Marseille et ses migrations

Marseille et ses migrations

Par Maryline CrivelloPublication : 2008

# Présentation

Marseille, de tout temps, a été un lieu de passage. Du fait de son port, elle a permis le croisement des hommes, devenant un "carrefour" en Méditerranée.

     

Introduction

Déjà, à la fin du XIXe siècle, la moitié de la population n'était pas d'origine marseillaise : parmi les principaux groupes d'étrangers se trouvaient les Italiens (Génois ou Piémontais pour la majorité) ainsi que des Grecs ou des Levantins. Ce mouvement s'intensifia au XXe siècle. En effet, la cité phocéenne a accueilli plusieurs groupes nationaux à cette période : Russes émigrés en 1917, Arméniens en 1915 et 1923, Espagnols après 1936, Maghrébins depuis l'Entre-deux-guerres, Africains après 1945, Pieds-noirs après 1962. Diverses vagues de migration se sont donc succédées tout au long du siècle.

# Une première vague de Migrations

A la fin du XIXe siècle, la ville de Marseille s'accroît et connaît de premières grandes vagues de migration. Parmi les nouveaux immigrants, les plus nombreux sont les Italiens, qui dans la seconde moitié du XIXe et encore dans la première moitié du XXe siècle, occupent les professions du bâtiment et de la construction (maçons, plâtriers, carreleurs). Puis c'est au tour des Arméniens vers 1917. Cependant, il existe aussi des migrations anciennes au sein de la France même comme la communauté corse qui a fait de Marseille sa ville d'élection.

# Une migration ancienne, les Corses à Marseille

Il faut remonter loin dans le temps pour trouver les premières traces visibles de leur installation. Le nom de la place de Lenche semblerait venir d'une famille célèbre, originaire du Cap Corse, les Lenci, dont plusieurs membres devinrent consuls à Marseille.

Mais c'est à la fin du XIXe que la crise de l'économie traditionnelle de l'île, à dominante agropastorale, va provoquer un début d'exode. L'appauvrissement pousse au départ. Marins et commerçants, originaires du Cap Corse et de la Balagne, se sont établis dans le quartier du Vieux-Port. La guerre de 1914 accéléra ce mouvement. Marseille est alors le point de passage et de débarquement obligé des insulaires, qui viennent s'établir sur le continent. Les rapports anciens, la présence de parents ou d'amis ont tissé entre cette ville et la Corse des liens qui rendront la rupture moins pénible.

Viendront la guerre et ses violences, l'occupation et la destruction, au début de 1943, de la partie basse des Vieux Quartiers. Cette tragédie sera ressentie comme une nouvelle déchirure, comme le prélude à un nouveau départ, à un nouvel établissement, qui ne se fera pourtant que très progressivement. Ainsi, après la guerre les Corses se sont dispersés dans Marseille et se sont rapprochés de leur lieu de travail. Les métiers aussi ont évolués, les Corses jadis marins sont devenus fonctionnaires, avocats ou médecins.

Ainsi, progressivement, les Corses s'intègrent à la vie marseillaise et s'installent un peu partout dans la ville. Même si la majorité des Corses de Marseille se sentent marseillais, ils gardent des liens très forts avec leur île.

# Les Arméniens

L'arrivée massive de réfugiés arméniens en France, dès 1922, est étroitement liée aux bouleversements géopolitiques survenus au Proche-Orient, notamment à l'évacuation de Smyrne, en septembre 1922, et à l'entrée des Turcs kémalistes en Cilicie, après le retrait de la France. Environ 58 000 réfugiés arméniens débarquèrent dans le port de Marseille entre 1922 et 1924. Beaucoup s'établirent dans des camps de fortune, comme les camps Oddo, Saint-Jérôme, Les Milles, etc., avant d'aller, pour une partie d'entre eux, tenter leur chance dans la vallée du Rhône et jusqu'à Paris. A Marseille, les arméniens s'intègrent rapidement à la vie de la cité. L'insertion socio-économique de ces réfugiés passa par la création d'organisations à vocation humanitaire, éducative, culturelle, sportive et, surtout, d'associations "compatriotiques". Ces dernières jouèrent un rôle capital grâce à l'entraide qu'elles organisent. Elles lancèrent également des collectes de fonds destinées à la construction des écoles et des églises arméniennes. La presse et l'édition servirent enfin de lien entre tous ces déracinés qui vont progressivement trouver leur place dans la société française.

