Champions

Champions

Par Stéphane Mourlane et Stéphane KronenbergerPublication : 2021

# Présentation

Pratique élitaire à l'origine, le sport gagne l'ensemble des catégories sociales en dépit du maintien de certaines pratiques distinctives. Le sport ne se résume toutefois pas à sa pratique. Depuis le début du XXe siècle, il constitue un spectacle qui rassemble les foules. Les étapes provençales du Tour de France cycliste ou les stades de football de la région, en particulier le Stade vélodrome à Marseille, sont des lieux de rencontre privilégiés de passionnés, vibrant au gré des exploits de leurs champions. Par ailleurs,  l’organisation de grandes compétitions sportives, bénéficiant d’une exposition médiatique à l’échelle mondiale, comme les Grands Prix automobiles, la coupe du monde ou le championnat d’Europe de football,  assurent le rayonnement international de la région Provence-Alpes Côte d’Azur. En 2024, cette dernière accueillera des épreuves de voile et des matchs du tournoi de football des Jeux olympiques, dont Paris a été désignée ville hôte, une autre opportunité de conforter son attractivité, avec à la clé des retombées économiques et touristiques sur le longue durée.

     

# La "petite reine" sur les routes provençales

Le cyclisme, sport populaire par excellence, constitue l'un des fers de lance du spectacle sportif dans la région, en particulier lors du Tour de France. L'étape du Mont Ventoux figure parmi les plus fameuses et les plus redoutées de la Grande Boucle. Roland Barthes voit dans les pentes du "Géant de Provence" un "terrain damné" tant cette étape, transition entre les Alpes et les Pyrénées dans le parcours des coureurs, est éprouvante. La mort du coureur anglais Tom Simpson au cours de l'ascension de 1967 constitue l'une des images les plus tragiques de cette épreuve, tout en concourant à en renforcer la légende.

Cet évènement marque aussi une première révélation sur le dopage dans le sport cycliste. Les cas se multiplient à partir des années 1990. Pourtant l'enthousiasme de la foule, où se mêlent joyeusement au bord des routes populations locales et touristes, demeure inchangé.

Devenu, à la fin XIXe siècle, un moyen de transport individuel de plus en plus répandu, le vélocipède incarne une modernité fondée sur la mobilité et la vitesse. De fait, il est très tôt un instrument de compétition. Les fabricants de cycle et la presse sportive en développement conjuguent leurs efforts pour mettre en scène des courses dont les aléas et les rebondissements fascinent autant le public qu'ils servent leurs intérêts. Il en résulte une multiplication de journaux sportifs régionaux qui couvrent les très nombreuses courses qui se disputent localement. Nice-Annot-Nice figure parmi les plus anciennes (première édition en 1904) et les plus populaires. La presse généraliste régionale concourt largement à l'essor des courses dans la région. Ainsi Marseille-Nice est patronnée par Le Petit Provençal et Le Petit Niçois. On retrouve le quotidien niçois aux côtés d'un grand quotidien national (Le Petit Journal) et d'autres journaux régionaux (Lyon-Républicain et Marseille-Matin) dans l'organisation d'une course de grande réputation : Paris-Nice, organisée pour la première fois en 1933. Mais la compétition la plus fameuse demeure le Tour de France qui, fondé sur le même modèle par le quotidien sportif L'Auto, trouve dans la topographie régionale un décor propre à forger la légende des "forçats de la route", selon la formule du célèbre journaliste Albert Londres. Les coureurs empruntent régulièrement ces routes souvent escarpées du Sud-Est de la France depuis que Marseille a figuré comme ville-étape lors de la première édition du Tour en 1903. Les arrivées dans les villes du littoral participent assurément à la promotion touristique de la région. Le contre-la-montre individuel disputé dans les rues de la cité phocéenne en 2017 constitue ainsi un nouveau coup de projecteur médiatique important. 

