzouki... Ils baptisent leur troupe : Accrorap. Et c'est parti ! Installé dans la banlieue lyonnaise, le groupe de break dance ( danse hip hop au sol) se fait vite un nom. Des spectacles comme Prière pour un fou (1989) croisent l'écriture hip hop et l'histoire des racines algériennes des danseurs. Le collectif explose. En 1996, Mourad Merzouki crée la compagnie Käfig tandis que Kader Attou conserve le nom d'Accrorap. Toujours soucieux d'ouvrir son horizon à d'autres cultures et danses, Attou met en scène Anokha (2000) sous influence de la danse traditionnelle indienne. Trois ans plus tard, Douar, conçu dans le cadre de l'année de l'Algérie en France, trame les thèmes de l'exil, de l'ennui, propres aux jeunes des deux pays. Plus largement ouvert, Les corps étrangers (2006) accueille sur scène des interprètes de différents pays comme l'Inde, le Brésil, la Côte d'Ivoire. Petites histoires.com (2008), qui a remporté un immense succès au festival Suresnes Cités Danse en 2008, resserre la focale sur la vie de cinq danseurs dont le chorégraphe. Se retournant sur leur passé et leurs origines, ils vivent leurs souvenirs d'enfance comme autant de vitamines acidulées. Entre nappe à carreaux rouges et fil à linge, sur fond d'accordéon, Kader Attou fait surgir un geste hip hop profondément et justement ancré dans une France populaire et prolétaire, celle qui mélange les couleurs et les races sans y regarder. En 2008, Kader Attou a été nommé directeur du Centre chorégraphique national de la Rochelle où il a succédé à Régine Chopinot. Il est le premier chorégraphe hip hop à endosser la responsabilité d'un CCN.