Dans les années 80, Marseille comptait 50 000 Français d'origine arménienne (10% de la population). A cette époque, entre la Canebière et le Vieux-Port, sur le Prado ou aux abords de l'Estaque, on recensa pêle-mêle une équipe de football qui fête ses 80 ans, des troupes de scouts, des chorales, des clubs de danse, des associations politiques et culturelles ainsi qu'une maison arménienne de la jeunesse et de la culture.

Marseille est encore actuellement la plus grande ville arménienne de France.

# Les Libanais

Une autre communauté s'installa à cette période dans la cité, il s'agit des Libanais.

Pour ceux-ci, Marseille fut un port de passage pour les émigrés qui voulaient surtout partir, à la fin du XIXe siècle et au début du siècle dernier, pour l'Amérique. Cependant, certains se sont installés à Marseille. Ainsi, en 1947, un consulat du Liban ouvre ses portes à Marseille. Il sera suivi par la construction, en 1949, de l'église Notre-Dame du Liban. Cette émigration reprit entre 1965 et 1975 avec l'arrivée de jeunes Libanais venus à Marseille pour suivre des études universitaires. Ce mouvement s'accentua avec la guerre qui a éclaté au Liban dans les années 1980, beaucoup d'entre eux ainsi s'établirent sur place. Un recensement effectué en 1990 dénombra 2 870 Libanais vivant dans les Bouches-du-Rhône.

Cependant, les liens avec leur patrie d'origine restent encore aujourd'hui forts. Et la communauté libanaise de Marseille s'implique et aide son pays dans les périodes de crise. En est l'exemple, l'investissement des libanais au cours de la guerre de libération contre la Syrie en 1988. Face aux violences que connut le pays, les maronites qui constituent la plus importante communauté chrétienne du Liban se sont investis. Un mouvement de soutien aux Libanais restés dans le pays durant la guerre vit le jour. Ainsi, des blessés de guerre furent à cette période hospitalisés à Marseille.

Ainsi, ces trois communautés font partie intégrante du Marseille actuel. Cependant, si leur sentiment d'appartenance à la cité est important, elles n'oublient pas de conserver pour autant des liens avec leur terre d'origine.

# La décolonisation, une migration nord africaine

Après la Seconde Guerre mondiale, la provenance des migrants change. En effet, le contexte de la décolonisation fait affluer des populations venant d'Afrique du nord dans la cité phocéenne. Ces nouvelles arrivées changent le visage de Marseille et créent parfois des tensions.

# Un contexte tragique, la guerre d'Algérie

La guerre d'Algérie se déroule de 1954 à 1962 et débouche sur l'indépendance de l'Algérie, colonie française de 1830 à 1848, puis partie intégrante du territoire de la République. Cette "guerre" est surtout, sur le plan militaire, une guérilla. Militairement gagnée par la France en 1959 (opération Jumelles), elle est politiquement remportée par le mouvement indépendantiste en 1962. Elle se double d'une guerre civile et idéologique au sein des deux communautés, donnant lieu à des vagues successives d'attentats, assassinats et massacres sur les deux rives de la Méditerranée. Cette guerre s'achève à la fois sur la proclamation de l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 1962 lors d'une allocution télévisée du général de Gaulle, suite au référendum d'autodétermination du 1er juillet prévu par les accords d'Évian du 18 mars 1962, sur la naissance de la République algérienne le 25 septembre et sur le rapatriement du million de Français vivant en Algérie, de harkis, de juifs mais aussi de travailleurs maghrébins.