Il devait en être de même en 2020 avec le lancement de l’épreuve par trois étapes à Nice et dans son arrière-pays, mais la pandémie de la COVID 19 a obligé à les reporter à la fin du mois d’août ; des fortes pluies ont cependant gâché une partie du spectacle. Dans la région, les ascensions des sommets sont particulièrement attendues, en raison de leurs difficultés propres à faire la différence entre les coureurs. Ainsi, en 1948, Louison Bobet qui vient de remporter l'étape à Cannes est dépossédé de sa première place au classement par son rival italien Gino Bartali qui s'impose dans les deux étapes suivantes, à Briançon et Aix-les-Bains, ce qui lui permet de gagner le Tour de France. 

Un grimpeur azuréen d’origine italienne, René Vietto, s’est particulièrement illustré dans l’entre-deux-guerres et l’immédiat après-guerre sur les routes de la Grande Boucle. Il porte le maillot jaune à plus de vingt reprises, arrive second de l’édition 1939 et remporte huit victoires d’étape, dont une dans ses Alpes-Maritimes natales, dès sa première participation en 1934 à l’âge de 20 ans, lors de l’étape Nice-Cannes après avoir franchi en tête le col de Braus reliant Sospel à l’Escarène où un stèle lui rend hommage. À l’occasion de ce Tour de France 1934, Il a aussi remporté l’étape précédente entre Gap et Digne et plusieurs autres, finissant meilleur grimpeur. Sans gagner l’épreuve, il forge cette année là sa légende à la suite de son sacrifice pour son leader Antonin Magne dans les Pyrénées auquel il donne d’abord sa roue puis le lendemain son vélo. À son palmarès figure en revanche le gain de Paris-Nice en 1935. Passionné de cyclisme, l’écrivain niçois Louis Nucéra a consacré une biographie au « roi René ». 

# Une terre de ballon rond

Les stades voient également converger les passionnés de plus en plus nombreux des sports anglais. Comme dans le reste de l'Hexagone, à l'exception du Sud-Ouest, le football association est le sport le plus populaire en Provence, même si la création des clubs y est plus tardive que dans la partie nord de la France. Les clubs les plus importants se situent sur la bande littorale de la région, en raison, bien évidemment, de la forte concentration de population, mais aussi du cosmopolitisme de cette population propice aux transferts culturels.

Ainsi, à Marseille, les Anglais, mais aussi les Suisses sont à l'origine des premiers matchs dans les années 1890. C'est en 1899 que voit le jour l'Olympique de Marseille (OM), le plus grand club de la région non seulement par son palmarès, mais aussi par sa popularité, bien au-delà de la Provence. Les scènes de joie collective qui accompagnent le titre de champion de France en 1971 (le quatrième après ceux de 1929, 1937 et 1948) illustrent l'engouement autour du club de la cité phocéenne.

Les quatre titres consécutifs entre 1989 et 1992 ainsi que la victoire en Coupe d'Europe des clubs champions en 1993 (la première pour un club français) renforcent le prestige du club et de la ville. La population marseillaise, dont l'identité se confond volontiers avec celle de son club de football, en retire une grande fierté. Les médias jouent d'un système de représentation collective fondé sur la marginalisation conférée par une position géographique périphérique. La mise en scène médiatique des confrontations entre l'OM et le Paris-Saint-Germain (PSG) sert alors de catalyseur à un imaginaire méridional, conçu en rivalité au centralisme parisien. L'homme d'affaire Bernard Tapie, président du club marseillais en 1986, et la chaîne privée Canal Plus, propriétaire du PSG, tirent les bénéfices du spectacle ainsi proposé. L'OM est l'un des acteurs de ce que l'on ne tarde pas à qualifier de "foot business". L'affaire de corruption à l'occasion d'un match face à Valenciennes montre les limites de ce système où se mêlent étroitement ambitions sportives et économiques.

La rétrogradation du club en deuxième division et la condamnation de ses principaux dirigeants sont vécues comme une meurtrissure par les Marseillais. Depuis, si le club a retrouvé la première division, les supporteurs n'ont de cesse de réclamer le retour de leur équipe au plus haut niveau national et européen, s’opposant parfois à la direction du club. Les ultras multiplient les banderoles, parfois calomnieuses, dans les tribunes et vont même jusqu’à exercer une pression physique sur les dirigeants et les joueurs lorsqu’ils envahissent le centre d’entraînement de la Commanderie, le 30 janvier 2021.

