Le rayonnement international de la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur
Le rayonnement international de la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur
# Présentation
Située dans le Sud-Est de la France, la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur est parfois présentée comme fragmentée entre plusieurs pôles urbains, mais elle s’appuie aussi sur la diversité de son territoire pour rayonner à l’international, en particulier dans le domaine culturel. Son riche patrimoine hérité d’une longue histoire ouverte sur le monde, sa bonne accessibilité et l’attractivité du littoral méditerranéen comme de son arrière-pays en font un pôle majeur du tourisme mondial. Les entreprises de haute technologie y trouvent également un territoire propice au développement de leurs activités de dimension internationale. La position géographique de la région, au cœur du bassin méditerranéen, et ses capacités d’hébergement hôtelières conséquentes favorisent aussi l’accueil à Marseille ou sur la Côte d’Azur de rencontres diplomatiques internationales de haut niveau.
# Une région connectée au monde
La région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur bénéficie globalement d’une très bonne desserte par la route, le rail, les airs ou les mers, bien que chacun de ces réseaux soient encore perfectibles. Il en est de même pour la connectivité numérique, dont Marseille est aujourd’hui un des principaux hubs mondiaux.
# Une bonne desserte autoroutière
L’autoroute A7 reliant Lyon à Marseille, qui est prolongé par l’A6 en direction de Paris, connecte la région à la moitié nord de la France et plus largement à l’Europe. C’est par cet « autoroute du soleil », suivant l’axe rhodanien, qu’arrivent dans la région les automobilistes anglais, belges, hollandais, allemands ou suisses venus profiter des aménités du littoral méditerranéen ou de son arrière-pays. L’autoroute A8, venant de la frontière italienne, et l’autoroute A9, venant des confins avec l’Espagne, permettent à deux autres clientèles internationales d’accéder facilement au Sud de la France. Ces axes se retrouvent cependant régulièrement saturés notamment en période estivale, prolongeant la longue histoire des bouchons des vacances pour lesquels était déjà célèbre la Nationale 7.
Le réseau autoroutier régional est à compléter par l’achèvement de l’autoroute A51, dont la partie sud relie certes Marseille à La Saulce près de Gap, mais dont un important tronçon manque toujours pour rejoindre la partie nord qui débute au col du Fau, sur le versant oriental du Vercors, et aboutit à Grenoble. Une quinzaine de kilomètres au sud de la préfecture des Hautes-Alpes, les automobilistes sont en effet contraints d’emprunter la vieille « route Napoléon » (N 85).
# Une intégration au réseau TGV européen
Depuis la mise en service, en septembre 1981, de la première ligne à grande vitesse (LGV) française joignant Paris à Lyon, la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur est beaucoup plus rapidement reliée à la capitale, et l’inauguration, en 1993, de la LGV Nord Europe vers Lille et le tunnel sous la Manche contribue à renforcer son accès ferroviaire à grande vitesse en direction de la dorsale européenne. La mise en service de la LGV Rhône-Alpes, entre 1992 et 1994, permet, elle aussi, un trajet plus rapide vers le nord en contournant l’agglomération lyonnaise. Mais la véritable révolution, en termes d’accessibilité ferroviaire, intervient le 10 juin 2001 avec l’inauguration de la LGV Méditerranée, longue de 250 km entre Saint-Marcel-lès-Valence et Marseille. Les TGV, roulant à 300 km/h sur ce nouveau tronçon, ramènent le temps de parcours au départ de la gare Saint-Charles à moins de 2h vers Lyon et à environ 3h en direction de Paris, alors qu’il ne faut plus que 5h 30 pour atteindre Bruxelles et 7h pour rejoindre Londres. La ligne renforce aussi l’accessibilité de plusieurs autres agglomérations, puisque les gares intermédiaires d’Aix-en-Provence TGV, Avignon TGV et Valence TGV sont desservies.
La région souffre en revanche de la faiblesse de la desserte ferroviaire à grande vitesse d’une partie de l’arc méditerranéen. La ligne nouvelle Provence Côte d’Azur (LNPCA) entre Marseille et Nice, dont la construction a été maintes fois promise et reportée, ne devrait être finalement mise en service, au plus tôt, qu’à l’horizon 2040 et le tracé précis n’est pas encore connu.