# Les travailleurs maghrébins

Il ne faut pas attendre la fin de la guerre pour voir affluer des travailleurs maghrébins en France, elle ne fait qu'accentuer ce phénomène. C'est pour répondre à ses besoins en travailleurs et soldats pendant la première guerre que la France a multiplié les déplacements. Près de 500 000 Algériens, Tunisiens et Marocains ont été transportés - souvent sous la contrainte - entre 1914 et 1918, puis ramenés tout aussi autoritairement vers leurs foyers dès la fin de la guerre. Car les mouvements entre le Maghreb et la métropole sont régis par le seul pouvoir colonial, autorisés ou interdits en fonction des besoins économiques et des préoccupations d'ordre public. C'est en 1946 seulement que le principe de la libre circulation sera appliqué à l'Algérie, les discriminations coloniales n'étant plus de mise.

De 20 000 en 1946, les Algériens passent à 200 000 en 1954 et 350 000 en 1962 sur 410 000 Maghrébins. Avec l'indépendance de l'Algérie, un contingentement est mis en place, et le recours à d'autres gisements de main d'oeuvre - Marocains, Tunisiens et, surtout, Portugais - privilégié. II faut aussi préciser que la reconstruction, puis les Trente Glorieuses exigeaient un afflux de bras que les fournisseurs habituels - Italiens, Espagnols, etc.. .- ne pouvaient assurer.

La distance entre le fellah déraciné, analphabète, ne parlant pas le français, et la société industrielle est beaucoup plus grande que pour les migrants européens. Aussi est-il voué aux tâches de manoeuvre sans qualification, d'armée roulante du travail sur les chantiers du bâtiment ou des routes, de saisonnier agricole.

Certains facteurs d'intégration, qui ont eu précédemment une place majeure dans les flux, ont beaucoup moins joué dans leur cas. Le mouvement ouvrier - CGT et PC - qui a favorisé l'adoption d'une culture ouvrière et qui a contribué à une mobilité sociale chez les Espagnols, les Italiens et les Polonais a eu pour eux un rôle limité. L'école, l'autre grand vecteur de l'assimilation et de la promotion, n'a pas pu jouer ce rôle. A Marseille, la communauté maghrébine tient une place prépondérante, et malgré le rejet et le racisme subis ces dernières années, elle fait partie intégrante de la vie de la cité.

# Les rapatriés

Les Pieds-noirs d'Algérie représentaient au moment de l'indépendance une population d'environ un million de personnes. Ainsi, en quelques mois entre la fin du printemps et septembre 1962, 900 000 Français, Européens et Juifs, quittèrent le pays dans une situation de chaos et un mouvement de désespoir. La valise ou le cercueil, slogan de certains nationalistes algériens, a résumé par anticipation le sentiment d'abandon total ressenti par cette population. Ne sentant plus sa sécurité assurée, elle s'élança dans un exode soudain et massif. À l'été 1962, les Pieds-noirs désespérés et démunis, arrivés sur des bateaux surchargés, furent reçus, à l'initiative des dockers CGT, par des pancartes hostiles ("les Pieds-noirs à la mer") à l'entrée du port de Marseille. Beaucoup virent leurs containers trempés dans la mer par ces mêmes dockers.

Malgré les préventions qu'affichaient certains hommes politiques comme le maire socialiste de Marseille, Gaston Defferre, qui déclarait en juillet 1962 : "Marseille a 150 000 habitants de trop, que les Pieds-Noirs aillent se réadapter ailleurs", à l'égard d'une population qu'ils ne connaissaient pas vraiment, et cataloguée sur des préjugés comme étant constituée de colons "faisant suer le burnous", d'être raciste, violente et machiste, et dont la structure socioprofessionnelle ne devait pas faciliter l'intégration dans une économie moderne, les Pieds-noirs s'adaptèrent rapidement.