L'OM n'est toutefois pas le seul club de la région à figurer au sein de l'élite professionnelle. Le Sporting Club de Toulon, fondé en 1944, évolue en première division entre 1983 et 1993 après deux expériences d'une seule saison en 1959 et en 1964. Le reste du temps, le club varois dispute le championnat de deuxième division. Les moyens, il est vrai, sont modestes tout autant que l'affluence au Stade Mayol (entre 4 000 et 8 000 spectateurs de moyenne entre 1983 et 1993) qui reste un fief du rugby. Les difficultés financières font perdre au club son statut professionnel. Le Sporting Toulon Var prend la succession au niveau amateur. En dépit de ces vicissitudes, le club varois a marqué les esprits par la qualité des joueurs qui y ont été formés, de Christian Dalger à Franck Lebœuf en passant par David Ginola et Jean Tigana.

L'AS Cannes, dont la section football est créée en 1900, est aussi réputée pour la qualité de son centre de formation, conservé en dépit de la perte du statut de club professionnel en 2004. La liste est longue, en effet, des internationaux français qui en sont issus. Un nom toutefois domine : Zinedine Zidane qui intègre en 1987, à l'âge de 15 ans, le centre de formation cannois avant d'évoluer, dès l'année suivante, au sein de l'équipe professionnelle pour quatre saisons. À ce moment, le club cannois retrouve la première division qu'il n'a plus fréquentée depuis 1949 à l'exception d'une brève apparition au cours de la saison 1965-1966. Il participe également à la Coupe de l'UEFA pour la première fois en 1991 puis en 1995 avec dans son effectif un autre jeune joueur prometteur : Patrick Vieira. Pour autant, le seul titre figurant au palmarès du club demeure la Coupe de France, remportée en 1932, année où est instauré le professionnalisme dans le football français.

Le palmarès est, en revanche, plus riche pour les deux autres clubs azuréens : l'Olympique Gymnaste Club de Nice (OGCN) et l'Association sportive de Monaco (ASM). L'OGC Nice, créé en 1904, connaît son apogée sportif dans les années 1950 avec quatre titres de champion de France (1951, 1952, 1956, 1959) et  deux victoires en Coupe de France (1952 et 1954).

Ces résultats constituent l'aboutissement d'une politique volontariste mené par le maire de la Libération, Jacques Cotta, qui décide de doter la ville d'une équipe de football à la hauteur de son rang dans la hiérarchie urbaine de l'Hexagone. Il est le premier édile à financer une équipe de football professionnel sur le budget municipal, par le biais du Comité des fêtes. Dès lors, le club se lance dans une politique de recrutement visant à attirer, à grands frais, les meilleurs joueurs. Depuis, les Niçois souffrent du parcours chaotique du club où quelques coups d'éclat, comme une troisième victoire en Coupe de France en 1997, ne viennent pas effacer les défaillances non seulement sur le terrain sportif, mais aussi dans la gestion du club. La situation s’améliore dans les années 2010 avec l’arrivée à la présidence de Jean-Pierre Rivière, un homme d’affaire local. Le club retrouve le haut du tableau en championnat et participe même à nouveau à des compétitions européennes. La prise de contrôle du club en 2019 par le puissant homme d’affaire Jim Ratcliffe (à la tête du groupe de pétrochimie Ineos) suscite pour les supporteurs l’espoir de voir l’OGC Nice rivaliser avec les plus grands clubs français et européens.

La réussite du voisin monégasque est d'ailleurs souvent perçue avec jalousie et amertume. C'est, en effet, au moment où le club niçois perd de sa superbe que s'illustre l'AS Monaco. Si le football fait son apparition sur le Rocher en 1903, il faut attendre que le prince Rainier III décide de faire du club un vecteur de propagande de la principauté pour que le club écrive la première ligne de son palmarès. Les joueurs monégasques remportent, en 1960, la Coupe de France.

