Alain Crombecque présente le Festival d'Automne

19 octobre 1992
02m 08s
Réf. 00116

Notice

Résumé :

Alain Crombecque, alors directeur du Festival d'Automne à Paris, présente les objectifs de celui-ci et en quoi ils diffèrent de ceux du Festival d'Avignon. Il s'attarde ensuite sur les grands noms qui ont traversé le festival  : Marta Graham, George Balanchine, Bob Wilson, etc.

Date de diffusion :
19 octobre 1992
Source :
Artistes et personnalités :

Éclairage

Le Festival d'Automne à Paris a été créé par Michel Guy en 1972, avec l'appui du président Georges Pompidou. Michel Guy le dirige jusqu'à sa mort en 1990, puis c'est Alain Crombecque qui le remplace à partir de 1992 jusqu'en 2009, année où il décède à son tour. Depuis 2009, le festival était temporairement dirigé par Marie Collin et Joséphine Markovits, déjà directrices artistiques sous Alain Crombecque. Au printemps 2011, c'est finalement Emmanuel Demarcy-Mota, metteur en scène et directeur du Théâtre de la Ville à Paris, qui est nommé à la tête du Festival d'Automne.

La création du Festival d'Automne en 1972 s'inscrit dans la volonté de Georges Pompidou de refaire de Paris une capitale culturelle. Le Centre Georges Pompidou-Beaubourg est créé au même moment. Avant la création du festival, Michel Guy est déjà conseiller artistique en danse pour le Théâtre des Champs-Elysées à Paris. En 1974, il est nommé secrétaire d'État à la Culture, poste qu'il assume tout en conservant la direction du festival d'Automne.

Le festival d'Automne est un festival pluridisciplinaire, nomade, qui a pour ambition de rendre les arts accessibles, tout en conservant une certaine exigence. Il investit chaque automne plus d'une dizaine de lieux, dont le Centre Georges Pompidou, la Cité de la Musique, le Théâtre de la Ville, la Salle Pleyel ou encore le Musée d'Orsay. Musique, peinture, théâtre, danse ; en presque 40 ans d'existence, des artistes comme Robert Wilson, George Balanchine, Merce Cunningham ou Pierre Boulez ont bénéficié du soutien du festival. Michel Guy comme Alain Crombecque ont toujours soutenu leurs choix de programmation, refusant de céder face aux critiques d'élitisme. Aujourd'hui, le festival a pour mission de « passer commande à des créateurs, aménager des structures de travail entre professionnels français et étrangers, présenter et susciter des démarches d'ordre expérimental, accueillir en France des œuvres significatives inédites, témoigner des cultures non-occidentales » (voir le site du Festival).

Sidonie Han

Transcription

Présentateur
Comment on pourrait mettre en rapport la direction du Festival d’Avignon et celle du Festival d’automne dans ce qui les rassemble et dans ce qui les différencie ?
Alain Crombecque
Je pense que le Festival d’Avignon est un festival mythique qui est né de la rencontre d’un poète René Char et de Jean Vilar, et c’est un mythe qui se perpétue. Et Avignon reste un des grands lieux d’un certain théâtre qui touche un public très très populaire. Le Festival d’automne est né 1972 de la volonté de Georges Pompidou, président de la République ; qui avait le souci de redonner à Paris la place que cette capitale avait eu dans les années 20 à 30. Il y a eu la création du Festival d’automne, il y a eu l’arrivée de Rolf Liebermann à l’Opéra de Paris, il y a eu la création de Beaubourg. Il y a eu un certain nombre, disons d’initiatives qui ont été prises pour essayer de donner un peu plus d’oxygène à Paris. Et le Festival d’Automne a fait partie de cette démarche. Aujourd'hui, nous fêtons le 20ème anniversaire du Festival d’automne que Michel Guy a créé. C’est un festival qui a aujourd'hui une notoriété internationale. C’est un festival qui reçoit beaucoup de compagnies étrangères. C’est un festival, qui a été, à un moment, privilégier des rapports entre les Etats-Unis et la France. C’est à travers le Festival d’automne qu’on a connu Bob Wilson, Richard Forman, Merce Cunningham. Il y a eu des évènements considérables au Festival d’automne comme la venue de Martha Graham et de Balanchine. C’est un festival aussi qui s’est beaucoup intéressé aux cultures du sud dès 1970 avec les derviches tourneurs de la mosquée d’Alep, ou les rituels tibétains, etc. Enfin, toute cette dimension des cultures très très anciennes qui interroge la modernité.