Ainsi, après l'âpre accueil reçu, les Pieds-noirs s'intégrèrent rapidement, contribuant à l'essor économique des années 1960. Notamment dans les régions de Provence, et de Languedoc-Roussillon. Des villes auparavant endormies ont connu un coup de fouet économique qui a contribué à leur dynamisme actuel (Montpellier, Perpignan, Nice, et particulièrement Marseille). Les Pieds-noirs restent une communauté singulière. Assimilés Français dans une France qui n'existe plus, ils ont dû s'intégrer ensuite dans l'ancienne métropole hostile à leur égard. Beaucoup se disent exilés dans un pays qui ne sera jamais tout à fait le leur, Français de nationalité mais Algériens de terre. Leur numéro d'INSEE porte le numéro de leur ancien département de naissance.

Dès lors, le rapatriement massif et tragique du printemps et de l'été 1962 devient l'élément fondateur d'une communauté qui se vit en exil. Le déracinement et l'éparpillement sur le sol métropolitain contribuent très rapidement au renforcement d'une conscience commune qui n'avait, semble-t-il, pas cours en Algérie. Dans une large mesure, l'attitude volontairement dévalorisante des pouvoirs publics et le rejet souvent affiché par les métropolitains vont cristalliser chez les Pieds-noirs le sentiment d'être une communauté opprimée. Ainsi, cette volonté de rester soudés et de conserver une identité va passer par des moments de rencontres, des fêtes qui permettent aux membres de la communauté de se retrouver et de conserver une mémoire collective.

# Les harkis

De 1957 jusqu'en 1962, les harkis sont des soldats indigènes musulmans engagés aux côtés de l'armée française dans des unités appelées harkas tandis que l'Algérie française était constituée de départements. Dans un premier temps, les accords d'Évian signés le 18 mars 1962 ne prévoient aucune disposition particulière quant à la protection ou l'avenir des loyalistes et de leurs familles, qu'ils soient Pieds-noirs, Juifs séfarades ou harkis, mais incluent une amnistie pour les actes effectués et les opinions émises avant l'indépendance. Cependant, les premiers rapatriements de harkis sont effectués entre les accords d'Évian et l'été 1962, à l'initiative de quelques officiers, démissionnaires ou non, souvent des anciens responsables des unités harkis. Après les massacres de l'été 1962, le décret du 8 août 1962 met en place un dispositif officiel d'accueil. Les familles de harkis sont logées dans les baraquements de camps militaires, qui ont parfois servi pour d'autres populations (Espagnols catalans, militants suspects d'appartenir au FLN, Indochinois) : camps de transit du Larzac et de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme), puis celui de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), de Sainte-Livrade près de Villeneuve-sur-Lot, de Saint-Maurice-l'Ardoise et Lascours, situés sur la commune de Saint-Laurent-des-Arbres (Gard), de La Rye (Vienne), de Bias (Lot-et-Garonne). Entre 1962 et 1969, quelque 42 500 personnes ont transité par ces camps censés éviter un déracinement brutal aux familles et les protéger contre d'éventuelles représailles du FLN.

# Les juifs pied-noirs

Il faut savoir qu'une communauté importante de Marseille est la communauté des juifs "séfarades" (d'Afrique du Nord).

En 1948 la population juive d'Afrique du Nord était répartie comme suit : 263000 au Maroc, 130000 en Algérie, 101000 en Tunisie, 38000 en Libye et près de 35000 Maghrébins (Maaravim) en Israël. Cependant, la décolonisation pousse ces populations à partir. Cela commence dès 1953 quand le roi Mohammed V est destitué au Maroc, déclenchant une résistance populaire à la présence française. Le 6 novembre 1955, Mohammed V revient d'exil et peu après, le Maroc et la Tunisie acquièrent leur indépendance. Des ministres Juifs seront même nommés : Benzaquen au Maroc, Blessis en Tunisie. Cependant se sentant menacées, les communautés marocaines, tunisiennes et libyennes iront dans leur grande majorité en Israël, tandis que la communauté algérienne choisira de s'établir en France après l'indépendance algérienne. Ceux-ci font partie du flot de Pied-noirs qui arrive sur le port de Marseille en 1962. Ils transiteront parfois par Marseille avant de partir pour la "terre promise", mais une majorité s'établira définitivement dans la cité phocéenne.