D'autres succès, par la suite, comme le titre de champion de France remporté l'année suivante, viennent servir l'image de la principauté. Même si des voix s'élèvent régulièrement pour contester la participation de l'AS Monaco aux compétitions hexagonales, elles n'empêchent pas le club monégasque de se forger l'un des plus beaux palmarès du football français, avec cinq Coupes de France (1960, 1963, 1980, 1985 et 1991) et huit titres de champion de France (1961, 1963, 1978, 1982, 1988, 1997, 2000 et 2017).

# Autres sports d’équipe

La pratique du rugby apparaît presque comme une anomalie dans la région au regard du fort ancrage de ce sport dans le Sud-Ouest de la France. Le Rugby club toulonais (RCT) est, avec le Racing rugby club de Nice dans une moindre mesure, le principal porte-drapeau du rugby provençal. Le club est ancien puisque fondé en 1908. Après un premier titre de champion de France en 1931, il faut attendre 1987 pour que le club remporte une nouvelle fois le bouclier de Brennus. La liesse populaire qui accompagne, au bord de la rade, la victoire en finale face au Racing club de France indique que le RCT constitue un fort symbole identitaire de la ville. En devenant l’actionnaire principal du club en 2007, Mourad Boudjelal, né à Ollioules et ayant connu une belle réussite dans le domaine de l’édition, entend rendre au club tout son lustre. Grâce au recrutement de joueurs internationaux de tout premier plan, il fait du RCT l’un des clubs phares des années 2010 en France (champion en 2014 et finaliste en 2012, 2013, 2016 et 2017) et en Europe (vainqueur de la Coupe d’Europe en 2013, 2014 et 2015). Mourad Boudjelal, personnage médiatique et parfois controversé, se retire toutefois progressivement à partie de 2018. 

Le Handball, sport d’origine allemande, s’est aussi acclimaté en Provence avec succès, et les collectivités territoriales participent à l’essor des clubs de la région. Le Stade Marseillais Université Club (SMUC), champion de France à cinq reprises en 1965, 1967, 1969, 1975 et 1984, fait partie du patrimoine sportif marseillais, tout comme son successeur l’OM Vitrolles dominant le handball hexagonal au début des années 1990. Il est le premier club français à remporter un titre au niveau européen avec le gain en 1993 de la coupe des vainqueurs de coupe, quelques jours seulement après la victoire des footballeurs de l’OM en finale de la ligue des champions. Disparu en 1996 à cause de problèmes financiers, il a laissé sa place dans le cœur des Provençaux au Pays d’Aix Université Club (PAUC), jouant en première division depuis 2012. Le Istres Provence Handball et le Saint-Raphaël Var Handball sont deux autres clubs régionaux évoluant également au plus haut niveau. Chez les féminines la région est représentée en 2021 dans l’élite française par le Toulon Saint-Cyr Handball et l’OGC Nice Côte d’Azur Handball (ex AS PTT Nice). Ce dernier club a connu, au cours de la dernière décennie, une très belle progression, puisqu’après avoir accédé à la première division en 2012 il devient vice-champion de France en 2019.    

Le basket-ball et le volley-ball sont des sports inventés aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et amenés sur les bords de la Méditerranée lors de la Première Guerre mondiale par les soldats américains en convalescence. Ils    commencent à se développer en Europe dans l’entre-deux-guerres, donnant naissance aux premiers clubs, dont certains s’illustrent très rapidement. L’équipe féminine de basket de Nice Sports devient ainsi championne de France en 1939 et 1943. Une autre club de la région, l’Olympique d’Antibes Juan-les-Pins (désormais rebaptisé Sharks d’Antibes), a  également marqué l’histoire du basket masculin en devenant champion de France à trois reprise en 1970, 1991 et 1995, et en participant à plusieurs épopées européennes. Après vingt-quatre ans d’absence au plus haut niveau la section basket de l’AS Monaco, et son armada de joueurs américains, retrouve la Pro A en 2015 grâce à son mécène l’homme d’affaires ukrainien Sergueï Dyadechko. L’équipe lutte désormais pour le titre de champion de France non encore inscrit, en 2020, au palmarès du club. En 2019, l’AS Monaco a en revanche obtenu son premier sacre européen en remportant l’Eurocoupe, petite sœur de l’Euroligue. Pour le volley-ball, c’est Cannes qui fait indéniablement figure de capitale régionale et nationale de ce sport. L’équipe masculine de l’AS Cannes a engrangé dix titres de champion de France entre 1981 et 2021 et deux à l’échelon européen, alors que les féminines du Racing Club de Cannes ont remporté vingt-et-un titres nationaux entre 1995 et 2019 et deux ligues des champions en 2002 et 2003. 

