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Depuis 1945, l'Ouest a connu de grandes mutations, sur le plan économique, social et politique.

La période 1944-1965 est marquée par la reconstruction et la modernisation qui lui est liée. La guerre a détruit les ports, les infrastructures. La reconstruction se fait selon les techniques modernes de construction mais l'Ouest rural vit sur un mode traditionnel qui freine l'adoption des nouvelles techniques. Les années 60 seront celles de la transition, conduite par des hommes politiques ou par des organisations qui revendiquent un autre avenir pour l'Ouest. S'appuyant sur une population très scolarisée, l'agriculture va se transformer en profondeur, des industries de pointe vont s'installer. La volonté de rester au pays, permet l'implantation d'industries déconcentrées nécessitant beaucoup de main d'œuvre. D'un mode rural, les régions basculent vers un mode urbain. Parallèlement, elles glissent de la démocratie chrétienne et du gaullisme à un socialisme modéré.

Les années 1965-2000 voient émerger un Ouest nouveau. Le développement des années 60-70, années de transformation et de croissance pour l'Ouest, va être contrarié par la crise qui arrive à la fin des années de décentralisation. A partir de 1990, il faut s'arrimer à d'autres perspectives économiques. Cette période peut se lire en termes de ruptures et de permanences : politiques d'abord avec la présence plus forte de la gauche en 1977 ainsi qu'avec la renaissance des mouvements bretons, culturelles également quand les manifestations identitaires se multiplient.

Toutefois, Bretagne et Pays de la Loire ne connaissent pas tout à fait le même rythme de croissance, ni la même histoire politique. La Bretagne, défavorisée par son éloignement, part de loin. Les Pays de la Loire présentent d'importants contrastes suivant les départements. Selon le regard porté - villes / campagnes, pays du littoral /pays de l'intérieur - les deux régions offrent, à cette période, des visages contrastés. La télévision en a été le témoin attentif, filmant les espoirs, les regards, les incertitudes parfois, d'un monde en mutation.

Les séquences choisies reflètent les évènements régionaux qui ont joué un rôle majeur dans la vie politique, économique et sociale, mais aussi ceux nichés dans la mémoire collective, qu'ils soient joyeux (les fêtes des villages), ou sombres (l'incendie du parlement de Bretagne ou de la cathédrale de Nantes). Elles sont la mémoire d'un Ouest catholique mais également d'un Ouest qui ne se laisse pas faire.

A travers une attitude, des parlers, un chant, une musique, une mode, elles évoquent une vie quotidienne révolue dont le souvenir est encore très présent…. La recherche de ces traces a guidé la sélection des séquences présentées ici. Ces dernières explorent l'ensemble du territoire des deux régions, avec le souci de ne pas se limiter aux grandes activités économiques, aux évènements importants que sont par exemple les grands festivals, aux deux métropoles régionales, Nantes et Rennes. Et c'est sans doute dans la résurgence de ces traces fugitives, mais fortes d'émotion, que seul un document vidéo peut transmettre, qu'apparaît toute la richesse et la rareté des archives télévisuelles régionales de l'Ina.

Martine Cocaud

Jacqueline Sainclivier

CERHIO-Université Rennes 2