Avant cette date devraient cependant voir le jour d’une part la nouvelle gare TGV Nice Aéroport à Saint-Augustin, et d’autre part l’extension de la gare Saint-Charles à Marseille. Il est prévu que cette dernière double de surface avec la création d’une nouvelle gare souterraine et traversante dénommée « Les Halles Saint-Charles », afin de rendre ultérieurement possible une traversée ferroviaire de Marseille par un tunnel de 8 km. Sur ce même axe méditerranéen, la construction d’un autre chaînon manquant, la ligne nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP), permettrait de singulièrement rapprocher la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur de l’Espagne.
# Un réel dynamisme aéroportuaire
Classés respectivement premier et second aéroports régionaux à l’échelle française pour leurs trafics passagers, Nice-Côte d’Azur (14,1 millions en 2023) et Marseille-Provence (10,8 millions en 2023) constituent deux portes d’entrée majeures pour la région.
Grâce à eux la région est parfaitement connectée au bassin méditerranéen (Italie, Espagne, Grèce, Algérie, Tunisie, Maroc…) à la fois via des vols opérés par les compagnies traditionnelles, mais également grâce à la forte augmentation, ces dernières décennies, de l’activité low-cost. Ces deux plateformes aéroportuaires offrent également de très nombreux vols vers des destinations européennes plus septentrionales au premier rang desquelles la Grande-Bretagne. Comme les autres aéroports régionaux français, le défi de Nice-Côte d’Azur et de Marseille-Provence est de proposer davantage de vols directs vers l’Amérique du Nord, le Moyen-Orient ou l’Asie. En inaugurant, en mai 2024, un vol vers Philadelphie, la plateforme niçoise a obtenu sa troisième liaison directe vers les États-Unis, puisque New York et Atlanta sont déjà desservies sans escale. En Amérique du Nord, elle est aussi, comme Marseille, reliée à Montréal au Canada. Par contre le vol direct Nice-Pékin inauguré en 2019 n’est plus opéré en 2024.
En revanche, en juillet 2024, la compagnie chinoise China Eastern a lancé une liaison sans escale entre Marseille et Shanghai. Nice-Côte d’Azur ou Marseille-Provence sont enfin reliés directement à plusieurs pays du Moyen-Orient comme l’Égypte, Israël, la Jordanie, la Turquie, l’Arabie Saoudite les Émirats Arabes Unis ou le Qatar.
# Un port de Marseille redevenu compétitif et attractif
De 2007 à 2023, le trafic annuel du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) est certes passé de 100 à 72 millions de tonnes, notamment à cause du recul significatif de la rente liée aux hydrocarbures. Mais l’activité portuaire s’est, dans le même temps, diversifiée offrant davantage de relais de croissance. D’une part, le port de Marseille a su investir pour rattraper son retard dans le transport des marchandises par conteneurs. Le lancement, en 2011, de Fos 2XL a été synonyme d’une extension significative des terminaux destinés à accueillir ces boîtes témoins d’une mondialisation sans précédent des échanges de biens, et la création de quais toujours plus longs et mieux équipés s’est poursuivie par la suite.
En 2021, la « rotule » a ainsi permis de créer un nouveau quai de 240 mètres de long, en comblant une petite étendue d’eau séparant deux terminaux conteneurs existants. La présence à Marseille du siège social de l’armateur CMA-CGM, troisième entreprise mondiale de transport maritime en conteneurs, dans la tour éponyme inaugurée en 2011 sur les quais d’Arenc est un symbole parmi d’autres de ce renouveau.
Le GPMM a connu d’autre part, au cours de la dernière décennie, un essor considérable de la venue des bateaux de croisières, puisque la cité phocéenne a accueilli, en 2023, 2,5 millions de croisiéristes contre 1,5 million en 2019 et à peine 18 000 en 1996. Certaines des principales compagnies mondiales exploitant ces géants des mers sont présentes à Marseille, comme l’italienne Costa, l’italo-suisse MSC, l’américaine Royal Caribbean ou la française Ponant. Les 626 escales effectuées en 2023, par les différents navires, ont eu un effet très positif sur l’économie locale. Toutefois une partie de l’opinion se mobilise pour dénoncer la pollution de l’air causée par les moteurs de ces bateaux qui continuent à tourner lors de leur présence à quai. Preuve du dynamisme global du port de Marseille, le chiffre d’affaires a augmenté, en 2023, de plus de 10% pour s’établir à 210 millions d’euros.
