Tourisme fluvial sur l'Aisne canalisée
Notice
Reportage dans l'Aisne, à Pommiers, à la rencontre de plaisanciers sur la rivière Aisne canalisée. Ceux-ci apprécient la nature environnante. Gérard Hue, président de l'association voile du Soissonnais regrette que l'Aisne soit mal connue. Sur 57 km de navigation, il faut passer 7 écluses. Gérard Hue explique à Emmanuelle Tinnelli comment les passer. Ils rencontrent Wilfrid, un des derniers éclusiers.
Éclairage
Avec 8500 kilomètres de canaux, de rivières et de fleuves, la France possède le premier réseau navigable d'Europe. Elle offre au tourisme fluvial un important potentiel de développement, notamment grâce à son réseau à petit gabarit. Longue de 57 kilomètres, la section navigable de l'Aisne (de Celles-sur-Aisne à Compiègne) constitue un maillon essentiel de ce réseau. En amont, elle est connectée au canal latéral à l'Aisne, ouvert en 1841 et reconstruit après la Première Guerre mondiale, lui-même relié au canal des Ardennes (à l'Est), au canal de l'Aisne à la Marne (à Berry-au-Bac) et au canal de l'Oise à l'Aisne (à Bourg-et-Comin). Ces voies navigables, dotées d'un gabarit "Freycinet", permettent notamment la navigation de péniches de 350 tonnes. Le trafic marchand (transport de céréales et de matériaux de construction vers l'agglomération parisienne) y est donc relativement important (2420 bateaux ont franchi l'écluse du Carandeau à Choisy-au-Bac, en amont de Compiègne, en 2010). L'Aisne navigable est aussi empruntée par les plaisanciers (563 bateaux ont été recensés à la même écluse en 2010), qui peuvent profiter des richesses patrimoniales et du cadre de vie de la vallée.
Depuis le Paléolithique, cette vallée, qui entaille plateau du Soissonnais d'Est en Ouest avec un encaissement de 80 m environ, concentre les activités humaines, favorisées par la circulation fluviale et par la présence de ressources naturelles. Ses paysages sont dominés par des espaces boisés, telles que des peupleraies et des ripisylves (constituées notamment de saules et d'aulnes), des pâtures et des zones humides ainsi que des carrières d'extraction de granulats . Ces milieux, façonnés par des dynamiques naturelles et par des actions humaines, abritent une flore et une faune remarquables. Par exemple, les oiseaux utilisent cette vallée comme voie migratrice et comme site d'hivernage. De nombreux secteurs y sont recensés dans des inventaires écologiques nationaux ("Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique") ou européens (réseau "Natura 2000" constitué de "Zones de Protection Spéciale" classées au titre de la "Directive Oiseaux" et de "Zones Spéciales de Conservation" classées au titre de la "Directive Habitats"). Les étangs constituent aussi des espaces touristiques et ludiques (pour la pêche, notamment).
Les voies navigables de la vallée de l'Aisne permettent aux plaisanciers de profiter du patrimoine bâti de la vallée, tels que les constructions traditionnelles en pierre de taille calcaire et en briques des bourgs implantés au pied des versants et les ouvrages d'art (ponts métalliques construits dans les années 1940, notamment). Elles traversent les villes de Soissons (ville classée "d'art et d'histoire", par le ministère en charge de la culture) et de Compiègne (ville royale et impériale).
Afin de développer le tourisme fluvial, des actions sont menées ou envisagées (mise en valeur du chemin de halage, développement des voies vertes et des vélos routes, entretien des maisons d'éclusiers, mise en relation avec d'autres offres touristiques...).