Parcours thématique

La maladie, une expérience humaine entre un médecin et ses patients, l'exemple du docteur Schaffner

Nicolas Smaghue

Introduction

Ce parcours est issu d'une proposition pédagogique pour le cours d'Education civique, juridique et sociale de terminale ES/L. Il n'a pas la vocation à refléter la démarche qui aura été suivie dans le cadre d'un cours. Le scénario pédagogique est consultable sur le site d'histoire-géographie-éducation civique de l'académie de Lille à l'adresse suivante : http://histgeo.discipline.ac-lille.fr/events/projet-memoires-de-mines/utilisation-pedagogique-de-la-fresque-memoires-de-mines-en-ecjs

Les documents ont été sélectionnés pour leur exploitation possible dans le cadre des programmes officiels de l'Education nationale.

Le choix des documents audiovisuels

Vidéo 1 : rétrospective de la vie et de l'œuvre du Docteur Schaffner

 Rétrospective de la vie et de l'œuvre du Docteur Schaffner

Rétrospective de la vie et de l'œuvre du Docteur Schaffner

A la suite de son décès, rétrospective à base d'archives de la vie et de l'œuvre du Docteur Schaffner, député-maire de Lens. Médecin, résistant, élu maire en 1947, il est est à l'origine des modernisations de la ville après la Libération et tout particulièrement celles de l'hôpital et de la maison de retraite. Il a consacré sa vie à la lutte contre la silicose. Fernand Varlet, adjoint au maire, fait l'éloge du docteur en rappelant qu'il a fait progresser la médecine au péril de sa santé.

23 sep 1966
04m 54s

La première vidéo, datée de 1966, nous montre que le docteur Schaffner a laissé une trace indélébile dans la mémoire du monde minier. Le docteur Schaffner a aussi été un homme politique qui a œuvré pour la reconnaissance d'une grave maladie professionnelle, la silicose, pour les mineurs. On peut appréhender ici la manière dont l'État prend en charge la maladie dans la société française et quelles ont été les évolutions de cette prise en charge dans la seconde moitié du XXe siècle. Cette vidéo retrace donc le parcours du docteur Schaffner et ses grands engagements sanitaires et politiques.

Vidéo 2 : la silicose : maladie professionnelle du mineur

 La silicose : maladie professionnelle du mineur

La silicose : maladie professionnelle du mineur

Le volet des "Mémoires de la mine" consacré au corps, fait une large part à la maladie. Maurice Terron, médecin des sociétés de secours minières d'Aniche, explique sur des radiographies les effets de la silicose sur les poumons.

09 déc 1981
03m 32s

Cette deuxième vidéo, datée de 1981, précise l'objet du combat du docteur Schaffner, car elle explique ce qu'est précisément la silicose. Elle permet par l'image de se rendre compte du type d'atteinte de la maladie et de ses conséquences sur le long terme. On y comprend les évolutions possibles de la maladie et le handicap des malades.

Vidéo 3 :dossier sur la silicose

 Dossier sur la silicose

Dossier sur la silicose

La silicose tue encore et les anciens mineurs comme Claude Beauchamp doivent supporter des traitements très lourds. La clientèle de Denis Voisin, médecin généraliste est encore constituée pour un quart de mineurs touchés. Progressive et irréversible, la silicose s'évalue grâce aux radiographies des poumons ou aux tests respiratoires. C'est à partir de là qu'on définit le taux de la maladie, souvent contesté par les malades, et qui sert de barème d'indemnisation pour les mineurs ou leurs épouses. C'est la Sécurité sociale minière qui gère ces dossiers comme l'explique le docteur Jean Poiret de l'Union régionale des sociétés de secours minières.

06 oct 2006
03m 11s

La troisième vidéo, datée de 2006, souligne avec force les effets de cette maladie près de trente ans après la fin de l'activité minière dans le Nord-Pas-de-Calais. Au-delà de la souffrance des malades, le coût social et sanitaire de l'activité minière s'avère important.

Que nous apprennent ces documents ?

Trois grands axes se dégagent des vidéos :

La place particulière d'un médecin dans la reconnaissance d'une maladie professionnelle : Ernest Schaffner

La rétrospective de la vie d'Ernest Schaffner nous explique comment ce jeune docteur d'origine alsacienne s'installe à Lens en 1927 et pourquoi il fait de la santé de la population des « gueules noires » le combat de sa vie. Il est à l'origine des services de phtisiologie dans les caisses de secours des mines du bassin minier. La détresse dans laquelle se trouvaient les mineurs silicosés le pousse le premier à s'attaquer au dépistage de cette maladie, sa prévention et son traitement.

Membre du comité de Libération, extrêmement populaire, Ernest Schaffner est élu, en 1947, maire de Lens et conseiller général de Lens-Est, mandats qu'il conserve jusqu'à sa mort. Élu, au nom du Parti SFIO, député de la 13e circonscription du Pas-de-Calais [Lens] en novembre 1958, il est réélu en novembre 1962, intervenant au Palais-Bourbon au sein des commissions des affaires familiales, sociales et culturelles.

La nature de la maladie expliquée en images par un médecin

Ernest Schaffner avait remarqué des taches anormales sur les poumons des mineurs. Son travail fut pionnier pour la reconnaissance en maladie professionnelle de cette maladie. Comme l'explique dans la deuxième vidéo le médecin en analysant les radios, on peut distinguer plusieurs stades et degrés d'atteintes dans la maladie.

Les effets toujours actuels de la maladie

Au début des années 2000, la silicose reste une maladie qui représente un coût pour la sécurité sociale minière et surtout humaine pour les anciens mineurs qui en souffrent encore aujourd'hui. La troisième vidéo conforte l'idée selon laquelle le combat du docteur Schaffner a permis que les anciens mineurs et leurs veuves soient justement dédommagés de leur investissement dans leur travail. Même si on ne cite pas le nom du médecin dans le reportage, on perçoit la souffrance des mineurs encore en vie et les sommes auxquelles ils ont droit. À long terme, cette maladie va s'éteindre d'ici 2019, où il restera un millier d'anciens mineurs environ souffrant de cette maladie.

Regards d'aujourd'hui

En guise de remerciement pour son dévouement envers les mineurs, le nom d'Ernest Schaffner est donné à l'hôpital lensois. Le prix qu'il paya pour son combat pour les mineurs et contre la silicose - ses mains atteintes de radiodermite (maladie qui ronge la peau) l'obligèrent à subir plusieurs amputations - laisse aux anciens mineurs un sentiment d'admiration. « L'homme aux bandelettes » continue à demeurer dans la mémoire des Lensois comme le médecin des mineurs.