# Une ville cosmopolite : Marseille des années 70-80

Marseille a donc connu l'arrivée massive de population. Et cela conduit à un certain nombre de problèmes notamment d'urbanisme ou bien entendu d'intégration. En parallèle, on valorise les intégrations réussies dans une cité qui a connu de grands flux migratoires. Cependant, Marseille dans ces années-là, figure dans la presse comme une ville cosmopolite surtout à la télévision.

# Les bidonvilles

Il est peu de vagues migratoires qui n'aient, à leurs débuts, connu le stade du taudis. Non seulement insalubre et dangereux pour la santé de ceux qui l'habitent, il est aussi avilissant sur le plan social et marque négativement ceux qui sont contraints d'y vivre. Le bidonville est resté le mode d'habitat le plus répandu chez les migrants jusqu'aux années 70. En dépit de l'importance des flux d'Italiens, de Polonais et de Maghrébins, l'Etat français s'était toujours refusé à intervenir dans le domaine de l'habitat afin d'éviter d'officialiser sur le sol des concentrations de populations de différentes origines.

En France durant les années 1950, la prospérité économique liée à la reconstruction de l'après-guerre a entraîné l'arrivée d'un grand nombre d'émigrés. Ces flux de migrants sont venus s'ajouter à une population en mal de logement et les étrangers n'ont eu d'autre alternative qu'une installation dans des baraques en périphérie des grandes villes. Les premiers bidonvilles de Marseille sont apparus après la Seconde Guerre mondiale avec l'arrivée massive des travailleurs maghrébins. Au début des années 70, cette question se posait avec de plus en plus d'insistance. Des mesures furent prises par le gouvernement à partir de 1972-73 et les bidonvilles disparurent peu à peu même si en 1975, le président Giscard d'Estaing visitait encore l'un d'entre eux à Marseille.

# Les Portugais, une migration qui dure

Entre 1958 et 1974, environ un million de Portugais s'installent en France, disposés à travailler dans tout ce qui leur apparaît. La migration portugaise est constituée de travailleurs peu qualifiés fuyant la misère, mais aussi de déserteurs des guerres coloniales et d'opposants politiques au régime de Salazar. Comme leurs prédécesseurs italiens et espagnols, les hommes travaillent beaucoup dans le bâtiment, mais aussi dans l'industrie, tandis que les femmes trouvent du travail dans le domaine des services aux particuliers. Les Portugais, bien qu'en plus grand nombre dans la région parisienne, finissent de se disperser dans toute la France, notamment à Marseille. Cette communauté oscille entre une intégration des normes et valeurs de la société française et un cadre social qui a favorisé la transmission et le maintien d'une conscience culturelle. Tout cela contribue à perpétuer la croyance à une origine commune, à une histoire commune ancrée sur l'épisode majeur des Grandes Découvertes, le sentiment de la différence avec le reste de la société, l'efficacité des emblèmes (aussi bien politiques : drapeau, hymne, Fête nationale, Révolution des oeillets, que religieux : Croix de l'ordre du Christ, Notre-Dame de Fatima), l'envie de se retrouver dans des associations et lors de moments festifs.

Ainsi, cette migration relativement récente est dispersée dans la ville et fait partie de ces dernières communautés arrivées à Marseille et qui s'intègrent sans réelle difficulté à la ville. Peut-être parce qu'elle arriva après les vagues de migrants en provenance d'Afrique du Nord.

Ville de brassage, ville populaire, ville métissée, Marseille est bien tout cela à la fois. La mémoire et l'identité de la ville est liée en partie à ses épisodes de migrations. Pour commémorer les 2 600 ans de la ville. Toutes les composantes du cosmopolitisme local étaient réunies : 6 000 artistes de toutes les origines, affirmant leur fierté d'être Marseillais, proposèrent des spectacles aussi divers que des danses orientales, hip-hop, rap, chants provençaux, techno, percussions africaines, polyphonies corses ou variété française. On peut donc dire de Marseille qu'elle est une ville "cosmopolite".