Voir aussi
# Une excellente connectivité numérique
L’ouverture sur la mer de la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur a aussi de fortes externalités positives dans le domaine de la connectivité numérique. Le littoral marseillais est en effet le point d’arrivée de près d’une vingtaine de câbles intercontinentaux sous-marins de télécommunication en provenance du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Asie. Le succès marseillais dans la compétition avec les autres villes portuaires de la rive nord de la Méditerranée, toutes aussi désireuses d’accueillir ces câbles, tient également à son hinterland (arrière-pays). La vallée du Rhône et ses prolongements permettent en effet d’aisément connecter (sans montagnes à franchir) la cité phocéenne aux quatre plus grands hubs d’échange de données européens que sont Francfort, Londres, Amsterdam et Paris. La ville a donc su se positionner, en quelques années seulement, comme l’un des carrefours d’échange numérique qui compte à l’échelle mondiale. Elle accueille ainsi de nombreux data center ou centres de données, c’est-à-dire des lieux dans lequel sont conservés, de manière ultra sécurisée, les serveurs informatiques des entreprises, et en particulier ceux des géants mondiaux du cloud.
# Une Sunbelt française
Le balnéotropisme et l’héliotropisme constituent de très importants facteurs d’attractivité et de rayonnement pour la région. D’aucuns les ont mis à profit pour forger, au cours des six dernières décennies, une image renouvelée et positive de Sud-Provence Alpes Côte d’Azur, comme lieu d’implantation de parcs d’activités de haute technologie, tout en confortant et diversifiant son fort potentiel touristique.
# Un foyer majeur du tourisme mondial
Bordée par le Méditerranée, la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur est une destination appréciée des touristes depuis le XIXe siècle. En 2021, l’inscription d’un large périmètre de la ville de Nice sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO au titre de « ville de la villégiature d’hiver de Riviera » vient consacrer cette histoire.
D’abord réservé à une élite internationale, le tourisme n’a eu de cesse de se démocratiser. Aujourd’hui, le tourisme pèse 14 % du PIB régional, et sur les 30 millions de séjours touristiques effectués annuellement dans la région 7 millions le sont par des touristes internationaux (Anglais, Belges, Hollandais, Allemands, Scandinaves, Suisses, Italiens, Espagnols, Russes, Américains, Chinois ou venant du Moyen-Orient) et environ une résidence secondaire sur cinq appartient à une personne, souvent aisée, de nationalité étrangère. Les touristes viennent majoritairement profiter d’un climat clément et ensoleillé propice aux activités balnéaires estivales.
Toutefois beaucoup s’adonnent parallèlement à un tourisme culturel entre découverte des sites historiques, fréquentation des musées et activité festivalière. L’arrière-pays alpestre, bénéficiant d’une bonne accessibilité, joue également un rôle dans ce dynamisme touristique en lien avec l’essor depuis le début du XXe siècle des sports d’hiver. Face à la raréfaction de la neige, sous l’effet du réchauffement climatique, les stations s’orientent cependant de plus en plus vers un tourisme 4 saisons. À la montagne comme à la mer, la désaisonnalisation permet de mettre en œuvre un étalement de la fréquentation touristique, afin de se prémunir du surtourisme aux effets jugés néfastes pour les populations locales et sur l’environnement. Plus de la moitié des nuitées réalisées en région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur demeurent toutefois pour l’instant en juillet ou en août.
