Aerolia, portes ouvertes de l'usine composite aux familles des salariés

20 novembre 2010
02m 07s
Réf. 00320

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Résumé :

L'usine Aerolia ouvre ses portes aux familles des salariés 10 jours avant son inauguration officielle. 6000 personnes ont pu découvrir le bâtiment flambant neuf destiné au composite, un nouveau matériau utilisé pour la pointe avant du cockpit d'Airbus. Carole Moreire, femme de salarié, Syrs Binisse, père de salarié, disent leur admiration. Jean Marc Tamboite, secrétaire CGT Aerolia, se pose quand même la question de l'avenir du site de Méaulte. Pour Jean-Luc Sturlese, directeur d'Aerolia Méaulte, le composite est la solution, car plus léger que les matériaux anciens. Christian Cornille, PDG d'Aerolia Global espère, lui, diversifier sa clientèle.

Date de diffusion :
20 novembre 2010
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Éclairage

Le site d'Aerolia à Méaulte (Somme) occupe une place stratégique pour l'économie régionale. Son dynamisme tire non seulement l'ensemble de la filière aéronautique de la Picardie mais il participe aussi grandement au maintien et au renforcement de son socle industriel.

Son histoire remonte loin. Il date du début des années 1920. En effet, un natif de Méaulte, Henry Potez, marque encore de son empreinte le territoire albertin. C'est lui qui, à la tête de sa toute jeune entreprise, "La société des aéroplanes Henry Potez", implanta en 1924 un site de production qui deviendra au milieu des années 1930, le plus vaste hall d'assemblage d'avions au monde.

La victoire du Front populaire (1936) entraîna dans la foulée la nationalisation de l'aéronautique. Concernée, la société d'Henry Potez est absorbée dans la Société Nationale de Construction Aéronautique du nord (SNCAN) dont il sera l'administrateur jusqu'en juin 1940. Les bombardements intensifs de la fin de la seconde guerre mondiale mettent à mal le site de Méaulte qui parvint néanmoins à reprendre sa production après le conflit.

La deuxième moitié du XXe siècle est caractérisée par une vague de fusions successives. La première intervient au milieu des années 50 avec la Société française d'étude et de construction de matériels aéronautiques spéciaux (SFECMAS), ex-Arsenal de l'aéronautique, qui donne naissance, au milieu des années 50, à Nord-Aviation. En 1970, Un autre rapprochement d'envergure entre Nord-Aviation, Sud-Aviation et la Société pour l'étude et la réalisation d'engins balistiques (SEREB) marque une nouvelle étape qui débouche sur la création de la Société nationale industrielle aérospatiale (SNIAS), également appelée Aérospatiale après 1978.

L'ancien site Potez arbore en 1999 le sigle "Aérospatiale-Matra" puis se fond en 2001 dans la société Airbus. La holding (EADS), qui chapeaute alors l'ensemble du groupe aéronautique et spatial civil et militaire, décide, en 2009, de filialiser une partie de ses activités (les "pièces élémentaires" et "pointes avant" d'Airbus) sous la nouvelle bannière de la société Aerolia créée à cette occasion, à laquelle appartient désormais l'usine de Méaulte.

On ne soulignera jamais assez l'importance actuelle de cette unité de production pour le développement du tissu productif et de l'emploi du bassin d'Albert.

L'INSEE Picardie a ainsi montré dans diverses études que sa présence a permis de booster les performances des entreprises locales de la mécanique par le recours aux techniques d'usinage à grande vitesse ou via les nouvelles modalités d'organisation de la sous-traitance industrielle. En termes d'emplois, l'impact d'Aerolia, premier employeur privé de Picardie avec 1500 salariés, est également remarquable. Son activité engendre deux emplois indirects pour trois emplois directs. Sans compter la future plate-forme technologique IndustriLAB qui permettra à terme de doper les capacités de recherche-développement et de formation de l'ensemble des filières industrielles de la région. Aerolia y mettra à disposition une partie de son savoir-faire et de ses équipements.

Suite aux commandes des compagnies Lufthansa et Turkish Airlines, et dernièrement celle massive de la compagnie indonésienne Lion Air portant sur 234 A320 (d'un montant total de 18,4 milliards d'euros !), le site Aerolia de Méaulte dispose de presque 10 années de charges de travail garanties. De quoi assurer la pérennité de l'aéropôle de Méaulte qui bénéficie aussi cette année de la création de nouveaux sites de production des sous-traitants Figeac Aero et Segula. On est typiquement en présence de ce que les économistes appellent les externalités positives impulsant une dynamique globale par effets d'agglomération et de diffusion dans l'ensemble du tissu industriel local.

Slim Thabet

Transcription

Yannick Le Gall
Direction Méaulte à présent où l’usine Aérolia ouvre ses portes aux familles des salariés 10 jours avant son inauguration officielle. 6000 personnes ont pu découvrir le bâtiment flambant neuf composite, un nouveau matériau utilisé pour la pointe avant des cockpits. Zohra Hamdane et Jean-Paul Delance.
Zohra Hamdane
Curieux, ils sont plus de 6000 à découvrir ce nouveau bâtiment de fabrication du composite. Des locaux ouverts aux familles des 1300 salariés d’Aérolia ainsi qu’aux proches du personnel des entreprises sous-traitantes. Avec une certaine admiration, la plupart d’entre eux découvrent pour la première fois l’usine où sont fabriquées les pointes avant de l’ensemble des avions d’Airbus.
Carole Moreire
Tout est grand : l’autoclave, tout le matériel, les robots, c’est épatant de voir ça.
Syrs Binisse
On ne pensait pas à ça. On ne pensait pas que c’était si bien. On ne pensait pas que c’était comme ça. Et là, c’est… La France peut être fière.
Zohra Hamdane
Rassurée par ces nouvelles technologies de pointe, la CGT reste néanmoins prudente.
Jean-Marc Tamboite
Est-ce que vraiment, il y a encore un avenir ici ? Bon, la composite nous démontre qu’il y a de l’avenir à Méaulte mais avec combien de personnel ? Avec combien d’employés ? C’est une question qui reste en suspens.
Zohra Hamdane
Pourtant, la direction d’Aérolia, filiale de ADS, tente à travers ces portes ouvertes de rassurer son personnel. Comme prévu il y a 2 ans, lors de la création de la filiale, 220 millions d’euros ont été investis à Méaulte pour la construction de 18 000 m² de locaux neufs dédiés au composite, matériau incontournable de l’avenir car plus léger.
Jean Luc Sturlese
Le composite, c’est la solution. Faire des avions plus légers, ça veut dire mettre plus de monde à l’intérieur donc pour un coût équivalent. Donc clairement c’est un avantage concurrentiel pour les compagnies. Et donc les constructeurs, que ce soit Airbus ou Boeing et d’autres, aujourd'hui et demain, se tourneront vers ce type de technologie.
Christian Cirnille
Mais demain, nous voulons diversifier cette base de clientèle et ainsi multiplier notre chiffre d’affaires par 3.
Zohra Hamdane
Les premiers panneaux composites sortiront de l’usine de Méaulte dès la fin du mois.