Coopérative artisanale de La Ferrière

22 janvier 1994
04m 05s
Réf. 00527

Notice

Résumé :
Vendée Sani therm, coopérative artisanale lancée en 1976, rassemble aujourd'hui quatre-vingt artisans à la Ferrière, en Vendée. Alexis Barbarit, menuisier, et Joseph Landreau, fondateur de Vendée Sani therm, reviennent sur les début du mouvement.
Type de média :
Date de diffusion :
22 janvier 1994
Source :
FR3 (Collection: En flânant... )
Thèmes :
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Éclairage

L’idée d’une coopérative d’artisans du bâtiment revient à Joseph Landreau, un commercial d’une société de négoce en matériaux au milieu des années 1970. En désaccord avec les pratiques du secteur dans lequel il travaille, Joseph Landreau entend imiter le modèle coopératif en vigueur depuis des décennies. Le 1er janvier 1976, il crée Vendée Sani-Therm (VST), un Groupement d’intérêt économique (GIE) à La Ferrière, au nord-est de La Roche-sur-Yon. Les 53 premières entreprises artisanales qui adhèrent au GIE vont être rejointes par des centaines d’autres au fil des ans. Ainsi, dès 1980, les carreleurs créent sur le même modèle Vendée Carrelage, suivis par les maçons en 1981 avec Les Maçons Carreleurs Réunis (LMCR). Le mouvement initié par Joseph Landreau est suivi par Christian Puau et Jean Renaud, respectivement directeur et président de l’Union des artisans du bois de Vendée (UAB) qui encouragent le regroupement des menuisiers-charpentiers dans l’Union des Artisans du Bois (Vendée). Le groupement artisanal coopératif se développe encore en 1982 avec la naissance de C2A (artisans en plomberie du Puy-de-Dôme) et de la COVAP (artisans en plomberie de Vendée).
Grâce à l’adoption de la loi du 20 juillet 1983 favorisant les unions d’artisans le, les coopératives d’artisans voient leur cadre juridique simplifié et leurs règles de fonctionnement clairement établies, ce qui leur permet de répondre à la contre-offensive menée par les négociants privés. De nouvelles coopératives d’artisans voient alors le jour avec PLS (plomberie en Loire-Atlantique), COSESAC (plomberie en Deux-Sèvres) et IMS (plomberie Ille-et-Vilaine). En 1985, les plombiers de VST deviennent la première coopérative d’achat de France. Le mouvement ne cesse de s’amplifier à travers différentes régions françaises et en 1995 est créé l’Organisation des coopératives d’achat des artisans du bâtiment (ORCAB) qui regroupe 12 coopératives du bâtiment dédiées au référencement et à la négociation au niveau national. Le succès de l’ORCAB ne se dément pas depuis une vingtaine d’années, l’organisme central des coopératives s’est considérablement étoffé, déménageant en 2006 de Montaigu à La Rocheservière dans des locaux administratifs et logistiques occupant plusieurs milliers de mètres carrés, et ouvrant une seconde plate-forme à Corbras près de Lyon en 2013. 
Le modèle d’association des artisans du bâtiment n’est pas unique en Vendée, on peut évoquer la COVETO, la coopérative des vétérinaires de l’Ouest, qui fonctionne sur le même modèle en permettant à ses vétérinaires coopérateurs adhérents de disposer de meilleurs prix d’achats auprès des laboratoires pharmaceutiques.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Roger Gicquel
On a parlé des artisans il y a un instant. Alors, les artisans ont eu une idée originale il y a quelques années, et c’est de créer une coopérative artisanale et ça se passe à 15 kilomètres d’ici, de La Roche-Sur-Yon, ça se passe à La Ferrière. Bon, cette coopérative s’est beaucoup développée. Et on se demande si, justement, en se développant, elle n’a pas un petit peu perdu de sa vocation première, c’est en tout cas l’objet du reportage de Sophie [Gignan].
(Bruit)
Journaliste
Scène de vie ordinaire chez un menuisier vendéen. Alexis Barbarit s’est installé là il y a 20 ans, mais depuis 1905, chez les Barbarit, on est menuisiers de père en fils. Dans son atelier de La Ferrière, il emploie trois personnes, il n’a jamais travaillé seul.
(Bruit)
Alexis Barbarit
J’ai toujours aimé travailler en équipe. Je pense que je n’ai jamais été un individualiste forcené, j’ai déjà, avant la coopérative, j’avais traité plusieurs fois des chantiers avec des collègues. Donc, il faut dire aussi qu’il y a des collègues que je connaissais bien à La Ferrière parce qu’il était un certain temps où il y avait, sur les menuisiers en activité, il y en avait 5 qui avaient été formés soit par mon père, soit par moi.
Journaliste
De quoi expliquer qu’Alexis Barbarit ait été le premier menuisier à adhérer à une coopérative, l’UAB, l’Union des Artisans du Bois. L’UAB a été créée en 1981, jusqu’à l’année dernière, elle était la seule du genre en France. Mais réunir des concurrents comme le sont les artisans, ça n’a pas été facile.
(Bruit)
Alexis Barbarit
C’est vrai qu’on est des individualistes et je sais que les débuts ont été difficiles. Vous savez, on a démarré il y avait environ, je ne sais pas les chiffres, environ 8 ou 900 menuisiers charpentiers en Vendée. Quand on a lancé notre coopérative, on tablait sur une cinquantaine et je sais qu’on a démarré, on était 27 ou 30. C’est-à-dire, on a mis du temps à passer de 30 adhérents à plus d’une centaine.
Journaliste
L’UAB est l’une des six coopératives artisanale d’achat installée à La Ferrière. La Ferrière, 4000 habitants, le plus grand centre français de la coopération entre artisans. Le responsable, Joseph Landreau. En 1976, il fonde Vendée Sani-Therm, c’est le début d’une aventure unique en France.
Joseph Landreau
J’étais donc représentant, et je visitais les plombiers chauffagistes pour un grossiste. Il m’est venu à l’idée de faire la même chose mais autrement, assurer la distribution autrement. C’est-à-dire, à la base, c’était d’associer les clients à la distribution pour qu’ils soient à la fois et actionnaires et clients.
(Musique)
Journaliste
Aujourd’hui, 80 personnes travaillent dans cette zone artisanale. Un plombier vendéen sur deux appartient à une coopérative. Les raisons de ce développement, la personnalité de Joseph Landreau, l’exemple des coopératives agricoles, mais aussi un esprit d’association que beaucoup ont déjà prouvé dans l’action syndicale.
(Musique)
Intervenant
L’artisan vendéen a peut-être son, quelque chose de plus, mais je crois que comme partout, il faut des gens pour tirer sur ces entreprises, pour emmener ces entreprises, pour emmener également ces groupes. Il faut des moteurs, il faut des gens dynamiques pour tirer dessus. Les coopératives d’achat peuvent se mettre en place, j’en suis persuadé, dans beaucoup de secteurs. Le tout, c’est de trouver des directeurs de coopératives qui soient en mesure de faire fonctionner ces outils.
Journaliste
Il faut aussi des artisans suffisamment solides pour pouvoir payer les 20000 Francs de droit d’entrée. Il faut savoir se parler, ça, les artisans de Vendée ont appris à le faire, Alexis Barbarit le premier.
(Bruit)