Pour aller plus loin
# L’organisation de sommets internationaux
L’ancrage de la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur au cœur de l’espace méditerranéen lui a également permis d’accueillir des rencontres diplomatiques internationales de haut niveau. Plusieurs de ces sommets étaient en relation avec le processus de Barcelone lancé en 1995 et qui consiste pour l’Union européenne à davantage se préoccuper de ses relations avec la rive sud de la Méditerranée. Cet espace constitue en effet son étranger proche avec lequel le dialogue se doit d’être, malgré les obstacles, aussi riche et aussi constant que possible. Or la cité phocéenne a tous les atouts pour servir de pont entre les deux rives de mare nostrum. Les 3 et 4 novembre 2008 s’est ainsi tenu, au palais du Pharo à Marseille, la rencontre des vingt-sept ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne avec seize de leurs homologues de la rive sud dans le cadre du premier sommet de l’Union pour la Méditerranée. Cette nouvelle organisation intergouvernementale, portée sur les fonts baptismaux par le président français Nicolas Sarkozy, rassemble plus d’une quarantaine de pays d’Europe, du Maghreb et du Machrek.
Bien que le siège de l’Union pour la Méditerranée soit fixé à Barcelone, cette mise en valeur de la cité phocéenne, comme passerelle entre les deux rives, conduit le président de la région, Michel Vauzelle, à faire construire la Villa Méditerranée, qui prend place en 2013 sur l’esplanade de l’ancien môle portuaire du J4 à côté du nouveau Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM). Une des vocations de ce nouvel édifice est de servir d’écrin à de futures rencontres internationales. Son inauguration a d’ailleurs lieu à l’occasion du Sommet des présidents des parlements de l’Union pour la Méditerranée.
Insuffisamment utilisée la Villa Méditerranée est par la suite transformée pour accueillir une réplique de la grotte Casquer, mais le palais du Pharo accueille, les 23 et 24 juin 2019, le Sommet des deux rives de la Méditerranée, initié par le président Emmanuel Macron. De format dit « 5 + 5 », il rassemble à Marseille cinq pays européens (France, Italie, Espagne, Portugal et Malte) et cinq pays de la rive sud (Lybie, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie) pour échanger autour des questions d’économie, des énergies, de l’éducation, de la culture ou du développement durable, avec une large place faite aux représentants de la société civile.
Pourvue de plusieurs villes de congrès de rang mondial, la Côte d’Azur n’est pas en reste pour faire rayonner la région à l’occasion de l’organisation de rencontres internationales de haut niveau. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et en présence de Barack Obama, s’est ainsi tenu en 2011 au palais des festivals à Cannes, le sommet du G 20 rassemblant les chefs d’État et de gouvernement des pays les plus puissants de la planète ainsi que des représentants de différentes institutions internationales.
Quelques années plus tôt, les 15 et 16 février 2007, Cannes avait déjà accueilli, le 24e sommet France-Afrique, qui fut le dernier pour le président Jacques Chirac, dont les liens forts entretenus avec le continent, tout au long de sa carrière politique, étaient de notoriété publique. Ce dernier a d’ailleurs tenté une dernière fois de s’engager au profit des peuples africains, en lien avec la crise humanitaire sévissant au Darfour.
Enfin en décembre 2000, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se réunissent à Nice pour tenter de concilier les modalités de prise de décision au sein des institutions communautaires et le futur élargissement aux pays d’Europe centrale et orientale. Ce compromis, qui a été long à se dessiner, donne naissance, en février 2001, au traité de Nice entré en vigueur deux ans plus tard.
À ces rencontres diplomatiques s’ajoutent de très nombreux congrès scientifiques internationaux qui contribuent à renforcer la visibilité et l’attractivité de la région à travers le monde. En septembre 2021, se tient à Marseille, sur les rives de la Méditerranée, le congrès mondial de la nature, organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et inauguré par le président Emmanuel Macron. Dans l’optique de favoriser la préservation de la biodiversité, ce dernier s’engage à ce que la France augmente significativement, d’ici 2027, ses aires marines fortement protégées.
En juin 2015 avait déjà eu lieu à la Villa Méditerranée à Marseille, en présence du président François Hollande, le Forum MEDCOP21. Il était destiné à préparer, avec la société civile méditerranéenne, la 21e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, ou COP21, devant se dérouler à Paris quelques mois plus tard.
