Le château de Flamarens
Infos
Résumé
Un habitant de Flamarens raconte comment ce château abandonné est tombé en pleine déchéance, avant que Pierre Coustin, actuel propriétaire, ne l’acquiert pour le préserver. Le reportage évoque la mobilisation des gens du pays ayant à cœur de conserver ce patrimoine, et qui s’investissent dans les travaux de restauration du château.
Date de publication du document :
14 sept. 2021
Date de diffusion :
20 mai 1967
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Réalisateur :
- Source :
- Référence :
- 00020
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Contexte historique
ParConservateur délégué des antiquités et objets d’art du Gers
Publication : 14 sept. 2021
Chefs d’œuvre en péril, l’une des émissions phares de l’ORTF diffusée sur les ondes durant une trentaine d’années (jusqu’en 1992), avait pour but d’amener les caméras de télévision dans les quatre coins de France à l’affût d’une église, d’un château, d’une chapelle ou tout simplement d’un pan du patrimoine, qui, faute d’entretien, se trouvait dans l’abandon et menaçait ruine.
Pierre de Lagarde, était la cheville ouvrière de cette émission. Attiré par le patrimoine, il fit paraître plusieurs livres aux titres évocateurs de sa passion pour les vieilles pierres comme La Mémoire des pierres (1980), Architectures de France (1995) et Dictionnaire amoureux du patrimoine (2019). En reportage dans le Gers, département riche en châteaux, il posa ses caméras au château de Flamarens, site historique situé en Lomagne, tout à côté de Miradoux et guère plus loin de Lectoure.
Le château éponyme de Flamarens est assurément l’un des fleurons du patrimoine gascon. Il s’agit d’un édifice pluriséculaire, dont il est fait mention dès 1289 et qui connut divers remaniements, notamment au XVIe siècle, durant la Renaissance. Au-delà d’une structure pouvant trouver obédience dans les châteaux forts du Moyen Âge, telle la tour ronde crénelée et primitivement surmontée d’un toit en poivrière, l’édifice actuel dévoile également ici et là des éléments tardifs, émanant plutôt du XVIe siècle, comme des bouches-à-feux ou canonnières et des fenêtres à meneaux, venant scander ostensiblement la façade principale du château seigneurial.
Ce château, qualifié en gascon de bet dehoro y bet deguens (« beau dehors et beau dedans »), fut la propriété de plusieurs familles parmi les plus prestigieuses de Gascogne : les Galard-Magnas et les Grossoles. Ces derniers allèrent même jusqu’à accoler le nom du village à leur patronyme pour devenir les Grossoles-Flamarens.
Toutefois, le prestige et la richesse émanant de ce château ne le mettaient pas à l’abri d’une potentielle ruine qui l’envahit inexorablement dès les années vingt. En 1943, un incendie provoqué par la foudre le ravage et achève de ruiner la toiture. Ainsi lorsque Chefs d’œuvre en péril arrive à Flamarens (le 20 mai 1967), ce château vient d’être racheté aux Galard-Magnas par Pierre Coustin depuis peu (1963) et d’être classé au titre des Monuments historiques, précieux sésame le protégeant de toute destruction.
Dans le même temps, bon nombre de collectifs d’habitants et de chantiers réunissant des jeunes, participent et contribuent grandement au relèvement et au futur embellissement du château ; notamment le Club du Vieux Manoir, lequel œuvre au déblaiement d’autres châteaux dans le département, tels ceux de Lavardens et d’Avezan.
La restauration du château devait être aussi longue que le fut son déclin, puisque ce n’est que dans les années 1980 que le château est définitivement relevé et extirpé du péril qui le guettait depuis fort longtemps déjà.