Trappes : Black, Blanc, Beur
Notice
La chorégraphe Christine Coudun, de la compagnie pionnière du hip hop Black Blanc Beur, analyse le mouvement hip hop, le succès des danseurs et ce qu'il signifie pour ces jeunes.
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Éclairage
La petite chanson très swing le black, le blanc et le beur qui introduit ce reportage sur la compagnie de hip hop précisément baptisée Black Blanc Beur, donne tout de suite envie de chanter et de danser. Il faut dire que les fondateurs de la troupe ont mis dans le mille. En choisissant en 1984 d'intituler leur compagnie Black Blanc Beur, Jean Djemad, médecin, et Christine Coudun, historienne, formée à la danse contemporaine, hip hop, jazz et africaine, ont parfaitement croisé les préoccupations esthétiques et politiques du hip hop. Le groupe français pionnier est né dans le contexte informel d'actions artistiques avec des jeunes d'Elancourt et plus concrètement, dans un parking souterrain. Le premier spectacle prend la forme d'un concours de danse sur la ville nouvelle de Saint-Quentin en Yvelines. Onze communes, 600 jeunes de 16 à 21 ans, 39 sont retenus pour le spectacle J'en ai tout à foutre. Depuis, la troupe a poursuivi le travail avec obstination, inspiration et courage, maintenant un taux de création et de partage sans comparaison. Sous son aile ont été formés des danseurs et chorégraphes comme Alex Bent et Max-Laure Bourjolly, Hakim Maïche et encore, plus récemment, Anne Nguyen.
Depuis le début des années 80, moment d'apparition du hip hop en France, les B3, toujours présent sur le front de la danse, ont participé, impulsé, secoué tous les grandes étapes de l'évolution du mouvement. Emancipation de la danse des cités dans les années 80, apparition dans les théâtres, soutien des institutions au début des années 90... Parallèlement, Christine Coudun et ses complices relèvent des défis artistiques en s'offrant des thèmes on ne peut plus variés. Contrepied (1990) shoote sur un ballon rond de foot pour développer son jeu de jambes, Rapetipas (1992), présenté à l'Opéra Comique, se joue des références et des styles en toute liberté, Lambarena (1997) mixe Bach à des musiques africaines... Wartane ( 1999) ose se confronter au duo, au contact, alors que le hip hop est une danse de solitaire. Une signature chorégraphique unique apparaît. Black Blanc Beur maintient la pression et compte aujourd'hui une vingtaine de pièces à son répertoire.