# La floraison de technopôles
L’héliotropisme a aussi directement contribué, depuis plusieurs décennies, à attirer dans la région, des ingénieurs et des scientifiques, dont la présence a favorisé le développement d’importants parcs technologiques à la pointe de l’innovation. Implanté sur le plateau de Valbonne près de Nice à l’initiative du polytechnicien et sous-directeur de l’école des Mines de Paris, Pierre Laffitte, la doyenne de ces technopôles, Sophia-Antipolis, a fêté en 2019 son cinquantenaire. Avec près de 40 000 emplois répartis au sein de 2 500 entreprises, elle pèse aujourd’hui économiquement autant que le tourisme dans l’économie des Alpes-Maritimes.
La région marseillaise et le Pays d’Aix ont également vu fleurir plusieurs de ces écrins de haute technologie. C’est à Rousset dans la vallée de l’Arc qu’a véritablement commencé, en 1979, l’aventure de la micro-électronique provençale avec la construction de l’usine Eurotechnique devenue aujourd’hui STMicroelectronics. Spécialisée dès l’origine dans la fabrication de micro-processeurs, elle est issue d’un partenariat entre Saint-Gobain et la société américaine National Semiconductors.
Fruit de la fertilisation croisée entre les entreprises, les centres de recherches et les établissements d’enseignement supérieur, ces parcs technologiques sont de formidables ambassadeurs de la région et ont profondément et durablement contribué à modifier très positivement son image à l’international. Ils continuent aujourd’hui d’inventer le monde de demain avec des gens venus des quatre coins du monde.
# Une offre culturelle de premier ordre
La région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur rayonne bien au-delà des frontières françaises grâce à sa dimension culturelle affirmée. Sur son territoire sont organisés chaque année plusieurs festivals à la portée européenne et mondiale tandis que la diversité et l’excellence de ses musées est largement reconnue. Enfin plusieurs événements sportifs internationaux majeurs se sont déroulés ou sont en préparation dans la région.
# Des festivals à portée européenne et mondiale
Plusieurs festivals, à la réputation devenue internationale, ont lieu chaque année et attirent un public venu de France, d’Europe et du monde entier pour partager une même passion et de belles émotions. Du 14 au 25 mai 2024 s’est déroulé sur la Côte d’Azur le 77e Festival international du film de Cannes, un des plus grands événements culturels à l’échelle mondiale. La première édition aurait dû se tenir en septembre 1939, mais fut annulée à cause du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. C’est finalement après la Libération, du 20 septembre au 5 octobre 1946, qu’a lieu au casino municipal le premier Festival de Cannes, dont la dimension internationale est déjà affirmée avec la présence de stars américaines arrivant en hydravion. Le palais des festivals, inauguré en 1947, va devenir son écrin et à partir de 1950, le festival se déroule au printemps durant la seconde quinzaine du mois de mai. Il attire sur la Croisette un nombre toujours plus importants de festivaliers (200 000 par jour en 2024) parmi lesquels de très nombreux professionnels (40 000 en 2024). Parallèlement au festival se tient en effet le plus important marché du film au monde, qui réunit producteurs, distributeurs, partenaires et chaînes de télévision. Cette ouverture au monde du festival se lit également à travers sa programmation, faisant une place à des films venus d’horizons de plus en plus divers, ainsi que la composition résolument internationale de ses différents jurys. Bien qu’ils soient de moins en moins accessibles, des acteurs et réalisateurs du monde entier sont présents chaque année sur la Croisette pour défendre leurs films ou recevoir des récompenses pour l’ensemble de leur œuvre. L’édition 2024 a d’ailleurs été l’occasion d’attribuer des Palmes d’or d’honneur à Meryl Streep et George Lucas. Enfin plusieurs milliers de journalistes couvrent l’événement pour le compte d’une multitude de médias internationaux. Le Festival d’Avignon a lui fêté en 2024 sa 78e édition et constitue chaque année à l’entrée de l’été une ode de trois semaines au théâtre et à la création contemporaine tant dans le In que dans le Off. Le rayonnement culturel international du département du Vaucluse est également assuré chaque année en période estivale par les Chorégies d’Orange, festival d’opéra et de musique classique qui explore et met en valeur la diversité des expressions de l’art lyrique. Créé en 1869 et régénéré en 1971, il est le doyen des festivals de la région et se déroule dans le formidable écrin du théâtre antique d’Orange.