# Compétitions internationales

Les compétitions rassemblant des sportifs du monde entier, devenues de véritables "shows sportifs" mis en scène par les médias audiovisuels en particulier, confèrent un grand prestige au pays organisateur. L'organisation de ces grandes compétitions témoigne de sa capacité de mobilisation et offre une vitrine à un dynamisme que l'opinion internationale ne perçoit pas toujours au travers des indicateurs économiques. Ces remarques demeurent lorsque l'on change d'échelle : les collectivités locales, souvent très investies dans l'organisation, cherchent à valoriser l'image de la région, du département ou de la ville. Dans une région aussi touristique que la Provence, l'événement sportif constitue un atout supplémentaire pour conforter et élargir l'attractivité.

Longtemps seule Marseille, la métropole régionale, disposait de la capacité d'accueillir des manifestations sportives que l'on qualifie, à l'aube du troisième millénaire, de "méga-événement". Ainsi, les matchs de la Coupe du monde de football ne se sont joués dans la région qu'au Stade vélodrome en 1998. Soixante ans plus tôt lors de la Coupe du monde 1938, l’enceinte marseillaise avait déjà été retenue et un quart-de-finale avait eu lieu au stade du Fort Carré à Antibes. L'énorme visibilité donnée à l'événement, en 1998, grâce aux retransmissions télévisées par satellite à travers le monde accroît les enjeux et les retombées positives... ou négatives. Ainsi, les incidents qui se produisent à l'occasion de la rencontre du premier tour opposant l'Angleterre et la Tunisie se déroulent sous les yeux de centaines de millions de téléspectateurs. Des affrontements opposent supporters anglais, jeunes Marseillais et forces de l'ordre sur la Canebière, sur le cours Belsunce et aux abords du Vieux-Port.

Le hooliganisme des supporters anglais ne parvient cependant pas à gâcher, au moins dans l'opinion publique française, la fête. Ils préfèrent, en effet, retenir la fête extraordinaire qui a accompagné la victoire de leur équipe nationale, qui, aux couleurs "black, blanc, beur", est érigée en symbole des valeurs intégratrices du sport. On retient d'ailleurs que Marseille a accueilli le premier match de l'équipe de France dans son parcours triomphal.

En 2016, lors de l’Euro de football, Marseille est de nouveau ville hôte et s’y déroule une mémorable demi-finale remportée par la France contre l’Allemagne, avant que les Tricolores ne perdent en finale contre le Portugal au Stade de France.  

Nice accueille également plusieurs matchs de la compétition, grâce à l’achèvement trois ans plus tôt de son nouveau stade L’Allianz Riviera.. 

Le rayonnement international de Marseille est renforcé par sa désignation en 2017 comme Capitale européenne du sport, après l’avoir été en 2013 pour la culture La même année une autre bonne nouvelle arrive de Lima au Pérou où le comité international olympique (CIO) tient sa session annuelle et désigne Paris comme ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques 2024 Marseille accueillera en effet les épreuves de voile et bénéficiera ainsi d’une large exposition médiatique à l’échelle mondiale avec à la clé des retombées économiques à long terme. Comme à l’occasion de l’Euro 2016, les stades de Marseille et Nice verront se disputer en leur sein des matchs du tournoi olympique de football. Ceci constitue pour Nice une petite revanche après l’échec de sa candidature en vue d’organiser les Jeux olympiques d’hiver 2018.     