Il fait écho dans la région à un autre grand festival international d’art lyrique se tenant chaque année à Aix-en-Provence depuis 1948. Les rencontres de la photographie d’Arles, créées, en 1970 par un enfant du pays Lucien Clergue, participent, elles aussi, pleinement au rayonnement de la région à l’international. Elles attirent en effet chaque année des dizaines de milliers de visiteurs venus admirer le travail de photographes professionnels ou amateurs contemporains.
Enfin plusieurs festivals de musique ont un retentissement dépassant largement les frontières de la région, tels ceux consacrés au Jazz à Nice et à Juan-les-Pins. Il en est de même du festival international de piano de La Roque d’Anthéron, dans les Bouches-du-Rhône, qui fête en 2024 son 44e anniversaire et a proposé durant un mois près d’une centaine de représentations artistiques à un public atteignant plus de 60 000 personnes venues des horizons les plus divers.
Pour aller plus loin
# Des musées à l’avant-garde
De grands artistes peintres ont très tôt fréquenté les bords de la méditerranée pour profiter de son exceptionnelle lumière et ont laissé dans la région une empreinte muséale importante et diversifiée, qui attire chaque année des amateurs d’art venus du monde entier. Il en est ainsi des musées Matisse et Chagall à Nice, du musée Fernand Léger à Biot, du musée Picasso à Antibes, du musée Renoir à Cagnes-sur-Mer, du musée Bonnard au Cannet ou du musée Jean Cocteau à Menton, sans oublier la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence.
Aix-en-Provence, la ville de Paul Cézanne dont l’œuvre a magnifié les paysages provençaux, possède le musée Granet et a vu naître plus récemment le centre d’art de l’hôtel de Caumont. Avignon rayonne grâce au palais des papes ou au musée Calvet, mais aussi à la collection Lambert dédiée à l’art contemporain, qui fait écho à la fondation Vasarely à Aix-en-Provence ou aux musées d’art contemporain de Nice et Marseille.
Désignée en 2013, capitale européenne de la culture, Marseille a vu éclore le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), dont l’architecte Rudy Ricciotti a fait un nouveau phare de béton à l’entrée du Vieux-Port et face à la mer. On vient autant au MUCEM pour profiter des expositions et de la riche programmation culturelle que pour s’immerger dans cette esthétique singulière du lieu, invitant à la flânerie et à la réflexion sur ce qu’est la Méditerranée. Ce musée est de plus en plus fréquenté par une clientèle internationale attirée par le message universel qu’il renvoie tout en questionnant chacun des visiteurs sur le devenir de la Méditerranée et de ses peuples riverains.
Plus récemment, en 2021, a vu le jour à Arles la fondation LUMA ayant pour finalité de soutenir des projets artistiques à la croisée de l’écologie, des droits de l’Homme, de l’éducation et de la culture. Nichée au cœur au cœur du Parc des Ateliers, ancienne friche industrielle rachetée à la SNCF, elle est le fruit de la volonté opiniâtre de Maja Hoffmann, mécène suisse ayant grandi en Camargue. La fondation LUMA possède comme vaisseau amiral une imposante tour dessinée par l’architecte américain Franck Gehry à qui l’on doit notamment le célèbre musée Guggenheim de Bilbao.
L’offre muséale de la région est donc ancrée à la fois sur une tradition ancienne et sur une réinvention contemporaine accompagnée d’une réelle audace architecturale destinée à porter un message universel bien au-delà des frontières françaises.
En complément
# L’organisation de grandes compétitions sportives internationales
Le sport participe aussi au rayonnement international de la région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur. Depuis 2018 le Grand Prix de France de Formule 1 se dispute à nouveau sur le circuit Paul Ricard du Castellet dans le Var, et celui de Monaco, né en 1929, a lieu chaque année dans les rues de la Principauté lors du week-end suivant le festival de Cannes.
Accueillant un public très internationalisé, ces deux courses automobiles sont par ailleurs diffusées en mondovision. Le Tour de France cycliste, autre grand événement sportif à l’audience mondiale, sillonne également presque chaque année les routes de la région. Les grands cols alpestres, comme le Galibier ou l’Izoard, sont des passages réguliers de la Grande Boucle et il en est de même du « géant de Provence » qu’est le Mont Ventoux. En 2017, alors que Marseille est pour une année capitale européenne du sport, une étape contre-la-montre disputée dans les rues de la ville (qui avait déjà vu passé 40 fois par le passé les coureurs) et filmée en direct durant toute une journée met particulièrement en valeur, aux yeux du monde, les métamorphoses récentes de la cité phocéenne.
De son côté Nice, après avoir été la ville de départ de la Grande Boucle, en 1981 et 2020, a accueilli en 2024, sur la Promenade des Anglais, l’arrivée de la 111e édition, qui ne pouvait avoir lieu comme habituellement à Paris sur les Champs-Élysées pour cause de proximité calendaire avec le début des Jeux olympiques et paralympiques. Les trois dernières étapes se sont disputées dans le département des Alpes-Maritimes, renforçant encore la notoriété de la Côte d’Azur à l’échelle mondiale avec à la clé d’évidentes retombées touristiques.
Plusieurs compétitions internationales de sports collectifs, organisées en France ces dernières années, ont également été disputées dans la région. Des matchs de la Coupe du monde de football 1998 ont été joués au stade Vélodrome de Marseille (comme en 1938). Marseille avait été auparavant l’une des villes hôtes de l’Euro 1984. Après avoir accueilli des matchs de l’Euro 2016 de football, l’Allianz Riviera à Nice et le stade Vélodrome à Marseille ont été, en 2023, les lieux de rencontres de la Coupe du monde de rugby, puis en 2024 du tournoi olympique de football.
Dans la cité phocéenne, la marina du Roucas-Blanc a par ailleurs accueilli les compétitions de voile lors de ces mêmes Jeux olympiques. Ce rayonnement par l’intermédiaire de l’organisation de grands événements sportifs internationaux est amené à se poursuivre puisqu’en juillet 2024, les régions Sud-Provence Alpes Côte d’Azur et Auvergne Rhône-Alpes ont été désignées, par le Comité international olympique (CIO) comme organisatrices des XXVIe Jeux olympiques d’hiver devant se dérouler en 2030 dans les Alpes françaises.
Voir aussi
# Conclusion
Région bénéficiant d’une très bonne accessibilité, car reliée au monde par des infrastructures physiques et numériques de grande qualité, Sud-Provence Alpes Côte d’Azur en a tiré profit pour s’imposer comme un lieu de rencontre entre les peuples, qu’il s’agisse d’hivernants ou d’estivants venus depuis longtemps profiter des charmes de la Méditerranée et de son arrière-pays ou des grands de ce monde tentant de trouver les voies d’un dialogue constructif pour établir des ponts entre les hommes plutôt que des murs. La région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur parle aussi au monde par son excellence technologique et une offre culturelle riche et diversifiée.
# Bibliographie
- Lukas Aubin, Jean-Baptiste Guégan, Atlas géopolitique du sport, Paris, Autrement, 2022.
- Marc Boyer, Histoire générale du tourisme du XVIe au XXIe siècle, Paris, L’Harmattan, 2002.
- Bruno Ferret, Valbonne Sophia Antipolis : humaine et innovante, Toulouse, Privat, 2013.
- Anaïs Fléchet, Pascale Goetschel, Patricia Hidiroglou, Sophie Jacotot, Julie Verlaine, Caroline Moine, Une histoire des festivals, XXe-XXIe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013.
- Maria Gravari-Barbas, Sébastien Jacquot, Atlas mondial du tourisme et des loisirs. Du Grand Tour aux voyages low cost, Paris, Autrement, 2018.
- Boris Grésillon, Un enjeu « capitale », Marseille-Provence 2013, La Tour d'Aigues, Éditions de l'Aube, 2011.
- Loredana Latil, Le festival de Cannes sur la scène internationale, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2005.
- Emmanuelle Loyer, Antoine de Baecque, Histoire du Festival d'Avignon, Paris, Gallimard, 2007 et 2016.
- Jean-François Mignot, Histoire du Tour de France, Paris, La Découverte, 2014.