Par ailleurs, le sport automobile, très populaire lui aussi, concourt grandement au rayonnement international de la région. Le Grand Prix de France de Formule 1, organisé sur le circuit Paul Ricard, au Castellet, dans l’arrière-pays varois, attire chaque année, entre 1971 et 1990 puis à partir de 2018, des dizaines de milliers de spectateurs et les médias du monde entier.

Plus réputé encore est le Grand Prix de Monaco. Plus ancienne - la première édition date de 1929 -, cette course présente aussi l'originalité de se disputer sur un circuit urbain. Tous les pilotes souhaitent inscrire leur nom au palmarès. Seul le Brésilien Ayrton Senna (victorieux de 1987 à 1993 à l’exception de 1989)  a remporté six succès, devançant le Britannique Graham Hill, vainqueur à cinq reprises dans les années 1960, et l’Allemand Michael Schumacher, cinq victoires également dans les années 1990 et 2000. Le quatrième sur le podium est la Français Alain Prost ayant remporté le Grand Prix de Monaco trois fois consécutivement de 1984 à 1986 puis en 1988.            

Il est désormais talonné par le Britannique Lewis Hamilton, pilote toujours en activité, déjà vainqueur à trois reprises en 2008, 2016 et 2019. Ce dernier n’a pu combler son retard en 2020, car, comme de nombreuses épreuves sportives le Grand Prix de Monaco a été annulé pour cause de pandémie. Si, avec la Formule 1, la principauté s'offre chaque année au mois de mai une formidable promotion, le Rallye Monte-Carlo, couru en hiver, profite lui à tout l'arrière-pays azuréen.

Le Rallye Monte-Carlo est l'épreuve automobile ne se déroulant pas sur un circuit la plus connue au monde. La première course est organisée par l'Automobile Club de Monaco, en 1911. Les 23 concurrents s'élancent de différentes villes d'Europe afin de rejoindre la Principauté à bord de véhicules de tourisme. L'épreuve est alors une course de concentration. Si le règlement se modifie régulièrement avec l'instauration d'épreuves de maniabilité, d'accélération / freinage et à partir de 1962, des épreuves dites "spéciales" - c'est-à-dire chronométrées -, le Rallye Monte-Carlo marque les esprits pour son circuit de montagne dans l'arrière-pays niçois. Le passage du col du Turini, qui sépare, à 1 600 mètres d'altitude, les vallées de la Vésubie et de la Bevera, constitue depuis 1965, le temps fort du rallye. L'épreuve nocturne dite de la "nuit du Turini", attire des foules considérables sur le bord de la route. Entre 2009 et 2021, le Rallye Monte-Carlo est remporté à huit reprises par le Gapençais Sébastien Ogier et son copilote aixois Sébastien Ingrassia. Le duo est par ailleurs sacré plusieurs fois champion du monde des rallyes.  

La principauté de Monaco accueille par ailleurs chaque année depuis 1987 au Stade Louis II le  meeting international d’athlétisme Herculis retransmis dans le monde entier. Ce dernier a supplanté le Nikaïa, autre meeting international d’athlétisme s’étant déroulé à Nice de 1976 à 2001. Le tournoi de tennis de Monte Carlo constitue un autre spectacle sportif à rayonnement international mettant en valeur la région, ce que fait aussi à une moindre mesure l’Open 13 disputé au palais des sports de Marseille.  

# Pour continuer à progresser dans les cultures sportives du territoire

# Bibliographie

  • Patrick Clastres, Paul Dietschy, Sport, société et culture en France du XIXe siècle à nos jours, Paris, Hachette, 2006.
  • Pierre Echinard, Olivier Sirost (dir.), « Le sport », Revue Marseille, n° 208, 2005.
  • Jean-Claude Gaugain, Jeux, gymnastique et sports dans le Var (1860-1940), Paris, L’Harmattan, 2000.
  • Bernard Maccario, Yvan Gastaut, Sports & Alpes-Maritimes. D’hier à aujourd’hui, Saint-Laurent-du-Var, Éditions Mémoires Millénaires, 2020.
  • Philippe Tétart (dir.), Histoire du sport en France, 2 vol., Paris, Vuibert, 2007.